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"Pourquoi nous n'avons pas adhéré à la Résistance" (La Vérité du 21 août 1944, journal des trotskystes français)

En s'appuyant sur le traitement réservé notamment à l'action des trotskystes français pendant la Seconde Guerre mondiale, on peut affirmer que l'histoire n'est pas écrite par les vainqueurs mais par... les marxistes.

Conséquence : sont absentes des livres d'histoire et donc du débat public, les vérités historiques suivantes :

1) Les trotskystes français ont condamné la Résistance française fondée par le général de Gaulle le 18 juin 1940.
2) Ils ont dénoncé la Résistance communiste organisée par le PCF à partir du 22 juin 1941 et l'attaque allemande contre l'URSS.
3) Ils ont condamné le débarquement anglo-américain du 6 juin 1944.
4) Ils ont appelé les Français à fraterniser avec les soldats allemands jusqu'à la défaite de l'Allemagne nazie.
5) Ils ont dénoncé les sabotages et les assassinats de soldats allemands en expliquant que tuer un Allemand était un acte raciste ("hystérie chauvine") !!! et que "le chauvinisme renforce Hitler et prolonge la guerre" !!!

Militants fanatiques du défaitisme révolutionnaire qui étaient pleinement convaincus par les pseudo-vérités scientifiques du marxisme-léninisme, les trotskystes français sont restés fidèles à leur délire pro-allemand jusqu'à la défaite de l'Allemagne d'Hitler.

Une preuve : La Vérité du 21 août 1944 qui présente la particularité d'avoir été publiée pendant... la Libération de Paris.

Ce numéro était entièrement consacrée à la publication d'une "Lettre ouverte au Parti Communiste Français et au Parti socialiste pour l'unité d'action ouvrière". On lira avec intérêt le passage titré... " Pourquoi nous n'avons pas adhéré à la Résistance :

Pourquoi nous n'avons pas
adhéré à la Résistance

Nous savons que ce programme n'est pas le vôtre. Vous croyez devoir maintenir votre Union Sacrée avec les partis de la bourgeoisie et prendre à votre compte leurs buts de guerre. Nous croyons qu'une telle politique creuse le fossé entre les ouvriers français et allemands, qu'elle a, entre autres résultats, celui de souder les travailleurs allemands autour de leur propre bourgeoisie, de prolonger par là l’existence de Hitler, de paralyser la révolution en Allemagne et en Europe.
C’est pourquoi il ne pourrait être question pour notre Parti de se faire représenter dans les organismes communs qui vous lient à ces organisations bourgeoises, y compris les plus réactionnaires comme l'O.C.M. (que l’on dénonce comme « fasciste » dans les rangs du Parti Communiste Français).

Une remarque : ces aveux sont à opposés à tous ceux qui aujourd'hui voudraient honorer d'une façon ou d'une autre la mémoire des pseudo-Résistants trotskystes.

Autre document d'intérêt, un appel aux "Travailleurs" publié dans La Vérité du 10 juin 1944, organe du Parti Communiste Internationaliste. Dans ce texte, les trotskystes français condamnaient l'intervention anglo-américaine, dénonçaient la Résistance française et enfin appelaient les Français à fraterniser avec les soldats allemands :

"Les forteresses volantes et les tanks d’Eisenhower n’apporteront pas la libération des travailleurs de l'Europe. A la place de l'impérialisme allemand qui s'écroule, ils viennent imposer la domination du capital financier yankee et anglais".

"Contre les travailleurs, les réactionnaires organisent leurs forces armées : non seulement la milice de Darnand au service de Hitler et de la bourgeoisie collaborationniste, mais aussi les formations réactionnaires de la « résistance » comme l’O.C.M. (Organisation Civile et militaire.) et l’ARMEE SECRETE des officiers réactionnaires."

"Fraternisons, main tendue aux soldats allemands !"

"Quiconque parle maintenant aux soldats allemands sait qu'ils sont prêts à rompre avec leur bourgeoisie et à retourner leurs armes contre les nazis, à condition qu'ils sentent que les ouvriers français sont leurs alliés contre leur ennemi commun : la bourgeoisie de tous les pays.
Les ouvriers ne tomberont pas dans le piège de la bourgeoisie internationale qui veut les dresser les uns contre les autres, par le chauvinisme. Ils fusilleront les S.S. (qui portent l'aigle sur la manche et le signe S.S.). Ils fusilleront les agents de la Gestapo et les officiers réactionnaires, mais ils tendront aux soldats de tous les pays et d'abord aux soldats allemands une main fraternelle. Ils les aideront à former leurs comités de soldats, voilà la seule voie de la paix véritable."

On poursuivra avec un document prouvant que les trotskystes français ont dénoncé la Résistance communiste : La Vérité du 25 mars 1944. Ce numéro accusait le PCF d'être à "l'avant-garde du chauvinisme" - aujourd'hui les trotskystes utiliseraient le mot racisme - et d'avoir de ce fait renier son "internationalisme prolétarien" :

« Les Cahiers (ex) Communistes »... à l'avant-garde du chauvinisme

A l'heure où la IVe Internationale affirme par des actes sa volonté révolutionnaire et son internationalisme, le Parti qui, par dérision s'appelle encore Communiste, s'enfonce de plus en plus dans la boue du chauvinisme. Les Cahiers du Communisme, organe théorique du P. C. français, (premier trimestre 1944, Nouvelle Série n° 1) constituent un véritable monument digne de Déroulède.

« 30.000 soldats en Corse, ça fait environ un boche pour dix français, écrit le chauvin en délire, Maurice Thorez. Pour obtenir une proportion analogue sur le sol métropolitain, il faudrait supposer qu’il [y] ait 4 millions d’ennemis en France. Or il n’y a même pas une dizaine de ces effectifs, à peine compte-t-on 200.000 boches en France ».

La classe ouvrière ne connaît pas des « boches » : son premier allié dans la lutte contre les brigands hitlériens, ce sont les travailleurs allemands en uniformes. A l'hystérie chauvine, la classe ouvrière oppose la fraternisation avec les travailleurs de tous les pays. C'est lorsqu'on trahit la classe ouvrière qu'on découvre les boches et la patrie. « Il était courant, écrit perfidement Benoit Frachon, de présenter la classe ouvrière comme insensible à l’idée de Patrie... Le patriotisme de la classe ouvrière est pur comme son courage ... aucun égoïsme ne vient ternir le sentiment qu'elle a de la Patrie. »

Les faussaires et les traîtres renient ainsi la devise du mouvement ouvrier qui est celle lancée par le Manifeste Communiste de Karl Marx : « Les prolétaires n’ont pas de patrie ».

De la reconnaissance du sentiment patriotique, les chauvins passent à la justification de la guerre impérialiste d'aujourd’hui et par la même occasion, de celle de 14 : « Par milliers, les jeunes gens, écrit Raymond Guyot, manifestèrent dans les rues de leurs villages et de leurs villes, drapeau tricolore déployé et tambours battants, allant déposer des gerbes tricolores devant les monuments aux morts, ces monuments portant les noms de leurs pères tombés en héros, pour que le même prussien ne passe pas ».

Là les faussaires et les traîtres sont pris sur le fait : on a beau tromper et falsifier la doctrine révolutionnaire, on a beau tronquer et mutiler la pensée de Lénine, on ne pourra arracher de la mémoire de l'avant-garde les pages de « Contre le courant » écrites par Lénine pendant la guerre impérialiste de 14 : « La politique réelle ces héros social-chauvins de LONDRES et de VIENNE, écrit Lénine en 1916, consiste à justifier la participation à la guerre impérialiste à justifier le massacre des ouvriers allemands par les ouvriers français et vice-versa, pour qu’une bourgeoisie nationale prenne finalement l'hégémonie dans le pillage des autres pays ».

Et voilà le vrai langage internationaliste, celui qui se détourne avec dégoût du langage des chauvins « anti-boches » :

« Vous autres bourgeois, vous guerroyez pour des buts de spoliation ; nous autres, OUVRIERS DE TOUTES LES NATIONS BELLIGERANTES, nous vous déclarons la guerre pour le socialisme ».

Mais les « Cahiers du Communisme » se sont détournés de Lénine et ne sont devenus qu'un cloaque du chauvinisme français, qui se cache sous une enseigne grossièrement barbouillée : « L’exemple de Jeanne d’Arc, écrit le chauvin Guyot, qui à 17 ans prit l’épée pour bouter l'envahisseur hors du sol national, enflamme toute la jeune génération. La grandiose bataille est commencée. Tout pour la gagner ! ».

Le Parti (ex) Communiste a renié avec l’internationalisme prolétarien, toute lutte véritable contre l'impérialisme, et est devenu son laquais auquel seuls les Galiffets d’Alger, les généraux de Gaulle et Giraud, peuvent encore « rendre hommage » [1], comme l'impriment avec fierté ces mêmes Cahiers, à l'endroit, où autrefois, figurait la devise : [«] Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

[1] L'éditorial des Cahiers du Communisme intitulé "Notre politique" s'ouvre sur une citation du général de Gaulle : « Les communistes jouent un rôle énorme dans la Résistance. Ils s'opposent à l'ennemi avec un dynamisme auquel il me plait de rendre hommage. »

Enfin, on citera deux textes condamnant l'assassinat de soldats allemands. Le premier est un article publié dans La Vérité du 31 mars 1943 sous le titre "Le second front et le front ouvrier". Annonçant "le déclenchement prochain de l'offensive finale des Alliés en Europe", cet article était consacré aux tâches que les ouvriers devaient accomplir.

Dans le texte, on peut notamment lire cette prescription concernant la formation des "milices ouvrières et paysannes" :

"La tâche de ces milices ne doit pas être l'extermination des "Boches", mais la fraternisation avec les ouvriers et les paysans allemands sous l'uniforme."

Publié dans un numéro spécial de La Vérité de mai 1944, le second texte était titré... "Comment en finir avec le fascisme et la Guerre".

Dans un passage intitulé... "Pas de libération possible sans les prolétaires allemands et contre eux", le journal trotskyste affirmait que "le chauvinisme renforce Hitler et prolonge la guerre" !!! :

Pas de libération possible
sans les prolétaires allemands
et contre eux.

« Chassons d'abord les nazis ! » disent de nombreux travailleurs exaspérés par les privations et les brimades. Et bien sûr, nous aussi, communistes internationalistes, nous luttons pour mettre fin à la dictature sanglante des SS. Nous aussi, nous sabotons la production de guerre contre l'U.R.S.S.

Mais, sous prétexte de combattre les nazis, les bourgeois et les chauvins excitent la haine contre tous les allemands, exploiteurs et prolétaires, bourreaux et victimes. Ces soi-disant anti-racistes incriminent la « race allemande », comme les racistes incriminent la race juive. Les uns et les autres savent ce qu’ils font. Il s'agit d'empêcher les travailleurs de s'en prendre aux vrais responsables de la guerre et de la misère : aux capitalistes de toutes nationalités et de toutes « races ». Il s'agit de détourner leur colère contre leurs frères d'une autre race ou d’un autre pays, pour diviser le front des travailleurs au seul profit des capitalistes.

En réalité, il n’y a pas d’unité allemande; c'est un mensonge de Hitler, de Churchill et de Grenier. En Allemagne, il y a les bourreaux SS. Mais, il y a aussi les prolétaires qui ont versé leur sang, de 1918 à 1923, à Berlin à Hambourg et à Munich, pour les soviets et le socialisme — les 13 millions de prolétaires socialistes et communistes qui ont lutté avec leur poitrine contre la peste brune — et dont des dizaines de milliers ont péri dans la lutte, ou pourrissent dans les camps. Hitler a passé malgré leurs efforts. Il a passé parce que les capitalistes du monde entier ont subventionné les nazis contre le bolchevisme — parce que, dans leur lutte, les ouvriers ont été abandonnés et trahis par les soi-disant socialistes et communistes. Aujourd'hui, les capitalistes du monde entier tiennent les ouvriers allemands pour responsables de la dictature hitlérienne qui les écrase et les soi-disant socialistes et communistes font chorus.

On proclame qu'on va écraser et dépecer l'Allemagne, déporter ses travailleurs, tirer vengeance sur le peuple allemand des crimes commis par les bandits nazis. On empêche la fraternisation, on jette ainsi dans les bras d'Hitler les travailleurs allemands désespérés et sans autre issue. Le chauvinisme renforce Hitler et prolonge la guerre. Seul les capitalistes y gagnent. Ils espèrent ainsi exploiter à leur profit les richesses de l'Allemagne mise au pillage. Ils espèrent prolonger indéfiniment la bonne affaire de la guerre. Ils divisent déjà aujourd'hui le front des travailleurs.

Or une Europe pacifique n'est possible que si les travailleurs allemands chassent eux-mêmes leurs bourreaux nazis, et construisent la société socialiste, la main dans la main avec les travailleurs des autres pays.

Dès maintenant, nombreux sont les soldats allemands qui veulent abattre leur bourgeoisie.

Il faut savoir les joindre, leur tendre la main comme à des frères de combat, les aider à constituer leurs groupes illégaux, demain leurs conseils de soldats comme en 1918.

Guerre aux nazis et fraternisation avec les soldats : c’est la seule attitude communiste, la seule attitude capable de dissoudre le mensonge de l'unité allemande, de désagréger l'armée de Hitler, de précipiter la révolution en Allemagne.

Seuls s'y opposent ceux qui craignent comme le feu la révolution en Allemagne et en Europe. Séparer le prolétariat allemand comme un chien galeux des ouvriers des autres pays, c'est la tactique de la bourgeoisie pour écraser séparément les uns et les autres. Les unir dans la lutte commune, telle est la voie du communisme.

Au final, on pourra résumer la ligne politique qui fut celle des trotskystes français pendant toute l'occupation allemande avec une phrase tirée d'un article publié dans La Vérité du 1er février 1941 sous le titre "L'Internationale renaitra" :

"Et notre arme essentielle, pour libérer la France, sera la FRATERNISATION avec les soldats allemands en lutte contre leur propre impérialisme".

Caractéristique marquante d'une historiographie largement dominée par les marxistes, la censure de tous ces documents historiques constitue le fondement du devoir d'amnésie qui doit s'imposer à tous concernant leur attitude au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dans le cas présent, les seuls bénéficiaires de cette falsification du passé sont les trotskystes français qui peuvent s'affirmer dans leurs combats du présent comme les fidèles héritiers de la Résistance et ce sans aucune honte et surtout sans aucune contestation.