3 avril
➤ Condamnation de 44 députés communistes à 5 ans et 4 ans de prison.
7 avril
➤ Ribbentrop informe son ambassadeur à Moscou, Schulenburg, que l'Allemagne attaquera le Danemark et la Norvège le 9 mai et lui demande de notifier cette information à Molotov le jour même de l'attaque.
9 avril
➤ L'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège.
➤ Schulenburg envoie un télégramme à Berlin indiquant qu'il a rempli sa mission et que Molotov a déclaré : "« Nous souhaitons à l'Allemagne un complet succès dans ses mesures de défense »".
➤ Décret Sérol, du nom du ministre socialiste de la Justice, qui assimile à la trahison passible de la peine de mort "l'entreprise de démoralisation de l'armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale" autrement dit la propagande hitléro-communiste.
➤ Schulenburg envoie un télégramme à Berlin indiquant qu'il a rempli sa mission et que Molotov a déclaré : "« Nous souhaitons à l'Allemagne un complet succès dans ses mesures de défense »".
➤ Décret Sérol, du nom du ministre socialiste de la Justice, qui assimile à la trahison passible de la peine de mort "l'entreprise de démoralisation de l'armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale" autrement dit la propagande hitléro-communiste.
10 avril
➤ Dans un article titré "Il faut arrêter le massacre !", l'Humanité clandestine attribue la responsabilité de l'agression du Danemark et de la Norvège à... l'impérialisme franco-anglais.
➤ L'Humanité clandestine dénonce "Le décret scélérat" du 9 avril dans un texte se terminant sur ces exclamations : "A bas le décret scélérat ! / A bas le gouvernement social-fasciste ! / A bas la guerre !".
➤ L'Humanité clandestine dénonce "Le décret scélérat" du 9 avril dans un texte se terminant sur ces exclamations : "A bas le décret scélérat ! / A bas le gouvernement social-fasciste ! / A bas la guerre !".
12 avril
➤ Départ de Brest à destination de la Norvège des premiers éléments du Corps expéditionnaire français en Scandinavie (CEFS) qui est composé pour partie d'unités de l'ancienne armée polonaise.
25 avril
➤ Supposé être à la tête du Parti communiste clandestin, mais en réalité réfugié à Moscou, Maurice Thorez appelle les Français à se mobiliser pour la constitution d'un
Gouvernement de Paix communiste dans un texte publié dans l'Humanité clandestine sous le titre "Les "Pitt et Cobourg de 1940 ".
3 avril 1940
● Condamnation de 44 députés communistes à 5 ans et 4 ans de prison
Le 3 avril 1940, dernier jour du procès des 44 députés communistes, 30 des 35 inculpés présents à l'audience réaffirment
leur soutien à la Paix avec l'Allemagne nazie sous la forme d'une Déclaration prononcée au nom de ses co-accusés par François Billoux, député des Bouches-du-Rhône et membre du Bureau politique :
Dans son jugement rendu en fin d'après-midi, le 3e tribunal militaire de Paris juge que la formation du groupe ouvrier et paysan français et la diffusion de la lettre au président Herriot sont des infractions au décret-loi du 26 septembre 1939 prononçant la dissolution du PCF.
Au vu de ces éléments et de la situation de chaque accusé, il condamne 27 députés communistes à 5 ans de prison ferme, 9 à la même peine par contumace et 8 à 4 ans de prison avec sursis
François Billoux et ses 26 camarades purgeront leur peine à la prison militaire de la Santé à Paris.
Parmi les condamnés par contumace figure Maurice Thorez, député de la Seine et secrétaire général du PCF.
Bénéficient du sursis les 3 députés, anciens combattants de 14-18, qui sont des mutilés de guerre et les 5 députés qui n'ont pas signé la Déclaration de François Billoux. Ces sursitaires ne recouvreront pas la liberté puisqu'ils feront l'objet d'une mesure d'internement administratif.
Dernier élément, toutes ces condamnations seront amnistiées par l'ordonnance du 1er juillet 1943 signée par le Général de Gaulle : "Sont amnistiés : 1° - toutes les infractions prévues par le décret-loi du 26 septembre 1939".
"Nous sommes poursuivis parce que nous nous sommes dressés et que nous
dressons avec la dernière énergie contre la guerre impérialiste qui
sévit sur notre pays, parce que nous appelons le peuple à exiger qu'il y
soit mis fin par la paix, parce que nous indiquons au peuple de France
le moyen de rendre notre pays libre et heureux. [...]
Communistes
français. Avec Maurice Thorez, André Marty, Jacques Duclos, et tous nos
amis co-inculpés, nous travaillons à la libération de notre pays.
Nous voulons le débarrasser de la guerre.
Nous appelons le peuple à imposer la paix."
Dans son jugement rendu en fin d'après-midi, le 3e tribunal militaire de Paris juge que la formation du groupe ouvrier et paysan français et la diffusion de la lettre au président Herriot sont des infractions au décret-loi du 26 septembre 1939 prononçant la dissolution du PCF.
Au vu de ces éléments et de la situation de chaque accusé, il condamne 27 députés communistes à 5 ans de prison ferme, 9 à la même peine par contumace et 8 à 4 ans de prison avec sursis
François Billoux et ses 26 camarades purgeront leur peine à la prison militaire de la Santé à Paris.
Parmi les condamnés par contumace figure Maurice Thorez, député de la Seine et secrétaire général du PCF.
Bénéficient du sursis les 3 députés, anciens combattants de 14-18, qui sont des mutilés de guerre et les 5 députés qui n'ont pas signé la Déclaration de François Billoux. Ces sursitaires ne recouvreront pas la liberté puisqu'ils feront l'objet d'une mesure d'internement administratif.
Dernier élément, toutes ces condamnations seront amnistiées par l'ordonnance du 1er juillet 1943 signée par le Général de Gaulle : "Sont amnistiés : 1° - toutes les infractions prévues par le décret-loi du 26 septembre 1939".
Sur le même sujet :
7 avril 1940
● Ribbentrop transmet des Instructions à son ambassadeur à Moscou, Schulenburg, concernant le déclenchement des opérations militaires contre le Danemark et la Norvège
"Recevez ci-joint deux exemplaires d'un mémorandum qui sera présenté
par nos envoyés à Oslo et Copenhague le 9 Avril, à 5 h 20 du matin,
heure d'été allemande, aux gouvernements concernés. [...]
Le 9 avril, à 7 h du matin, heure d'été allemande, vous solliciterez une
entrevue avec M. Molotov en vue de lui remettre au cours de la matinée
une copie du mémorandum.
Vous voudrez bien de vive voix souligner
que nous avons eu des rapports absolument fiables concernant un
débarquement imminent des forces militaires anglo-françaises sur les
côtes
norvégiennes et danoises et que nous avons donc dû agir sans délai.
Comme il est indiqué dans le mémorandum, il s'agit d'une mesure de
sécurité. Les territoires suédois et finlandais ne seront en aucun cas
affectés par notre action.
Le Gouvernement du Reich estime que
nos actions sont également dans l'intérêt de l'Union soviétique, car
l'exécution du plan anglo-français, dont nous connaissons le contenu,
aurait eu pour conséquence de transformer la Scandinavie en théâtre de
guerre, et cela, selon toute probabilité, aurait conduit à la
réouverture de la question finlandaise.
Je vous remercie de rendre compte immédiatement par télégramme de l'accueil réservé à votre communication."
(Instructions de Ribbentrop du 7 avril 1940)
Le 7 avril 1940, Joachim Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères
du Reich, transmet des instructions à Friedrich Werner von der
Schulenburg, ambassadeur allemand à Moscou.
Dans ces instructions, il l'informe que l'Allemagne attaquera la Norvège et le Danemark le 9 avril et lui demande de rencontrer le même jour Viatcheslav Molotov, commissaire aux Affaires étrangères, pour lui remettre les deux mémorandums qui auront été remis aux gouvernement danois et norvégiens pour justifier l'intervention allemande.
Point essentiel des explications à donner aux soviétiques : la Finlande, qui appartient à la zone d'intérêt soviétique aux termes du Pacte germano-soviétique, ne sera pas concernée par l'opération allemande qui aura même pour conséquence de préserver son territoire de toute ingérence des impérialistes franco-anglais.
Dans ces instructions, il l'informe que l'Allemagne attaquera la Norvège et le Danemark le 9 avril et lui demande de rencontrer le même jour Viatcheslav Molotov, commissaire aux Affaires étrangères, pour lui remettre les deux mémorandums qui auront été remis aux gouvernement danois et norvégiens pour justifier l'intervention allemande.
Point essentiel des explications à donner aux soviétiques : la Finlande, qui appartient à la zone d'intérêt soviétique aux termes du Pacte germano-soviétique, ne sera pas concernée par l'opération allemande qui aura même pour conséquence de préserver son territoire de toute ingérence des impérialistes franco-anglais.
9 avril 1940
● L'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège
En envahissant le Danemark et la Norvège, l'Allemagne se fixe pour objectif de sécuriser ses approvisionnements en fer suédois transitant par le port norvégien de Narvik.
La veille, les marines française et anglaise ont posé des champs de mines dans les eaux territoriales norvégiennes, violant de fait la neutralité de la Norvège, dans le but de couper cette voie d'approvisionnement vitale pour l'industrie d'armement allemande.
La veille, les marines française et anglaise ont posé des champs de mines dans les eaux territoriales norvégiennes, violant de fait la neutralité de la Norvège, dans le but de couper cette voie d'approvisionnement vitale pour l'industrie d'armement allemande.
● Schulenburg rend compte à Ribbentrop de sa rencontre avec Molotov
"Instruction concernant Molotov exécutée aujourd'hui à 10h30, heure
européenne. Molotov a déclaré que le gouvernement soviétique comprenait
les mesures que l'Allemagne avait été contraintes de prendre. Les
Anglais étaient certainement allés beaucoup trop loin, ils avaient
totalement ignorés les droits des nations neutres. En conclusion,
Molotov a littéralement dit : « Nous souhaitons à l'Allemagne un
complet succès dans ses mesures de défense »."
(Télégrammme de Schulenburg n° 653 du 9 avril 1940)
Dans son télégramme n° 653 du 9 avril 1940 adressé au ministre des
Affaires étrangères du Reich, Friedrich Weiner von der Schulenburg, ambassadeur
allemand à Moscou, informe Berlin de la réaction de l'URSS à
l'intervention allemande au Danemark et en Norvège, conformément aux
instructions du 7 avril 1940.
Il rapporte les propos de Viatcheslav Molotov, président du Conseil et commissaire aux Affaires étrangères, qui a clairement exposé la position de son gouvernement : "« Nous souhaitons à l'Allemagne un complet succès dans ses mesures de défense »."
On terminera en citant d'autres preuves du soutien enthousiaste de l'URSS à l'expansion de l'hitlérisme sur le continent européen :
1) après avoir été informé par Schulenburg de la chute de Varsovie qui dans les faits n'était occupée que dans sa périphérie, Molotov lui a transmis le 8 septembre 1939 le message suivant : "« Je vous prie de transmettre mes félicitations et salutations au Gouvernement du Reich allemand. Molotov »" (Télégramme n° 300 du 8 septembre 1939).
2) après l'offensive allemande lancée le 10 mai sur le front Ouest contre la Belgique, la Hollande, le Luxembourg - trois pays neutres - et la France, Schulenburg informera Berlin que Molotov lui a déclaré qu'il "ne doutait pas de notre succès" (Télégramme n° 874 du 10 mai 1940).
3) après la demande d'armistice formulée par le Maréchal Pétain le 17 juin 1940, Molotov convoquera le jour même Schulenburg pour lui exprimer "les plus chaleureuses félicitations du Gouvernement soviétique pour le magnifique succès des forces armées allemandes" (Télégramme n° 1167 du 17 juin 1940).
Il rapporte les propos de Viatcheslav Molotov, président du Conseil et commissaire aux Affaires étrangères, qui a clairement exposé la position de son gouvernement : "« Nous souhaitons à l'Allemagne un complet succès dans ses mesures de défense »."
On terminera en citant d'autres preuves du soutien enthousiaste de l'URSS à l'expansion de l'hitlérisme sur le continent européen :
1) après avoir été informé par Schulenburg de la chute de Varsovie qui dans les faits n'était occupée que dans sa périphérie, Molotov lui a transmis le 8 septembre 1939 le message suivant : "« Je vous prie de transmettre mes félicitations et salutations au Gouvernement du Reich allemand. Molotov »" (Télégramme n° 300 du 8 septembre 1939).
2) après l'offensive allemande lancée le 10 mai sur le front Ouest contre la Belgique, la Hollande, le Luxembourg - trois pays neutres - et la France, Schulenburg informera Berlin que Molotov lui a déclaré qu'il "ne doutait pas de notre succès" (Télégramme n° 874 du 10 mai 1940).
3) après la demande d'armistice formulée par le Maréchal Pétain le 17 juin 1940, Molotov convoquera le jour même Schulenburg pour lui exprimer "les plus chaleureuses félicitations du Gouvernement soviétique pour le magnifique succès des forces armées allemandes" (Télégramme n° 1167 du 17 juin 1940).
● Décret Sérol, du nom du ministre socialiste de la justice, qui assimile à la trahison passible de la peine de mort la propagande défaitiste autrement dit la propagande hiltléro-communiste.
"Art. 1er. — L'article 76 du code pénal [qui définit le crime de trahison] est complété par les dispositions suivantes :
"3° Tout Français qui aura participé sciemment à une entreprise de démoralisation de l'armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale".
(Journal officiel du 10 avril 1940)
Sur le même sujet :
- Décret Sérol du 9 avril 1940
- Décret Sérol du 9 avril 1940
10 avril 1940
● Dans un article titré "Il faut arrêter le massacre !", L'Humanité clandestine attribue la responsabilité de l'agression du Danemark et de la Norvège à... l'impérialisme franco-anglais
"A l'heure présente, des milliers d'hommes se font tuer sur les forteresses flottantes le long des rives de Scandinavie.
C'est pour la domination des mines de fer de Suède qu'ils donnent leur vie !
Le vœu le plus cher des impérialistes de Paris et de Londres est exaucé; enfin, d'autres pays sont entrainés dans la guerre. [...]
A la lumière évènements actuels, devant les hécatombes qui se préparent, combien clairvoyante apparait la politique stalinienne de paix ! Par ses accords pacifiques avec les pays baltes, celui imposé à la Finlande par la force des armes et contre la volonté des impérialistes franco—anglais, elle a érigé une digue aux frontières nordiques du pays du socialisme, le protégeant contre les provocations de ceux qui voudraient 1'entraîner, lui aussi, dans leur guerre ! Combien sage paraît aujourd’hui la politique de notre Parti quand il demandait au début d'Octobre, dans la lettre à Herriot, que le Parlement examine sérieusement les possibilités de paix qui pouvaient se présenter !
Aujourd'hui les brigands impérialistes se sont engagés dans une lutte
où ils sont prêts à sacrifier autant qu'il faudra la jeunesse de leurs
pays. [...]
IL FAUT ARRETER LE MASSACRE ! Il sera arrêté lorsque le
gouvernement des 200 familles sera chassé du pouvoir et remplacé par un
gouvernement des ouvriers et des paysans ! [...]
L'ENNEMI EST DANS NOTRE PROPRE PAYS !"
(L'Humanité n° 38 du 10 avril 1940)
A la suite de l'ouverture d'un nouveau front en Scandinavie, l'Humanité clandestine réagit immédiatement en publiant dans son numéro du 10 avril 1940 un article intitulé "Il faut arrêter le massacre !".
Dans ce texte, l'organe central du PCF réaffirme sa position pacifiste ("il faut arrêter le massacre"), dénonce le caractère impérialiste de la guerre ("domination des mines de fer de Suède"), accuse la France et l'Angleterre d'être les responsables de l'extension territorial du conflit ("vœu le plus cher des impérialistes de Paris et de Londres"), célèbre la politique étrangère de l'URSS ("combien clairvoyante apparait la politique stalinienne de paix !") et enfin plaide pour le renversement du gouvernement de la République ("l'ennemi est dans notre pays !") qui refuse de faire la Paix avec Hitler.
● L'Humanité clandestine dénonce "Le décret scélérat" du 9 avril
"[....] Quand il s'agit de noyer dans le sang la résistance populaire
contre la guerre impérialiste, les chefs socialistes feront aussi bien,
et mieux, que la Cagoule ! Mardi, le ministre "socialiste" de la
justice, Sérol, a soumis son décret-loi à la signature du Président de
la République ! [...]
Vous avez beau prendre des décret copiés sur ceux d'Hitler, vos jours sont comptés messieurs les ennemis du peuple ! [...]
A BAS LE DECRET SCELERAT !
A BAS LE GOUVERNEMENT SOCIAL-FASCISTE !
A BAS LA GUERRE !"
(L'Humanité n° 38 du 10 avril 1940).
Dans son numéro du 10 avril 1940, l'Humanité condamne avec virulence le décret signé la veille par le ministre socialiste de la justice, Albert Sérol, qui assimile à la trahison passible de la peine de mort "l'entreprise de démoralisation de l'armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale".
Pour l'Humanité le "Gouvernement social-fasciste" veut réprimer "dans le sang la résistance populaire contre la guerre impérialiste".
Pour l'Humanité le "Gouvernement social-fasciste" veut réprimer "dans le sang la résistance populaire contre la guerre impérialiste".
12 avril 1940
● Départ de Brest à destination de la Norvège des premiers éléments du Corps expéditionnaire français en Scandinavie (CEFS) qui est composé pour partie d'unités de l'ancienne armée polonaise.
25 avril 1940
● Maurice Thorez appelle à la constitution d'un Gouvernement de Paix communiste dans un article publié dans l'Humanité clandestine sous le titre "Les "Pitt et Cobourg" de 1940"
LES "PITT ET COBOURG" DE 1940
[...] Ecoutez-les, ces représentants des 200 familles ! Ils défendent la
France. Leur guerre, la guerre des capitalistes, c'est la guerre du
droit, de la justice, de la civilisation, de l'indépendance.
Rien
de neuf dans ces mensonges usés de 1914 à 1918. Mais leur cynisme ne
connait aucune borne. Tandis qu'ils s'enrichissent du sang et de la
misère du peuple de France, ils se présentent comme les défenseurs de la
Patrie.
Tout ce qui ne s'incline pas devant leur malfaisance,
leurs vols et leurs crimes, est jugé ennemi de la Patrie, traitre, agent
de l'étranger.
Quels sont-ils ces vertueux personnages ? Comment conçoivent-ils
l'indépendance de la France ? Tout simplement à la façon de leurs
ancêtres, les aristocrates de 1792.
"Pitt et Cobourg" tel était le qualificatif que le peuple de France
décernait aux contre-révolutionnaires qui complotaient avec les ennemis
de la France et de la Révolution, avec l'Autriche, le roi de Prusse et
l'Angleterre.
Les "Pitt et Cobourg" de 1940 ne sont pas émigrés, ils ne sont pas en
prison, ils dirigent momentanément, et pour son malheur, les destinées
de la France. [...]
Quant à ceux qui exécutent les ordres de impérialistes de Londres,
ils sont également légion. Notre Président du Conseil se distingue parmi
ceux-là. Ce qu'on dit de l'alliance franco-anglaise est
particulièrement insultant pour notre pays : "La France est un dominion
de l'Angleterre". Le malheur est que c'est vrai et que les responsables
se présentent encore comme les défenseurs de l'indépendance de la France. [...]
Peuple de France, il faut nous débarrasser des "Pitt et Cobourg" de
1940. Notre pays mérite un autre sort que celui d'être cité comme
l'exemple de la réaction et comme dominion de l'Angleterre. [...]
Le gouvernement que veut le pays n'est pas celui des "Pitt et Cobourg". C'est un gouvernement de paix, s'appuyant sur les masses populaires, donnant des garanties contre la réaction, assurant la collaboration avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix générale.
Seulement un tel gouvernement assurera l'indépendance de notre pays
en le libérant de la tutelle des agents du capital français et anglais.
Maurice THOREZ,
secrétaire général du P.C.
(L'Humanité n° 40 du 25 avril 1940)
Le
25 avril 1940, Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, donne une
nouvelle orientation à la ligne pacifiste de son Parti en plaidant pour
la constitution d'un Gouvernement de Paix
communiste dans un article publié dans l'Humanité sous le titre "Les Pitt et Cobourg" :
Cet article est accompagné de cette recommandation : "L'article de Maurice Thorez que nous publions ci-dessous, il ne suffit pas de le lire. IL FAUT LE RECOPIER à la main, à la pâte hectographique et le diffuser partout, par milliers !"
Elle se compose de 4 éléments :
Cet article est accompagné de cette recommandation : "L'article de Maurice Thorez que nous publions ci-dessous, il ne suffit pas de le lire. IL FAUT LE RECOPIER à la main, à la pâte hectographique et le diffuser partout, par milliers !"
La revendication d'un Gouvernement de Paix communiste sera une constante de la propagande communiste jusqu'au... 22 juin 1941 et l'invasion de l'URSS par les armées allemandes.
Elle se compose de 4 éléments :
1) Un gouvernement "s'appuyant sur les masses populaires".
Jugeant que la notion bolchevik de Gouvernement paysan et ouvrier
serait un frein à la prise de pouvoir communiste, Maurice Thorez plaide
pour un gouvernement s'appuyant sur les masses populaires autrement dit
un Gouvernement populaire. A partir de juillet, les communistes mettront
en avant la notion de Gouvernement du Peuple.
2) "Un gouvernement de Paix". En septembre 1939, le Parti communiste s'est mobilisé en faveur de la "Paix immédiate".
Les Gouvernements Daladier et Reynaud n'ayant pas répondu à cette
revendication, Maurice Thorez demande au peuple de France de soutenir la
constitution d'un gouvernement communiste qui négociera la Paix avec
Hitler.
3) un gouvernement "assurant la collaboration avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix générale". Pour faire la Paix avec le régime hitlérien, le Parti communiste compte
sur le soutien de l'URSS dont les relations pacifiques avec l'Allemagne
nazie sont
organisées par le Pacte germano-soviétique du 23 août 1939 et le Traité de frontières et d'amitié du 28 septembre 1939.
4) un gouvernement "donnant des garanties contre la réaction"
: Pour le Parti communiste les réactionnaires qu'il faut combattre sont
avant tout ceux qui soutiennent la guerre contre Hitler et qui pour ce
seul motif sont accusés d'être des bellicistes et même des fascistes !!!
Suivant cette logique, on ne sera pas étonné que les communistes se
décrivent comme des militants antifascistes tout en défendant la Paix
avec les nazis !!! Preuve de la souplesse du vocabulaire communiste, le
terme fasciste sera aussi utilisé pour qualifier ceux qu'ils dénonceront comme les pacifistes de la
dernière heure à savoir les pétainistes.
Sur le plan extérieur, l'objectif de ce Gouvernement communiste est donc clair : la Paix avec l'Allemagne d'Hitler.
Quel sera son objectif sur le plan intérieur ? Réponse de Thorez : assurer "l'indépendance de notre pays en le
libérant de la tutelle des agents du capital français et anglais." en d'autres termes instaurer un régime socialiste sur le modèle de l'URSS.
Avec
cette nouvelle orientation, qui est une confirmation de sa ligne
pacifiste, anglophobe et antipatriotique, le PCF lance un nouveau mot
d'ordre : "Thorez au pouvoir".
Pour
expliciter le projet communiste, on rappellera que le PCF s'est
mobilisé contre la guerre en expliquant que cette guerre était
impérialiste et que sa cause n'était pas le nazisme mais le capitalisme.
Conséquence de cette analyse : la pérennité de la Paix était nécessairement liée à la destruction régime capitaliste.
Autre
élément, ces deux objectifs - la Paix et la Révolution socialiste - ont
été formellement fixés par le secrétaire général de l'IC, Georgi
Dimitrov dans un texte de référence publié en novembre 1939 sous le
titre "La guerre et la classe ouvrière des pays capitalistes" :
"Les
impérialistes des pays belligérants ont commencé la guerre pour un
nouveau partage du monde, pour la domination universelle, en vouant à
l'extermination des millions d'hommes. La classe ouvrière est appelée à
en finir avec cette guerre à sa façon, dans son intérêt, dans l'intérêt
de toute l'humanité travailleuse, et à supprimer, ainsi, à tout jamais,
les causes essentielles qui engendrent les guerres impérialistes".
Pour terminer, on rappellera que Maurice Thorez s'est réfugié à Moscou après sa désertion au mois d'octobre et un court séjour en Belgique.
Pour terminer, on rappellera que Maurice Thorez s'est réfugié à Moscou après sa désertion au mois d'octobre et un court séjour en Belgique.
Ce fait est inconnu des militants qui sont persuadés que ce dernier dirige l'action du Parti communiste clandestin.