Dans la catégorie des textes censurés par l'historiographie officielle : les discours de Hitler célébrant l'alliance germano-soviétique de 1939-1941.
Fondée politiquement sur le Pacte de non-agression du 23 août 1939, le Traité de frontières et d'amitié du 28 septembre 1939 et leurs protocoles secrets délimitant les sphères d'intérêt soviétique et allemande en Europe de l'Est, matérialisée sur le plan militaire par l'entrée de l'Armée rouge en Pologne le 17 septembre 1939, illustrée diplomatiquement par la Déclaration germano-soviétique du 28 septembre 1939 appelant la France et l'Angleterre à négocier la Paix avec l'Allemagne nazie, complétée par les accords économiques des 11 février 1940 et 10 janvier 1941, encensée par les discours de Molotov devant le Soviet suprême des 31 août 1939, 31 octobre 1939, 29 mars 1940 et 1er août 1940, symbolisée par le télégramme du 17 juin 1940 de Molotov félicitant officiellement Hitler pour sa victoire contre la France, marquée par les négociations des 13, 14 et 15 novembre 1940 à Berlin entre Molotov et Hitler ayant pour objet l'adhésion de l'URSS au Pacte tripartite signé par l'Allemagne, l'Italie et le Japon, cette alliance a pris fin le 22 juin 1941 avec l'invasion de l'Union soviétique par les armées allemandes.
Une remarque qui s'adresse à tous ceux qui voudraient rendre hommage à la Résistance du Parti communiste qui fut consécutive à cette attaque : dans vos hommages, n'oubliez jamais de remercier Hitler car s'il n'avait pas mis fin au Pacte germano-soviétique, les communistes seraient encore alliés des nazis aujourd'hui.
Dans plusieurs de ses discours, s'adressant au peuple allemand et/ou à l'opinion internationale, Hitler a justifié et même célébré l'alliance de l'Allemagne nazie avec la Russie de Staline :
- Discours du 1er septembre 1939 prononcé devant le Reichstag (Parlement).
- Discours du 19 septembre 1939 prononcé à Dantzig (Pologne).
- Discours du 6 octobre 1939 prononcé devant le Reichstag.
Une remarque qui s'adresse à tous ceux qui voudraient rendre hommage à la Résistance du Parti communiste qui fut consécutive à cette attaque : dans vos hommages, n'oubliez jamais de remercier Hitler car s'il n'avait pas mis fin au Pacte germano-soviétique, les communistes seraient encore alliés des nazis aujourd'hui.
Dans plusieurs de ses discours, s'adressant au peuple allemand et/ou à l'opinion internationale, Hitler a justifié et même célébré l'alliance de l'Allemagne nazie avec la Russie de Staline :
- Discours du 1er septembre 1939 prononcé devant le Reichstag (Parlement).
- Discours du 19 septembre 1939 prononcé à Dantzig (Pologne).
- Discours du 6 octobre 1939 prononcé devant le Reichstag.
- Discours du 8 novembre 1939 commémorant l'anniversaire du Putsch de Munich de 1923.
- Discours du 30 janvier 1940 commémorant le 7e anniversaire de l'arrivée des nazis au pouvoir.
- Discours du 24 février 1940 commémorant le 20e anniversaire de la fondation du Parti nazi.
- Discours du 19 juillet 1940 prononcé devant le Reichstag.
- Discours du 30 janvier 1940 commémorant le 7e anniversaire de l'arrivée des nazis au pouvoir.
- Discours du 24 février 1940 commémorant le 20e anniversaire de la fondation du Parti nazi.
- Discours du 19 juillet 1940 prononcé devant le Reichstag.
Avant de reproduire des extraits de ces discours, on citera quelques déclarations de Hitler consécutives aux événements suivants :
1) la signature du Pacte de non-agression : "Et je veux ici assurer une chose, c'est que cette décision politique marque un tournant énorme pour l'avenir et qu'elle est définitive. Je crois que tout le peuple allemand accueillera avec satisfaction cette attitude politique !"
2) la signature du Traité de frontières et d'amitié : "J'ai déjà déclaré, il y a un mois, au Reichstag, que la conclusion du pacte de non-agression germano-russe est un tournant dans toute la politique allemande. Le nouveau pacte d'amitié et d'intérêt conclu entre l'Allemagne et l'U.R.S.S. permettra aux deux Etats de collaborer d'une façon durable et heureuse pour la paix."
3) la victoire contre la France : "Dans ces circonstances, je considérai comme juste d'entreprendre avant tout avec la Russie une nette démarcation de nos intérêts, afin de définir, une fois pour toutes, quelles sont les régions que l'Allemagne croit devoir considérer comme intéressantes pour son avenir et quelles sont celles au contraire que la Russie estime nécessaires à son existence. Et c'est sur la base de cette claire délimitation des sphères d'intérêts respectives de l'Allemagne et de la Russie qu'intervint le nouveau règlement des relations germano-russes. En raison de la conclusion de cet accord, il faut être naïf pour espérer une nouvelle tension entre les deux pays. Ni l'Allemagne, ni la Russie n'ont fait un seul pas en dehors de leurs sphères d'intérêts."
Discours du 1er septembre 1939
Le 1er septembre 1939, l'Allemagne attaque la Pologne.
Le jour même, le chancelier Hitler s'exprime à Berlin devant le Reichstag pour justifier cette intervention militaire. Dans un passage consacré aux relations avec l'URSS, le dictateur nazi célèbre le Pacte germano-soviétique en soulignant son intérêt sur le plan militaire, diplomatique et économique :
"Je suis heureux de pouvoir ici, de cette place, vous communiquer un événement spécial. Vous savez que la Russie et l'Allemagne sont gouvernées par deux doctrines différentes. Seulement il y avait une question qu'il fallait éclaircir : l'Allemagne n'a point l'intention d'exporter sa doctrine, et dès l'instant où la Russie soviétique n'a pas l'intention d'exporter sa doctrine en Allemagne, je ne vois plus aucune raison pour que nous ne prenions pas de nouveau réciproquement position ! Nous nous rendons clairement compte de part et d'autre que toute lutte entre nos deux peuples ne pourrait porter profit qu'à d'autres. C'est pourquoi nous nous sommes résolus à conclure un pacte excluant entre nous, pour tout l'avenir, tout emploi de la violence, qui nous oblige à nous consulter dans certaines questions européennes, qui rend possible la collaboration économique et qui surtout garantit que les forces de ces deux grands Etats ne s'useront pas à s'entrechoquer.
Toute tentative de l'Occident pour y changer quelque chose échouera. Et je veux ici assurer une chose, c'est que cette décision politique marque un tournant énorme pour l'avenir et qu'elle est définitive. Je crois que tout le peuple allemand accueillera avec satisfaction cette attitude politique ! La Russie et l'Allemagne se sont combattues dans la guerre mondiale, et toutes deux en ont été, jusqu'à la fin, les victimes. Cela ne se renouvellera pas une seconde fois ! Le pacte de non-agression et de consultation, qui est entré en vigueur dès le jour de sa signature, a reçu hier, à Moscou et Berlin, la ratification suprême. A Moscou, ce pacte a été salué comme vous le saluez ici vous-mêmes.
Je puis souscrire mot pour mot au discours qu'a prononcé le commissaire du peuple Molotov."
(Bulletin périodique de la presse allemande n° 500 du 11 septembre 1939)
Preuve supplémentaire des très bonnes relations entre les deux Etats totalitaires, Hitler approuve devant les députés nazis le discours prononcé la veille par Viatcheslav Molotov, chef du gouvernement soviétique et commissaire du peuple aux Affaires étrangères : "Je puis souscrire mot pour mot au discours qu'a prononcé le commissaire du peuple Molotov".
Discours du 19 septembre 1939
Le 19 septembre 1939, Hitler s'exprime à nouveau sur le conflit, qui est devenu européen après l'entrée en guerre de la France et de l'Angleterre, au cours d'une grande manifestation nationale-socialiste
organisée dans la Ville libre de Dantzig (Pologne), qui était la principale revendication territoriale allemande et qui est désormais occupée par les armées du Reich.
Dans son allocution radiodiffusée, le dictateur nazi dénonce les
injustices du Traité de Versailles, attribue le déclenchement de la
guerre à la Pologne et aux encouragements qu'elle a reçus de
l'Angleterre, salue les succès de son armée, dénonce les atrocités
commises par les Polonais, souligne le rôle positif de l'URSS et
soutient qu'il n'a aucun but de guerre ni contre l'Angleterre ni contre
la France.
Evoquant son allié soviétique, Hitler approuve l'entrée de... l'Armée rouge en Pologne, affirme qu'il n'a aucune revendication territoriale en Ukraine et indique que la question polonaise sera réglée par un accord entre l'Allemagne et la Russie :
Evoquant son allié soviétique, Hitler approuve l'entrée de... l'Armée rouge en Pologne, affirme qu'il n'a aucune revendication territoriale en Ukraine et indique que la question polonaise sera réglée par un accord entre l'Allemagne et la Russie :
"Entre temps, la Russie a
cru devoir, elle aussi, entrer en Pologne pour protéger les intérêts des
éléments de population blancs-russiens et ukrainiens. Or, voici que, en
Angleterre et en France, cette action commune de l'Allemagne et de la
Russie est considérée comme un crime monstrueux. Un Anglais va jusqu'à
dire que c'est une perfidie. Les Anglais sont évidemment experts en la
matière ! A mon avis, la perfidie, aux yeux de l'Angleterre, réside dans
le fait que la tentative d'une action commune de l'Angleterre
démocratique avec la Russie bolchéviste a échoué, alors qu'inversement
la tentative de l'Allemagne nationale-socialiste avec la Russie
bolchéviste a réussi.
Je
voudrais ici immédiatement donner une explication : la Russie reste ce
qu'elle est, et l'Allemagne aussi restera ce qu'elle est. Il est une
chose, il est vrai, dont les deux régimes se sont rendu compte : ni le
régime russe, ni le régime allemand ne veulent sacrifier ne fût-ce qu'un
seul homme pour les intérêts des démocraties occidentales. La leçon de
quatre années de guerre suffit aux deux Etats et aux deux peuples.
Depuis, nous savons très bien qu'alternativement tantôt l'un tantôt
l'autre aurait l'honneur de combattre pour les idéaux des démocraties
occidentales. Les deux Etats et les deux peuples n'ont que faire d'une
telle mission. Nous avons l'intention de défendre, à partir de
maintenant, nos intérêts nous-mêmes, et nous avons trouvé que la
meilleure façon de les défendre est l'entente entre les deux plus grands
peuples et Etats.
Et
cela est d'autant plus facile que l'affirmation britannique sur les
objectifs illimités de la politique extérieure allemande n'est qu'un
mensonge. Je suis heureux de pouvoir réfuter par les actes ce mensonge
des hommes d'Etat britanniques. Eux qui ne cessent d'affirmer que
l'Allemagne aurait l'intention de dominer l'Europe jusqu'à l'Oural, ne
devraient-ils pas être heureux de constater enfin que les intentions
politiques allemandes sont limitées ? Je crois que nous leur enlevons
par là à nouveau un motif de guerre, car ne déclarent-ils pas qu'ils
seraient obligés de combattre le régime actuel pour cette raison déjà
que celui-ci poursuivrait des buts de guerre illimités ? Eh bien !
messieurs du grand Empire britannique, les buts de l'Allemagne sont très
limités. Nous nous sommes expliqués à ce sujet avec la Russie, et les
Russes, ne sont-ils pas, en définitive, les voisins les plus proches
intéressés ? L'Angleterre ne doit-elle pas, en fait, se féliciter, elle
aussi, de ce qu'entre l'Allemagne et la Russie des Soviets un accord ait
abouti, car cet accord ne met-il pas fin au cauchemar qui empêchait les
hommes d'Etat britanniques de dormir, étant données les tendances à la
conquête du monde qui auraient été celles du régime allemand actuel ?
ils seront certainement tranquillisés en apprenant que ce n'est pas
vrai, que l'Allemagne ne veut pas ou ne voulait pas conquérir l'Ukraine. Nous avons des intérêts très limités. Ces intérêts,
il est vrai, nous sommes résolus à les défendre à tout prix et contre
quiconque. Les derniers dix-huit jours doivent avoir suffisamment prouvé
que nous ne plaisantons pas à ce sujet.
Quelle
sera la forme définitive du statut politique dans cette région ? Cela
dépend, en premier lieu, des deux pays qui ont là leurs intérêts vitaux
les plus importants. L'Allemagne a des exigences limitées, mais
immuables; et, ces exigences, elle les fera valoir d'une façon ou d'une
autre. En tout cas, l'Allemagne et la Russie créeront là, au lieu d'un
foyer d'incendie européen, une situation que l'on ne pourra considérer
que comme une détente. [...]
La Pologne ne ressuscitera jamais plus
sous la forme du traité de Versailles. La garantie en est donnée, en
définitive, non seulement par l'Allemagne, mais aussi par la Russie."
(Bulletin périodique de la presse allemande n° 501 du 5 octobre 1939)
Discours du 6 octobre 1939
Le 6 octobre 1939 le chancelier Hitler prononce devant Reichstag un
discours dans lequel il célèbre la victoire des armées allemandes en
Pologne en soulignant que la disparition de l'Etat polonais marque la
fin du Traité de Versailles.
Il fait aussi l'éloge des relations germano-soviétiques en rappelant le rôle positif de l'URSS dans la victoire allemande :
"Si en raison de l'activité de l'Allemagne, il en est résulté une
communauté d'intérêts avec la Russie, cela ne provient pas seulement de
ce que les mêmes problèmes sont posés aux deux Etats, mais de ce que
tous deux ont reconnu qu'ils ont fait des constatations au sujet de
leurs relations. Dans mon discours de Dantzig, déjà, j'ai dit que la
Russie était organisée selon des principes qui sont différents des
principes allemands. L'Union soviétique est l'Union soviétique, et
l'Allemagne est et reste l'Allemagne nationale-socialiste. Une chose est
certaine : c'est qu'au moment où les deux Etats respectent
réciproquement leurs régimes différents et leurs principes, il n'y a
plus la moindre raison d'avoir une attitude hostile à l'égard l'un de
l'autre. J'ai déjà déclaré, il y a un mois, au Reichstag, que la
conclusion du pacte de non-agression germano-russe est un tournant dans
toute la politique allemande. Le nouveau pacte d'amitié et d'intérêt
conclu entre l'Allemagne et l'U.R.S.S. permettra aux deux Etats de
collaborer d'une façon durable et heureuse pour la paix. L'Allemagne et
la Russie, en commun, enlèveront tout caractère menaçant à un des points
les plus dangereux de l'Europe, permettant à tous ses habitants
d'obtenir plus de bien-être, contribuant ainsi à la paix.
La
résolution irrévocable de l'Allemagne est de créer également à l'est de
notre empire des conditions pacifiques, stables et supportables et c'est
en cela que les intérêts de l'Allemagne et ses désirs correspondent à
ceux de l'U.R.S.S. Les deux Etats sont résolus à ne pas admettre que
s'élève entre eux une situation problématique qui serait le foyer de
nouveaux troubles intérieurs ou même extérieurs et contribuerait à créer
des conditions défavorables entre les deux grandes puissances.
L'Allemagne et l'U.R.S.S. ont tracé une ligne claire entre leurs
domaines d'intérêts réciproques avec la détermination de veiller au
calme et à l'ordre dans la partie qui leur revient et d'empêcher tout
dommage causé à l'autre partenaire."
(Feuille d'avis de Neuchâtel du 7 octobre 1939 p. 4 et p. 6)
Une remarque sur l'extrait cité. Hitler fait référence au Traité de frontières et d'amitié que l'Allemagne et l'URSS ont signé le 28 septembre sur le cadavre de la Pologne. L'article 4 stipule que "Les deux gouvernements considèrent le présent règlement [de la question polonaise] comme un fondement assuré pour le développement et le progrès des relations amicales entre leurs peuples". Ce Traité n'est jamais mentionné dans les livres d'histoire. Un oubli sûrement... Il est certain en revanche que si la France, l'Angleterre ou les Etats-Unis avait signé un Traité d'amitié avec l'Allemagne nazie que ce soit en temps de paix ou... en temps de guerre, ce Traité serait en première page de tous les livres d'histoires et dénoncé comme une marque d'infamie que rien ne pourrait effacer. Quand c'est l'URSS, le pays modèle des historiens marxistes, on est prié d'oublier.
Enfin, signalons que dans ce discours du 6 octobre 1939, évoquant la réorganisation par nationalités des territoires polonais annexés, Hitler affirme qu' "à cette occasion, le règlement du problème juif sera tenté" :
"Quels sont les buts du gouvernement du Reich en ce qui concerne
l'ordre des relations dans l'espace situé à l'ouest de la ligne de
démarcation germano-soviétique et reconnu comme sphère d'influence
allemande ?
1. Création d'une frontière du Reich qui réponde aux conditions historiques, ethnographiques et économiques;
2. Organisation de l'ensemble de l'espace par nationalités,
c'est-à-dire solution du problème des minorités non seulement dans cet
espace, mais au delà, dans tous les Etats du sud et du sud-est européen;
3. A cette occasion, le règlement du problème juif sera tenté; [...]
6. Rétablissement d'un Etat polonais qui dans sa constitution et sa
direction, donne la garantie de ne plus être un nouveau foyer d'incendie
pour l'Allemagne, ni un centres d'intrigues contre l'Allemagne et la
Russie. [...]
Si
l'Europe tient vraiment à la tranquillité et à la paix, les Etats
européens doivent remercier la Russie et l'Allemagne qui, de ce foyer de
troubles, ont fait une zone de développement pacifique. C'est pour
l'Allemagne une activité qui durera de 50 à 100 ans. "
(Feuille d'avis de Neuchâtel du 7 octobre 1939 p. 4 et p. 6)
Discours du 8 novembre 1939
Le 8 novembre 1939, Hitler participe à la réunion traditionnelle organisée par les vétérans du Parti au Bürgerbräukeller (brasserie) de Munich pour commémorer la tentative de Putsch de 1923.
Au cours de son intervention, après avoir fait implicitement référence au Pacte germano-soviétique en rappelant que l'Allemagne n'a à combattre que sur un seul front et non sur deux comme au cours de la Première Guerre mondiale, le chef du Parti nazi justifie explicitement son alliance avec Staline :
"Pour ce qui est de l'Allemagne, nous n'avons jamais éprouvé de craintes devant un seul front. Nous avons autrefois défendu avec succès deux fronts. Nous n'avons plus aujourd'hui qu'un front et, sur ce front, nous tiendrons victorieusement, vous pouvez en être convaincus.
Je n'ai pas considéré comme un succès de la politique allemande, mais comme un succès de la raison, le fait que nous ayons réussi à arriver à une entente avec la Russie. Les deux peuples se sont une fois combattu jusqu'à l'épuisement. Aucun d'eux n'en a tiré un avantage. Nous nous sommes mis d'accord pour ne plus faire une seconde fois ce plaisir aux messieurs de Londres et de Paris !"
(Bulletin périodique de la presse allemande n° 503 du 30 novembre 1939)
Discours du 30 janvier 1940
Le 30 janvier 1940, à l'occasion du 7e anniversaire de l'arrivée des nazis au pouvoir, le chancelier Hitler prend la parole au cours d'un meeting organisé au Palais des Sports de Berlin.
De cette intervention, on retiendra notamment que le Führer s'amuse de l'échec des pourparlers anglo-franco-soviétiques d'avril-août 1939 portant sur un Pacte d'assistance mutuelle en le comparant au succès des négociations germano-soviétiques relatives au Pacte de non-agression, insiste une nouvelle fois sur le fait que ce Pacte a parfaitement rempli sa fonction en préservant l'Allemagne de tout danger sur le front Est, et enfin oppose au souhait de la France et de l'Angleterre d'un conflit germano-russe la ferme volonté de l'Allemagne et de la Russie de ne pas se faire la guerre.
"Et tout ce que je puis dire à la France et à l'Angleterre, c'est qu'elles aussi, elles auront la lutte.
La première phase de cette lutte a été une action politique. Grâce à cette action, nous avons tout d'abord la liberté sur nos arrières. Pendant des années, l'Allemagne et l'Italie ont pratiqué une politique commune. Cette politique n'a pas été modifiée jusqu'à aujourd'hui; les deux Etats sont liés étroitement d'amitié et leurs intérêts communs peuvent être ramenés au même dénominateur.
L'année dernière, j'ai essayé d'enlever à l'Angleterre la possibilité de faire dégénérer en guerre mondiale la guerre que l'on voulait. Le pieux M. Chamberlain, lisant, étudiant et prêchant la Bible, s'est efforcé alors, pendant des mois, de conclure un accord avec Staline l'athée. Il n'y a pas réussi. Je comprends qu'on enrage, en Angleterre, en voyant que j'ai fait aujourd'hui ce que M. Chamberlain a vainement tenté. Et je comprends aussi que ce qui aurait été, dans le cas de M. Chamberlain, une œuvre agréable à Dieu, ne le soit pas quand c'est moi qui réussis. Mais le Tout-Puissant pourra toujours être satisfait de voir éviter une lutte stupide, au moins dans une vaste région du monde. Pendant des siècles, l'Allemagne et la Russie ont vécu en paix et en amitié l'une à côté de l'autre. Pourquoi ne serait-ce plus possible à l'avenir ? Je crois que ce sera possible, parce que les deux peuples le désirent. Toutes les tentatives faites par les ploutocraties britannique et française pour opposer à nouveau l'Allemagne et la Russie échoueront, parce que leurs intentions auront été froidement reconnues. L'Allemagne a ainsi, politiquement, dégagé son arrière.
La seconde tâche de 1939 était de dégager notre arrière militairement aussi. L'espoir des experts militaires anglais que la lutte avec la Pologne ne serait en aucun cas terminée avant six mois ou une année, a été ruiné par la force de notre armée. L'Etat auquel l'Angleterre avait donné sa garantie a été balayé de la carte en dix-huit jours, sans que cette garantie se soit traduite en acte.
Ainsi la première phase de la lutte est terminée et la deuxième phase commence."
(Bulletin périodique de la presse allemande n° 506 du 22 février 1940)
Discours du 24 février 1940
Le 24 février 1940, pour marquer le 20e anniversaire de la fondation du Parti nazi, Adolf Hitler prend la parole dans un meeting organisé au Hofbräuhaus (brasserie) de Munich.
Dans ce discours, se flattant notamment des succès de sa politique étrangère, il affirme que si la Russie, l'Italie et le Japon étaient des ennemis au cours de la Première guerre mondiale, ils sont aujourd'hui des alliés :
"On croyait sans doute que l'on pourrait répéter dans l'Allemagne actuelle la manœuvre de 1917 ou 1918. Ces messieurs connaissent vraiment peu l'Allemagne actuelle ! La situation est aujourd'hui, en de nombreux domaines, radicalement transformée par rapport à 1914. Elle s'est tout d'abord transformée du point de vue de la politique extérieure.
L'Allemagne est aujourd'hui liée d'amitié avec l'Italie. Ce n'est pas seulement l'amitié des deux régimes, et, il m'est bien permis de dire, l'amitié des deux hommes dirigeants, mais c'est aussi la compréhension que les deux pays sont solidaires l'un de l'autre et dépendants l'un de l'autre pour leur avenir.
L'espoir de pouvoir à nouveau, comme en 1914, provoquer une grande guerre entre la Russie et l'Allemagne a été lamentablement ruiné. Je comprends que l'on soit aujourd'hui, à Londres, indigné de la « honte » dont je me serais chargé en faisant précisément échouer tout d'un coup cette manœuvre. Mais je crois qu'en l'occurrence le régime russe et le régime allemand ont vraiment fait quelque chose de très bienfaisant pour les deux peuples. Car nous nous estimons vraiment trop haut pour croire que nous dussions verser notre sang uniquement pour que la Bourse londonienne et toute la juiverie se frottent les mains. Par là un puissant Etat a été à nouveau écarté du front anti-allemand, et vous savez, mes compatriotes, que je ne fais jamais les choses à demi. Quand je m'engage dans une voie, je suis cette voie jusqu'au bout. L'espoir qu'il pourrait tout de même y avoir un changement demain ou après-demain, cet espoir est vain.
Le Japon non plus, qui en 1914 fut également contre l'Allemagne, n'est plus cette fois du côté de nos adversaires, mais il est lié avec nous d'étroite amitié. Voilà trois puissants Etats qui autrefois étaient nos ennemis et qui aujourd'hui sont à notre côté en qualité de neutres très bienveillants. C'est tout de même une transformation notable de la situation politique extérieure."
(Bulletin périodique de la presse allemande n° 507 du 25 mars 1940)
Discours du 19 juillet 1940
Le 19 juillet 1940, soit un mois après la signature de l'armistice franco-allemand, Adolf Hitler prononce un discours devant le Reichstag.
Dans cette célébration de la victoire de l'Allemagne, le Führer fait notamment l'éloge des relations germano-soviétiques en soulignant que leur solidité - les deux parties ayant scrupuleusement respecté leurs engagements - est le garant de leur pérennité :
"Les politiciens anglais paraissent fonder leurs derniers espoirs - abstraction faite des nations alliées et associées se composant d'une lignée de Chefs d'Etat sans trône, d'hommes d'Etat sans peuples et de généraux sans armées - sur de nouvelles complications qu'ils espèrent pouvoir créer grâce à leur habilité qui a si bien fait ses preuves jusqu'à présent. Parmi ces espoirs, il y en a un qui est une véritable utopie juive, c'est l'idée que l'on pourrait de nouveau séparer la Russie de l'Allemagne.
Les relations germano-russes sont définitivement scellées. La raison de cette confirmation réside dans le fait que l'Angleterre et la France, soutenues par certains petits États, attribuaient constamment à l'Allemagne des projets de conquêtes dans des régions qui ne présentaient aucun intérêt pour elle. Tantôt on disait que l'Allemagne voulait occuper l'Ukraine, tantôt qu'elle voulait entrer en Finlande; une autre fois, on prétendit que la Roumanie était menacée, enfin on craignit même pour la Turquie.
Dans ces circonstances, je considérai comme juste d'entreprendre avant tout avec la Russie une nette démarcation de nos intérêts, afin de définir, une fois pour toutes, quelles sont les régions que l'Allemagne croit devoir considérer comme intéressantes pour son avenir et quelles sont celles au contraire que la Russie estime nécessaires à son existence. Et c'est sur la base de cette claire délimitation des sphères d'intérêts respectives de l'Allemagne et de la Russie qu'intervint le nouveau règlement des relations germano-russes. En raison de la conclusion de cet accord, il faut être naïf pour espérer une nouvelle tension entre les deux pays. Ni l'Allemagne, ni la Russie n'ont fait un seul pas en dehors de leurs sphères d'intérêts. Mais l'espoir de l'Angleterre de pouvoir arriver à un allègement de sa propre situation en créant une crise européenne quelconque est un faux argument. Les homme d’État britannique comprennent tout un peu lentement, ils apprendront donc aussi peu à peu à se rendre compte de ce fait."