1er mai
➤ Supposée rédigée par des mobilisés, l'Humanité du Soldat publie à l'occasion de la fête du Travail un manifeste contre la guerre qui porte le titre "1er mai 1940" et contient le passage suivant :
"Prenez garde, bourgeois. Si vous jouez avec le feu c'est à vos risques et périls. Soldats, marins, aviateurs de France, conscients de notre force, nous sommes 6 millions d'hommes sous les armes. En nous grandit la volonté de libérer à jamais notre peuple, nos femmes, nos enfants du cauchemar de l'exploitation capitaliste et des guerres.
Dans les casernes et les cantonnements, dans les casemates de la ligne Maginot, les ports, les navires, partout gronde le peuple-soldat. Nous savons désormais où est l'ennemi. Nous désignons les responsables. A nos yeux les traîtres et les criminels ce sont les hommes qui conduisent notre peuple à l'abattoir, ceux qui sacrifient la vie de la jeunesse française, ceux qui font verser le sang des soldats et des marins tout en se disant hypocritement "avares du sang français"; ce sont les Laval. Flandin, Bonnet. Daladier, Blum, Reynaud, tous ces commis du capital, à plat ventre devant la finance anglaise.
"A bas le gouvernement des jusqu'au-boutistes, à bas les chefs socialistes et réformistes vautrés dans l'union sacrée de guerre et de trahison", voilà notre cri unanime."
7 mai
➤ Ribbentrop informe son ambassadeur à Moscou, Schulenburg, que l'Allemagne attaquera sur le front Ouest le 10 mai, lui demande de notifier cette information à Molotov le jour même de l'attaque et lui spécifie ce qu'il devra déclarer : "le gouvernement du Reich, au vu de nos relations amicales, est
désireux d'informer le gouvernement soviétique de ces opérations à
l'Ouest".
10 mai
➤ Offensive allemande sur le front Ouest (Belgique, Hollande, Luxembourg)
➤ Allocution radiodiffusée du président du Conseil, Paul Reynaud, annonçant le soutien militaire de la France aux pays envahis.
➤ Schulenburg informe Berlin qu'il a rempli sa mission et que "Molotov a apprécié les nouvelles et ajouté qu'il comprenait que l'Allemagne devait se protéger contre l'attaque franco-anglaise. Il ne doutait pas de notre succès".
➤ Allocution radiodiffusée du président du Conseil, Paul Reynaud, annonçant le soutien militaire de la France aux pays envahis.
➤ Schulenburg informe Berlin qu'il a rempli sa mission et que "Molotov a apprécié les nouvelles et ajouté qu'il comprenait que l'Allemagne devait se protéger contre l'attaque franco-anglaise. Il ne doutait pas de notre succès".
13 mai
➤ Dans un discours prononcé à la Chambre des communes, le Premier ministre britannique, Winston Churchill, déclare "Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur".
15 mai
➤ Percée de l'armée allemande à Sedan après trois jours de combats.
➤ Dans un article publié dans sa première édition postérieure à l'offensive allemande et titré "Il faut mater les bandits impérialistes !", l'Humanité clandestine plaide pour... "Un gouvernement de paix s'appuyant sur les masses populaires, donnant des garanties contre la réaction, assurant la collaboration avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix générale".
➤ Dans un article publié dans sa première édition postérieure à l'offensive allemande et titré "Il faut mater les bandits impérialistes !", l'Humanité clandestine plaide pour... "Un gouvernement de paix s'appuyant sur les masses populaires, donnant des garanties contre la réaction, assurant la collaboration avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix générale".
17 mai
➤ Le Parti communiste lance dans l'Humanité clandestine un Appel intitulé "Pour sauver notre pays et notre peuple de la misère, de la ruine et de la mort" dans lequel il appelle les Français à se mobiliser pour... "Un gouvernement de paix, s'appuyant sur les masses populaires,
prenant des mesures contre la réaction, un gouvernement qui s'entende
sans délai avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la Paix
générale dans le monde".
18 mai
➤ Remaniement ministériel marqué par l'entrée du Maréchal Pétain en qualité de ministre d'Etat, vice-président du Conseil et le passage de Georges Mandel du ministère des Colonies à celui de l'Intérieur.
20 mai
➤ Dans un article titré "A la porte les banqueroutiers !", l'Humanité clandestine décrit l'avancée des troupes allemandes et fait la proposition suivante pour y mettre fin : "Il faut constituer un gouvernement de paix, s'appuyant sur les masses populaires, prenant des mesures immédiates contre la réaction et s'entendant avec l'URSS pour rétablir la paix générale.".
24 mai
➤ Dans un article titré "L'intérêt du pays exige que soit chasser le gouvernement des 200 familles", l'Humanité clandestine plaide pour... "un gouvernement du peuple, s'appuyant sur les masses populaires, prenant des mesures contre la réaction, et réalisant une entente avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix".
➤ L'Humanité clandestine attaque le nouveau ministre de l'Intérieur, Georges Mandel, en faisant référence à son nom de naissance : "des hommes du gouvernement, Reynaud, Dautry, Marin, Rothschild dit Mandel etc...".
➤ Rédigé à Moscou par Maurice Thorez, publié dans le Daily Worker, organe du PC anglais, le manifeste "Nous accusons" formule l'accusation suivante : "Nous accusons la bourgeoisie française d'avoir provoqué la guerre actuelle en réduisant en esclavage le peuple allemand".
➤ L'Humanité clandestine attaque le nouveau ministre de l'Intérieur, Georges Mandel, en faisant référence à son nom de naissance : "des hommes du gouvernement, Reynaud, Dautry, Marin, Rothschild dit Mandel etc...".
➤ Rédigé à Moscou par Maurice Thorez, publié dans le Daily Worker, organe du PC anglais, le manifeste "Nous accusons" formule l'accusation suivante : "Nous accusons la bourgeoisie française d'avoir provoqué la guerre actuelle en réduisant en esclavage le peuple allemand".
27 mai
➤ Condamnation à mort de 4 jeunes communistes pour les sabotages de moteurs d'avions aux usines Farman.
28 mai
➤ Capitulation de la Belgique.
➤ Prise de la ville portuaire de Narvik en Norvège par les Alliés.
➤ Prise de la ville portuaire de Narvik en Norvège par les Alliés.
1er Mai 1940
● Appel aux soldats français intitulé "1er mai 1940"
1er MAI 1940
1er MAI : manifestation ouvrière internationale. Soldats,
marins, aviateurs, nous n'oublions pas, sous l'uniforme, que nous
restons des travailleurs. [...]
1er Mai 1940 : tout notre passé récent nous appelle à l'union contre les fauteurs et profiteurs de guerre, à l'action résolue pour la paix immédiate ! [...]
POUR QUI, POURQUOI CETTE GUERRE ?
C'est notre sang, sang d'ouvriers et de paysans qui coule pour le plus grand profit des capitalistes. "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage" disait Jean Jaurès. [...]
La vérité c'est que la guerre actuelle est une guerre impérialiste.
Les financiers franco-anglais et les gros industriels allemands se
disputent la conquête des matières premières et de nouveaux débouchés. Leur querelle n'est pas notre querelle. [...]
LA GUERRE DES RICHES CONTRE LE PEUPLE
[...] Le coût de la vie augmente dans des proportions catastrophiques. La misère
règne dans nos foyers pendant que nous crevons au front. Ouvrières et
ouvriers s'exténuent dans les usines au régime des 60 heures, des
retenues et des restrictions. Des enfants travaillent 50 heures et
davantage. [...]
De riches anglaises insultent nos malheurs par leurs parades en
uniforme. Leurs indécentes coquetteries mettent en évidence la
soumission de la France envers les ploutocrates britanniques. Asservi
économiquement, militairement et politiquement, notre pays est transformé en "dominion" anglais. [...]
Chacun des actes des ministres français est d'ailleurs dicté de
Londres et l'on envisage même la création d'un pseudo-parlement
franco-britannique !!!.
Il a fallu pour en arriver là, bâillonner le peuple. La France, terre de liberté, est devenue terre d'esclavage. Un
régime comparable à celui du régime hitlérien, et qui laisse loin
derrière lui les plus sombres périodes du Second Empire, est maintenant
installé chez nous. [...]
A BAS LE GOUVERNEMENTS DES JUSQU'AU-BOUTISTES
Prenez garde, bourgeois. Si vous jouez avec le feu c'est à vos
risques et périls. Soldats, marins, aviateurs de France, conscients de
notre force, nous sommes 6 millions d'hommes sous les armes. En nous
grandit la volonté de libérer à jamais notre peuple, nos femmes, nos
enfants du cauchemar de l'exploitation capitaliste et des guerres.
Dans les casernes et les cantonnements, dans les casemates de la
ligne Maginot, les ports et les navires, partout gronde le
peuple-soldat. Nous savons désormais où est l'ennemi. Nous désignons les responsables.
A nos yeux les traîtres et les criminels ce sont les hommes qui
conduisent notre peuple à l'abattoir, ceux qui sacrifient la vie de la
jeunesse française, ceux qui font verser le sang des soldats et des
marins tout en se disant hypocritement "avares du sang français"; ce
sont les Laval, Flandin, Bonnet, Daladier, Blum, Reynaud, tous ces commis du capital, à plat ventre devant la finance anglaise.
"A bas le gouvernement des jusqu'au-boutistes, à bas les chefs
socialistes et réformistes vautrés dans l'union sacrée de guerre et de
trahison", voilà notre cri unanime. Jamais les infamies actuelles
n'auraient été possibles sans l'appui apporté à la réaction par les
Blum, les Paul Faure et les Jouhaux. Pourvoyeurs de prisons et de champs de bataille,
les dirigeants de la SFIO et les traîtres de la CGT domestiquée sont
passés ouvertement dans le camp des ennemis du peuple et des fauteurs de
guerre. Ils sont les acharnés partisans de la guerre antisoviétique, ils
couvrent les pires exactions du patronat et réclament la guillotine
contre les militants communistes. Les bassesses qui leur valent
aujourd'hui les louanges des potentats du capital ne seront pas oubliés à
l'heure du grand règlement de comptes. [...]
UNISSONS-NOUS POUR METTRE FIN AU MASSACRE
Opposons aux bourrages de crânes des feuilles kaki les vérités contenues dans le Trait d'Union et l'Humanité qui paraissent à la barbe de la police. [...]
Le 1er Mai proclamons nos revendications : [...]
A la porte le gouvernement Reynaud-Daladier-Monnet
Paix immédiate !
Un gouvernement s'appuyant sur le peuple est seul capable de conclure
une paix juste et durable et d'instaurer un régime de liberté. [...]
Notre espoir en un ordre nouveau s'exprime dans le cri des manifestations populaires "Les Soviets partout, Thorez au pouvoir !".
A nous, soldats, marins, travailleurs, de finir cette guerre "à notre
façon" comme l'a dit Dimitrov. A nous de conquérir enfin nos droits,
nos libertés et la paix. Nous saurons bien alors, envers et contre tous,
assurer l'indépendance de la France libre, forte et heureuse, que nous
construiront ensemble.
VIVE LE 1er MAI D'UNION DES OUVRIERS, PAYSANS, SOLDATS ET MARINS !
A BAS LA GUERRE IMPÉRIALISTE !
EN AVANT POUR LA PAIX ET LA LIBERTÉ !
(L'Humanité du Soldat du 1er mai 1940)
Responsable du Parti communiste
clandestin, Benoit Frachon confie à Victor Michaut et Danielle Casanova
la responsabilité d'organiser la propagande communiste au sein de l'armée.
Cette action se manifestera par la diffusion à partir de janvier 1940 d'une publication clandestine mensuelle, intitulée Trait d'union Soldat - Ouvrier - Paysan puis l'Humanité du soldat, qui s'attachera à convaincre les soldats français d'adhérer à la ligne du Parti communiste et à ses mots d'ordre : "A bas la guerre impérialiste", "Paix immédiate", "L'ennemi est dans notre propre pays" ou encore "Thorez au pouvoir".
Composé de 4 pages au lieu des 2 habituelles, le numéro de mai 1940 publie un seul texte intitulé "1er mai 1940" dans lequel l'Humanité du soldat appelle les soldats, les marins et les aviateurs à s'unir avec les travailleurs "pour mettre fin au massacre".
Avant d'appeler les soldats français à se mobiliser pour la constitution
d'un gouvernement de Paix dirigé par le Parti communiste, l'Humanité du soldat rappelle le caractère impérialiste
de la guerre menée contre l'Allemagne nazie, s'indigne de la soumission
de la France capitaliste à l'Angleterre impérialiste et enfin dénonce
les bellicistes, parmi lesquels figurent la SFIO et la CGT, comme les
véritables ennemis de la classe ouvrière.
Conforme
à la ligne du Parti communiste, ce numéro se caractérise aussi par sa
virulence comme l'illustrent les phrases suivantes :
- "Asservi économiquement, militairement et politiquement, notre pays est transformé en "dominion" anglais."
- "La France, terre de liberté, est devenue terre d'esclavage."
- "Un régime comparable à celui du régime hitlérien [...] est maintenant
installé chez nous".
L'Humanité du soldat reprend la revendication d'un gouvernement de
Paix dirigé par le Parti communiste qui a été formulée pour la première fois par Maurice Thorez,
secrétaire général du PCF, dans son texte publié dans l'Humanité du 25 avril 1940 : "Les "Pitt et Cobourg" de 1940".
La constitution d'un tel gouvernement permettra non seulement de faire
la Paix avec l'Allemagne nazie mais aussi de renverser le régime
capitaliste et de mettre, ainsi, un terme définitif à la guerre
impérialiste puisque "le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage".
Dès lors, les communistes pourront s'engager dans l'édification d'une "France libre, forte et heureuse".
Pacifiste, l'Humanité du soldat du 1er mai 1940 s'oriente même sur la voie du défaitisme révolutionnaire avec cette menace que "partout gronde le peuple-soldat" contre "les traîtres et les criminels" "qui font verser le sang des soldats et des marins".
Au final, c'est un numéro pacifiste, anti-républicain et anglophobe
qui sera diffusé aux soldats français présents sur la ligne de front
lorsque l'armée allemande lancera son offensive le 10 mai 1940.
7 mai 1940
● Ribbentrop transmet des Instructions à son ambassadeur à Moscou,
Schulenburg, concernant le déclenchement des opérations militaire sur le front Ouest
"Ci-joint vous trouverez deux copies des deux mémorandums qui seront
présentés par nos légations à La Haye, Bruxelles, et Luxembourg
aux gouvernements concernés au jour et à l'heure qui vous seront
oralement indiqués par le messager [Noté au crayon entre les lignes : 10
mai 1940, 5 h 45, heure d'été allemande]. Jusqu'à l'exécution de la
démarche prescrite ci-dessous, ces mémorandums et ces instructions
doivent restés strictement secrets et ne faire l'objet d'aucune mention
pas même à un membre de l'ambassade.
Je
vous demande après la réception de ces instructions d'inscrire sur les
copies des mémorandums ci-joints - à la dernière page, sous le texte -
la date du jour précédent celui de la remise de ces copies au
Gouvernement à Moscou, de préférence avec une machine à écrire ou sinon à
l'encre.
A
7 heures du matin, heure d'été allemande, à la date qui vous a été
mentionnée par le messager, je vous demande de solliciter un rendez-vous
avec Molotov, en vue de lui remettre dans le courant de la matinée, le
plus tôt possible à sa convenance, une copie des mémorandums. Je vous
demande de déclarer à M. Molotov que le gouvernement du Reich, au vu de
nos relations amicales, est désireux d'informer le gouvernement
soviétique de ces opérations à l'Ouest, qui ont été imposées à
l'Allemagne par l'imminente offensive franco-anglaise dans la région de
la Rhur en passant par la Belgique et la Hollande.
Pour le reste, je vous demande d'utiliser les points de vue et les arguments qui figurent dans les mémorandums eux-mêmes.
Je vous demande de rendre compte immédiatement par télégramme de l'accueil réservé à votre mission"
(Instructions de Ribbentrop du 7 mai 1940)
Illustration de l'alliance germano-soviétique, le 7 mai 1940, Joachim von Ribbentrop, ministre allemand des Affaires étrangères,
envoie par messager des instructions à Friedrich von der Schulenburg, ambassadeur allemand à
Moscou,
aux termes desquelles il lui demande :
1) de prendre rendez-vous avec Molotov le 10 mai 1940, jour de l'offensive allemande sur le front Ouest (Belgique, Luxembourg, Hollande)
2) de remettre au Commissaire du peuple aux Affaires étrangères une copie des deux mémorandums qui seront communiqués le jour même aux gouvernement hollandais et belge d'une part et au gouvernement luxembourgeois d'autre part.
3) de lui déclarer : "le gouvernement du Reich, au vu de nos relations amicales, est désireux d'informer le gouvernement soviétique de ces opérations à l'Ouest".
1) de prendre rendez-vous avec Molotov le 10 mai 1940, jour de l'offensive allemande sur le front Ouest (Belgique, Luxembourg, Hollande)
2) de remettre au Commissaire du peuple aux Affaires étrangères une copie des deux mémorandums qui seront communiqués le jour même aux gouvernement hollandais et belge d'une part et au gouvernement luxembourgeois d'autre part.
3) de lui déclarer : "le gouvernement du Reich, au vu de nos relations amicales, est désireux d'informer le gouvernement soviétique de ces opérations à l'Ouest".
10 mai 1940
● Offensive allemande sur le front Ouest (Belgique, Hollande, Luxembourg)
Le 10 mai 1940, à 5 heures 45, l'Allemagne
déclenche les hostilités sur le front Ouest en attaquant trois pays
neutres : la Belgique, les Pays-Bas et du Luxembourg.
L'offensive allemande du 10 mai 1940 marque le début de la Campagne de France qui se terminera le 25 juin 1940 avec l'entrée en vigueur des armistices franco-allemand et franco-italien. Cette Campagne de France connaîtra deux batailles distinctes :
- la Bataille du Nord (10 mai - 4 juin 1940)
- la Bataille de France (5 juin - 25 juin 1940)
Pour justifier son intervention, le gouvernement allemand remet dans la matinée, par l'intermédiaire de ses ambassadeurs, un mémorandum identique aux gouvernements belge et hollandais dans lequel il affirme que la Belgique et les Pays-Bas "ont favorisé d'une façon absolument partiale, les adversaires de guerre de l'Allemagne et ont favorisé leurs intentions" et qu'en conséquence il a décidé "d'assurer la neutralité de ces pays par tous les moyens de force militaire dont dispose le Reich".
Dans un second mémorandum envoyé dans les mêmes conditions au gouvernement luxembourgeois, le gouvernement allemand donne les explications suivantes :
"L'offensive que la France et l'Angleterre ont décidée d'accord avec
la Belgique et les Pays-Bas comprendra également le territoire
luxembourgeois. Aussi le Gouvernement Allemand se voit-il contraint
d'étendre à ce dernier territoire les opérations militaires commencées
pour repousser l'attaque".
Dans ces deux textes, l'Allemagne dénonce une attaque
franco-anglaise imminente devant passer par les territoires belge,
hollandais et luxembourgeois et ce en accord avec les gouvernements
correspondants. Sur la base de ce mensonge le pouvoir nazi soutient que
l'opération lancée le 10 mai ne vise qu'à rétablir la neutralité de ces
trois pays.
Signalons que sur les instructions du ministre des Affaires étrangères du Reich, Joachim Ribbentrop, l'ambassadeur allemand à Moscou, Friedrich Werner von der Schulenburg
remet au même moment une copie de ces deux mémorandums... au
Commissaire du peuple aux Affaires étrangères, Viatcheslav Molotov.
Victimes d'une agression allemande, la Belgique, la Hollande et le Luxembourg sollicite immédiatement l'aide de la France et de l'Angleterre qui répondront favorablement.
Victimes d'une agression allemande, la Belgique, la Hollande et le Luxembourg sollicite immédiatement l'aide de la France et de l'Angleterre qui répondront favorablement.
L'offensive allemande du 10 mai 1940 marque le début de la Campagne de France qui se terminera le 25 juin 1940 avec l'entrée en vigueur des armistices franco-allemand et franco-italien. Cette Campagne de France connaîtra deux batailles distinctes :
- la Bataille du Nord (10 mai - 4 juin 1940)
- la Bataille de France (5 juin - 25 juin 1940)
Sur le même sujet :
- Mémorandums allemands remis le 10 mai 1940 aux gouvernements belge, hollandais et luxembourgeois
- Mémorandums allemands remis le 10 mai 1940 aux gouvernements belge, hollandais et luxembourgeois
● Allocution radiodiffusée du président du Conseil, Paul Reyanud
"Trois
pays libres, la Hollande. la Belgique, le Luxembourg ont été envahis,
cette nuit, par l'armée allemande. Ils ont appelé à leur secours les
armées alliées. Ce matin, entre sept et huit heures, nos soldats, les
soldats de la Liberté, ont franchi la frontière.
Ce
champ de bataille séculaire de la plaine des Flandres, notre peuple le
connaît bien. En face de nous, se ruant vers nous, c'est aussi
l'envahisseur séculaire.
Partout dans le monde, chaque homme libre, chaque femme libre regarde et retient son souffle devant le drame qui va se jouer.
Est-ce
la force bestiale qui va vaincre ? Hitler le crie. Depuis des années,
il se jouait de notre amour de la paix pour préparer sa guerre. Il
voulait faire croire à ses voisins les plus menacés qu'il ne dépendait
que d'eux, de leur faiblesse, de vivre en bonne intelligence avec lui.
Même après la guerre déclarée, il a voulu croire encore à nos divisions,
à nos faiblesses.
Il
a espéré de la trahison communiste une dislocation intérieure de la
France. Il a tenté aussi de séparer les Alliés. Mais rien n'est venu.
Aujourd'hui, il jette le masque. A peine cherche-t-il à couvrir d'un
prétexte dérisoire sa nouvelle ruée. C'est la France qu'il montre du
doigt à ses armées et à ses avions de guerre.
«
La France qui, à elle seule, dit-il, a déclaré, en 200 ans, 31 fois la
guerre à l'Allemagne ». C'est le vieux compte à régler, le compte de la
France, dont il est si souvent parlé dans Mein Kampf.
La
France calme, forte, est debout. C'est l'heure du rassemblement. Vous
savez déjà qu'au sein du Gouvernement, tous les partis se sont rejoints.
A l'heure où le meilleur de notre peuple, ce qu'il a de plus jeune, de
plus vivant et de plus fort, va risquer sa vie dans un combat solennel,
une pensée grave habite chaque maison, chaque chaumière de nos villages,
chaque cantonnement de nos armées. Une même pensée nous élève tous
au-dessus de nous-mêmes. Chacun se prépare à faire son devoir.
L'armée française a tiré l'épée. La France se recueille."
(Le Petit Parisien du 11 mai 1940)
● Schulenburg rend compte à Ribbentrop de sa rencontre avec Molotov
"J'ai rencontré Molotov; instruction exécutée, Molotov a
apprécié les nouvelles et ajouté qu'il comprenait que l'Allemagne
devait se protéger contre l'attaque franco-anglaise. Il ne doutait pas
de notre succès".
Télégramme de Schulenburg n° 874 du 10 mai 1940
Dans son télégramme n° 874 du 10 mai 1940 adressé au ministère des
Affaires étrangères, Friedrich Werner von der Schulenburg informe Berlin
de la réaction de l'URSS à l'offensive allemande sur le front Ouest
conformément aux instructions du 7 mai.
Par la voix de son chef de gouvernement, Viatcheslav Molotov, l'URSS, la patrie des communistes français, approuve cette offensive allemande et souhaite le "succès" de l'Allemagne nazie. Tel est le contenu du message envoyé à Hitler par l'intermédiaire de son ambassadeur à Moscou.
On terminera en citant d'autres preuves du soutien enthousiaste de l'URSS à l'expansion de l'hitlérisme sur le continent européen :
1) après avoir été informé par Schulenburg de la chute de Varsovie qui dans les faits n'était occupée que dans sa périphérie, Molotov lui a transmis le 8 septembre 1939 le message suivant : "« Je vous prie de transmettre mes félicitations et salutations au Gouvernement du Reich allemand. Molotov »" (Télégramme n° 300 du 8 septembre 1939).
2) après l'attaque de l'Allemagne du 9 avril 1940 contre la Norvège et le Danemark, Schulenburg a rapporté les propos tenus par Molotov : "« Nous souhaitons à l'Allemagne un complet succès dans ses mesures de défense »." (Télégramme n° 653 du 9 avril 1940).
3) après la demande d'armistice formulée par le Maréchal Pétain le 17 juin 1940, Molotov convoquera le jour même Schulenburg pour lui exprimer "les plus chaleureuses félicitations du Gouvernement soviétique pour le magnifique succès des forces armées allemandes" (Télégramme n° 1167 du 17 juin 1940).
Par la voix de son chef de gouvernement, Viatcheslav Molotov, l'URSS, la patrie des communistes français, approuve cette offensive allemande et souhaite le "succès" de l'Allemagne nazie. Tel est le contenu du message envoyé à Hitler par l'intermédiaire de son ambassadeur à Moscou.
On terminera en citant d'autres preuves du soutien enthousiaste de l'URSS à l'expansion de l'hitlérisme sur le continent européen :
1) après avoir été informé par Schulenburg de la chute de Varsovie qui dans les faits n'était occupée que dans sa périphérie, Molotov lui a transmis le 8 septembre 1939 le message suivant : "« Je vous prie de transmettre mes félicitations et salutations au Gouvernement du Reich allemand. Molotov »" (Télégramme n° 300 du 8 septembre 1939).
2) après l'attaque de l'Allemagne du 9 avril 1940 contre la Norvège et le Danemark, Schulenburg a rapporté les propos tenus par Molotov : "« Nous souhaitons à l'Allemagne un complet succès dans ses mesures de défense »." (Télégramme n° 653 du 9 avril 1940).
3) après la demande d'armistice formulée par le Maréchal Pétain le 17 juin 1940, Molotov convoquera le jour même Schulenburg pour lui exprimer "les plus chaleureuses félicitations du Gouvernement soviétique pour le magnifique succès des forces armées allemandes" (Télégramme n° 1167 du 17 juin 1940).
13 mai 1940
● Discours de Winston Churchill
Nommé Premier ministre du Royaume-Uni le 10 mai 1940, le conservateur Winston Churchill prononce le 13 mai 1940 son premier discours ("Blood, toil, tears and sweat") à la Chambre des Communes dans lequel il déclare : "Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur".
15 mai 1940
● Percée de l'armée allemande à Sedan.
L'armée allemande rompt la ligne de défense française en franchissant la
Meuse à la hauteur de Sedan après trois jours de combats du 13 au 15
mai 1940.
● Dans sa première édition postérieure à l'offensive allemande, l'Humanité clandestine plaide pour un Gouvernement de Paix dans un article intitulé "Il faut mater les bandits impérialistes !"
"Alors que le peuple allemand lutte contre sa bourgeoisie, nous, en
France, nous devons lutter contre la nôtre, car c'est elle que nous
devons affaiblir et vaincre par l'action dans les usines et à l'armée.
Ce n'est pas autrement que nous en finiront avec le carnage qui est
bien trop profitable aux 200 familles et à leurs agents pour qu'ils
songent à l'arrêter sans que nous les obligions. C'est ainsi que nous
imposeront le gouvernement dont parlait Maurice Thorez dans ce journal :
« Un gouvernement de paix s'appuyant sur les masses populaires, donnant
des garanties contre la réaction, assurant la collaboration avec
l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix générale ». Un
gouvernement assurant « l'indépendance de notre pays en le libérant de
la tutelle des agents du capital français et anglais »."
(L'Humanité n° 46 du 15 mai 1940)
Dans son numéro du 15 mai 1940 - le premier numéro publié après l'offensive allemande sur le front Ouest - l'Humanité maintient sa ligne pacifiste, anti-républicaine et anglophobe.
En effet, pour les communistes, la France républicaine demeurent toujours l'ennemi à abattre : "nous, en France, nous devons lutter contre la nôtre [notre bourgeoisie]".
Quant à leurs objectifs, ils correspondent à ceux formulés par Maurice Thorez dans l'Humanité du 25 avril 1940 : la constitution d'un "gouvernement de Paix" et la Révolution socialiste pour libérer la France "de la tutelle des agents du capital français et anglais".
Tous les numéros de l'Humanité publiés pendant l'offensive allemande appelleront à la formation d'un Gouvernement de Paix dirigé par le PCF !!!
En effet, pour les communistes, la France républicaine demeurent toujours l'ennemi à abattre : "nous, en France, nous devons lutter contre la nôtre [notre bourgeoisie]".
Quant à leurs objectifs, ils correspondent à ceux formulés par Maurice Thorez dans l'Humanité du 25 avril 1940 : la constitution d'un "gouvernement de Paix" et la Révolution socialiste pour libérer la France "de la tutelle des agents du capital français et anglais".
Tous les numéros de l'Humanité publiés pendant l'offensive allemande appelleront à la formation d'un Gouvernement de Paix dirigé par le PCF !!!
17 mai 1940
● Appel "Pour sauver notre pays et notre peuple de la misère, de la ruine et de la mort"
"Le Parti Communiste a dit et répété que cette guerre a été provoqué
par les capitalistes. Pour avoir réclamé la paix, avant que les
massacrent ne commencent, des milliers de ses membres ont été jetés en
prison, dans les camps de concentration ou dans les bagnes africains.
D'autres sont menacés de la peine de mort ! [...]
Aujourd'hui où l'angoisse étreint des millions d'hommes et de femmes
de notre pays le Parti Communiste dit, comme toujours, ce qu'il
considère être l'intérêt des travailleurs et du peuple de France.
Le rétablissement de la paix, la sécurité et l'indépendance du pays,
la liberté et le progrès social exigent que soit impitoyablement chassé
le gouvernement des 200 familles qui a entraîné notre pays dans
l'aventure présente. [...]
PEUPLE DE FRANCE ! Pour la paix, le pain, la liberté, l'indépendance, SOIS UNIS !
Lutte pour :
Un gouvernement de paix, s'appuyant sur les masses populaires,
prenant des mesures contre la réaction, un gouvernement qui s'entende
sans délai avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la Paix
générale dans le monde."
(L'Humanité n° 47 du 17 mai 1940)
Dans son numéro du 17 mai 1940, l'Humanité appelle le "Peuple de France" à se mobiliser pour "un gouvernement de paix" dirigé par le Parti communiste !!!
18 mai 1940
● Remaniement ministériel
Le 18 mai 1940, le Maréchal Pétain entre dans le Gouvernement Reynaud en qualité de ministre d'Etat,
vice-président du Conseil. Autre changement significatif, Georges Mandel abandonne le ministère des Colonies pour celui
de l'Intérieur.
20 mai 1940
● L'Humanité clandestine plaide pour un Gouvernement de Paix dans un article titré "A la porte les banqueroutiers !"
"Les armées de Hitler ont percée la ligne Maginot prolongée. Ses
colonnes sont au-delà de Rethel, elles ont occupé Saint-Quentin. Elles
avancent vers le Nord pour couper la retraite de l'armée
anglo-franco-belge refoulée de Belgique. [...]
Pendant neuf mois, ils [la bourgeoisie et ses agents au gouvernements]
ont mené une guerre contre le peuple, ils ont comploté pour entraîné
les neutres dans la guerre, et pour organiser l'intervention contre
l'URSS. Aujourd'hui, c'est le désastre !
Mais les criminels, les banquiers qui en sont responsables,
s'accrochent au pouvoir. Ils placent MANDEL l'homme à tout faire de
Clémenceau à l'Intérieur, sans doute pour traquer encore plus les
communistes qui, il y a 8 mois, prévoyant le désastre, demandaient qu'on
étudie les possibilités de paix. [...]
Pour sauver notre malheureux pays, il faut chasser cette racaille de
fauteurs de guerre et de réactionnaire et leurs valets socialistes ! Il
faut libérer les ouvriers emprisonnés et déportés dans les camps,
libérer les élus du peuple. [...]
Il faut constituer un gouvernement de paix, s'appuyant sur les masses populaires, prenant des mesures immédiates contre la réaction et s'entendant avec l'URSS pour rétablir la paix générale."
(L'Humanité n° 48 du 20 mai 1940)
L'Humanité du 20 mai 1940 indique que les divisions blindées de
l'armée allemande ont traversé la France d'est en ouest et qu'elle
s'engagent dans le nord pour prendre à revers les armées française et
anglaise qui s'étaient engagées en Belgique.
Au vu de la situation militaire, elle estime que "c'est le désastre !".
Quelle est sa proposition pour sauver la France : "Il faut constituer un gouvernement de paix" !!!
Au vu de la situation militaire, elle estime que "c'est le désastre !".
Quelle est sa proposition pour sauver la France : "Il faut constituer un gouvernement de paix" !!!
24 mai 1940
● L'Humanité clandestine appelle à faire la Paix avec Hitler dans un article titré "L'intérêt du pays exige que soit chasser le gouvernement des 200 familles"
"Le désastre militaire s'est encore étendu. Les avant-gardes
allemandes sont à Reims, à Amiens et à Abbeville. La région industrielle
du Nord est coupée du reste de la France. La perte de l'armée
anglo-franco-belge des Flandres est presque certaine. [...]
Ceux qui ont entraîné notre pays dans cette guerre impérialiste et
qui imposent la pire réaction au peuple, les responsables des
souffrances et des malheur du pays n'ont pas le droit de parler de
patrie. Leur patrie, c'est leurs profits et leurs privilèges. [...]
L'intérêt de la patrie, pour le peuple travailleur, se résume dans les mots : PAIN, LIBERTE, PAIX.
Seul un gouvernement du peuple, s'appuyant sur les masses populaires, prenant des mesures contre la réaction, et réalisant une entente avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix, peut lui assurer satisfaction."
(L'Humanité n° 49 du 24 mai 1940)
L'Humanité du 24 mai 1940 affirme que "l'intérêt de la patrie "exige la formation d'un gouvernement communiste qui s'entende avec "l'Union soviétique pour le rétablissement de la paix".
(1) Roger Bourderon, Le PCF à l'épreuve de la guerre / 1940-1943, 2012, p. 38.
Dans son livre, le PCF à l'épreuve de la guerre / 1940-1943, l'historien communiste Roger Bourderon décrit le contenu des Humanités clandestines de mai 1940.
L'Humanité n° 49 du 24 mai 1940 est évoquée en ces termes : "Bientôt disparaîtra également celle [l'idée] d'un « gouvernement de paix »: l'Humanité évoquera simplement dans le n° 49 (24 mai) un « gouvernement du peuple »". (1)
L'auteur oublie de préciser - par inadvertance sûrement - que ce "gouvernement du peuple" est appelé à s'entendre avec l'URSS... "pour le rétablissement de la paix".
(1) Roger Bourderon, Le PCF à l'épreuve de la guerre / 1940-1943, 2012, p. 38.
● L'Humanité clandestine dénonce le ministre de l'Intérieur, Georges Mandel en faisant référence à son nom de naissance
"Des cours martiales seront instaurées dont le jugement sera immédiatement exécutoire et sans recours.
C'est un pas de plus dans la voie de la dictature militaire, dernier
espoir des 200 familles, des hommes du gouvernement, Reynaud, Dautry,
Marin, Rothschild dit Mandel etc... et de leurs laquais radicaux,
socialistes et réformistes, contre le peuple qui pourrait leur demander
des comptes."
(L'Humanité n° 49 du 24 mai 1940)
Dans l'extrait cité, l'Humanité dénonce le ministre de l'Intérieur Georges Mandel en ces termes : "Rothschild dit Mandel".
Né Louis Georges Rothschild sans lien de parenté avec la famille de banquiers, Georges Mandel s'est engagé dans le journalisme puis la politique en prenant le patronyme de sa mère, Henriette Mandel, et le prénom Georges pour éviter la confusion avec son oncle maternel Louis Mandel.
Né Louis Georges Rothschild sans lien de parenté avec la famille de banquiers, Georges Mandel s'est engagé dans le journalisme puis la politique en prenant le patronyme de sa mère, Henriette Mandel, et le prénom Georges pour éviter la confusion avec son oncle maternel Louis Mandel.
Ministre des colonies d'avril 1938 à mai 1940 puis de l'Intérieur de mai
à juin 1940, Georges Mandel a été à la cible des attaques du Parti
communiste en raison de son rôle dans la répression de leurs activités
en faveur de... la paix avec les nazis.
Cette action du ministre de l'Intérieur a d'ailleurs été l'un des
éléments mis en avant par les communistes le 20 juin 1940 pour obtenir
des Allemands la légalisation de l'Humanité :
- "Sommes communistes avons appliqué ligne PC sous Dal [Daladier] Ray [Reynaud] juif Mandel",
- "Juif M [Mandel] après Dal [Daladier] nous a emprisonnés. Fusillé des ouvriers qui sabotaient défense nat [nationale]",
- "pas cédé face dictature juif M [Mandel]",
- "Je répète avons lutté contre Dal [Daladier] contre M [Mandel] R [Reynaud] avons au poteau d'exécution amis fusillés". (Argumentaire du 20 juin 1940).
On notera que pour obtenir les faveurs des nazis, les communistes ont mis en cause le "juif Mandel" !!!!
Pendant l'occupation allemande le Parti communiste a continué de dénoncer Georges Mandel et son action au ministère de l'Intérieur.
Ainsi, la brochure "Le Parti communiste a vingt ans" de janvier 1941 affirme que "La terreur policière devait atteindre son paroxysme lorsqu'au mois de mai 1940 Mandel devint ministre de l'Intérieur." Autre exemple, la brochure "Nous accusons" de janvier 1941 : "M. Mandel, promu ministre de l'Intérieur, le 17 mai, dirigeait l'orchestre qui hurlait à la mort contre les communistes."
Opposant le plus ferme dans le Gouvernement Reynaud à toute demande d'armistice en juin 1940, Georges Mandel a passé toute la période de l'occupation allemande en détention. Il a été fusillé par la Milice le 7 juillet 1944.
Pendant l'occupation allemande le Parti communiste a continué de dénoncer Georges Mandel et son action au ministère de l'Intérieur.
Ainsi, la brochure "Le Parti communiste a vingt ans" de janvier 1941 affirme que "La terreur policière devait atteindre son paroxysme lorsqu'au mois de mai 1940 Mandel devint ministre de l'Intérieur." Autre exemple, la brochure "Nous accusons" de janvier 1941 : "M. Mandel, promu ministre de l'Intérieur, le 17 mai, dirigeait l'orchestre qui hurlait à la mort contre les communistes."
Opposant le plus ferme dans le Gouvernement Reynaud à toute demande d'armistice en juin 1940, Georges Mandel a passé toute la période de l'occupation allemande en détention. Il a été fusillé par la Milice le 7 juillet 1944.
● Manifeste "Nous accusons"
"Dans
ces heures cruelles et tragiques, au moment où la guerre fait rage et
s'étend déjà sur le sol de France, au moment où cinq millions d'ouvriers
et de paysans français - et parmi eux plus d'un million de membres ou
de sympathisants du Parti communiste - sont obligés de verser leur sang,
nous, les communistes, seuls véritables représentants du peuple, nous
estimons qu'il est de notre devoir sacré, une nouvelle fois, de dire
toute la vérité à notre peuple. [...]
Nous
accusons la bourgeoisie française d'avoir sacrifié les intérêts de
notre peuple, les vies de millions de travailleurs et de paysans
français dans le seul but de maintenir ses privilèges capitalistes et sa
domination sur les esclaves des colonies.
Nous
accusons la bourgeoisie française d'avoir provoqué la guerre actuelle
en réduisant en esclavage le peuple allemand grâce aux monstrueuses
dispositions du traité de Versailles, cette sanction impérialiste d'une
guerre impérialiste."
Réaction du PCF à l'offensive allemande du 10 mai 1940 sur le front Ouest, le manifeste "Nous accusons" est un réquisitoire contre... le gouvernement français.
Rédigé
par Maurice Thorez, secrétaire du PCF qui s'est réfugié à Moscou après
sa désertion, le texte a été approuvé par l'Internationale communiste le
22 mai 1940. Il est publié dans le Daily Worker du 24 mai 1940 avant d'être repris dans le numéro 4 de la revue The Communist International.
II ne sera pas diffusé sur le territoire français en raison de
l'offensive allemande qui a temporairement rompu les liaisons avec la
direction parisienne du PCF.
Sur le même sujet :
- Manifeste "Nous accusons" de mai 1940
- Manifeste "Nous accusons" de mai 1940
27 mai 1940
● Condamnation à mort de 4 jeunes communistes pour des actes de sabotage
Le 27 mai 1940, le 3e Tribunal militaire de Paris
condamne 4 ouvriers communistes, Roger et Marcel Rambaud ainsi que Leon
et Maurice Lebeau, à la peine de mort et 2 autres, Roger Leroux et
Raymond Andrieux, à 20 ans de travaux forcés pour les sabotages de
moteurs d'avions aux usines Farman. Les moteurs sabotés explosaient en
plein vol entrainant la mort des pilotes.
C'est la première application de l'article 76 du code pénal qui depuis la modification apportée par le décret-loi du 29 juillet 1939 stipule que désormais "Sera coupable de trahison et puni de mort" :
"Tout Français qui détruira ou détériorera volontairement un navire, un appareil de navigation aérienne, un matériel, une fourniture, une construction ou une installation susceptibles d'être employés pour la défense nationale, ou pratiquera sciemment, soit avant, soit après leur achèvement, des malfaçons de nature à les empêcher de fonctionner, ou à provoquer un accident."
Cette condamnation pour des actes sabotage présente aussi la particularité d'être l'un des rares cas où l'enquête a pu mettre en évidence la responsabilité d'ouvriers communistes.
Le 10 juin 1940, les quatre condamnés à mort seront transférés à la prison militaire de Bordeaux. Maurice Lebeau, 17 ans et demi, sera gracié le 18 juin 1940 par le président de la République, Albert Lebrun. Quant à Roger Rambaud, Marcel Rambaud et Léon Lebeau, ils seront exécutés à Pessac, près de Bordeaux, le 22 juin 1940.
La mémoire communiste n'a pas retenu les noms de ces morts et pour cause...
C'est la première application de l'article 76 du code pénal qui depuis la modification apportée par le décret-loi du 29 juillet 1939 stipule que désormais "Sera coupable de trahison et puni de mort" :
"Tout Français qui détruira ou détériorera volontairement un navire, un appareil de navigation aérienne, un matériel, une fourniture, une construction ou une installation susceptibles d'être employés pour la défense nationale, ou pratiquera sciemment, soit avant, soit après leur achèvement, des malfaçons de nature à les empêcher de fonctionner, ou à provoquer un accident."
Cette condamnation pour des actes sabotage présente aussi la particularité d'être l'un des rares cas où l'enquête a pu mettre en évidence la responsabilité d'ouvriers communistes.
Le 10 juin 1940, les quatre condamnés à mort seront transférés à la prison militaire de Bordeaux. Maurice Lebeau, 17 ans et demi, sera gracié le 18 juin 1940 par le président de la République, Albert Lebrun. Quant à Roger Rambaud, Marcel Rambaud et Léon Lebeau, ils seront exécutés à Pessac, près de Bordeaux, le 22 juin 1940.
La mémoire communiste n'a pas retenu les noms de ces morts et pour cause...
28 mai 1940
● Capitulation de la Belgique
● Prise de la ville portuaire de Narvik par les Alliés
Les unités franco-polonaises participent avec les forces terrestres
britanniques et norvégiennes à la prise de Narvik et de son port par
lequel transite le fer suédois à destination de l'Allemagne. Victoire
éphèmère. Les troupes alliées sont effet évacuées à partir du 7 juin
suite à la dégradation de la situation militaire en France. Les
allemands reprennent alors sans combat le contrôle de Narvik et le 10
juin la Norvège capitule.