Introduction Partie I : Eté 1940 Partie II : Automne 1940 Partie III : Hiver 1940/41 Partie IV : Printemps 1941 |
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- zone occupée : Nord et Pas-de-Calais (Martha Desrumeaux), Bretagne (Robert Ballanger), Normandie (André Pican), Picardie, Somme, Gironde et les 5 Régions composant la région parisienne : Paris-Ville, Paris-Est, Paris-Ouest, Paris-Sud, Paris-Nord.
- zone libre : Puy-du-Dôme, Corrèze, Charente, Cher, Bouches-du-Rhône.
La Partie III comprend les mois de Janvier, Février et Mars.
JANVIER 1941
L'équipe de Vichy nous conduit à la guerre.
Depuis le 14 décembre, Laval a été chassé du gouvernement de Vichy par Pétain.
Laval avait accepté la cession de la marine de guerre et des ports de la
Méditerrannée aux occupants, afin de faciliter leurs opérations
anti-britanniques dans le bassin méditerrannéen.
Les
occupants n'ont pas accepté la mesure prise par Pétain qui pendant tout
le mois de décembre et début janvier a subi une double pression : la
pression des Allemands qui veulent que Laval redeviennent ministre et la
pression anglo-américaine encourageant à la résistance aux exigences
allemandes.
Ces
pressions témoignent de la volonté des impérialistes allemands et des
impérialistes anglo-américains d'entrainer la France à nouveau dans la
guerre.
Les
premiers veulents se servir de l'Afrique du Nord comme base
d'opérations contre l'Angleterre et les seconds veulent se servir de
cette même Afrique du Nord pour pousser leurs avantages contre l'Italie
et partant contre le bloc des puissances de l'axe.
De toutes façons les deux solutions que les impérialistes offrent à la France, c'est la guerre, la guerre sous le signe de la collaboration ou la guerre sous le signe d'une prétendue résistance à l'oppression.
Nous
nous élevons contre de telles éventualités, décidés que nous sommes à
lutter de toutes nos forces contre la guerre impérialiste.
Ni
la guerre avec l'impérialisme allemand, ni la guerre avec
l'impérialisme anglo-saxon. Ce que veut le peuple de France, c'est la Paix en même temps que la liberté et l'indépendance de notre pays.
La
preuve est faite que les traîtres de Vichy ne peuvent être que les
agents d'un impérialiste étranger, et le seul gouvernement capable de
sauver la France, capable de poursuivre une politique de paix, c'est le gouvernement du peuple,
expression de la volonté du peuple décidé à poursuivre une politique
d'amitié avec l'URSS en même temps qu'une politique de bons rapports
avec tous les peuples sous le signe de la liberté et d l'indépendance de
la France.
A bas les traîtres de Vichy !
Vive le gouvernement du peuple
(L'Humanité n° spécial de janvier 1941 intitulé "Lénine-Liebknecht-Luxembourg" - Organe central du PCF)
Dans un numéro spécial de l'Humanité diffusé en janvier 1941, le Parti communiste expose avec clarté sa ligne politique :
"Ni la guerre avec l'impérialisme allemand, ni la guerre avec
l'impérialisme anglo-saxon. Ce que veut le peuple de France, c'est la Paix en même temps que la liberté et l'indépendance de notre pays."
Après avoir manifesté son pacifisme et son opposition au Gouvernement de
Vichy qu'il accuse d'être un gouvernement belliciste au service de
l'impérialisme allemand, le Parti communiste affirme que seul un
Gouvernement communiste pourra faire la Paix avec Hitler et compter pour
cela sur le soutien de l'URSS, alliée de l'Allemagne :
"le seul gouvernement capable de sauver la France, capable de poursuivre une politique de paix, c'est le gouvernement du peuple,
expression de la volonté du peuple décidé à poursuivre une politique
d'amitié avec l'URSS en même temps qu'une politique de bons rapports
avec tous les peuples sous le signe de la liberté et d l'indépendance de
la France".
"Et surtout, n'oubliez pas ceci qui est l'essentiel :
Les communistes en prison, c'est la France enchaînée ! [...]
Méditez,
hommes et femmes de France, sur le drame du mois de juin dernier. Le
régime odieux qui avait entraîné la France dans la guerre et dans la
défaite aurait dû, en bonne justice, être balayé. Par qui a-t-il été
momentané sauvé ? Par l'armée d'occupation. L'occupant a été la planche
de salut pour le système d'exploitation capitaliste. Entre ce naufragé
rescapé et son sauveur, un contrat de gangsters est intervenu. Et ce
contrat joue contre nous, contre le Peuple de France.
Hommes et femmes de France, vous payez tous les jours le tribut de ce
contrat qui vous coûte 400 millions quotidiennement pour les frais de
l'armée occupante; vous payer ce tribut lorsqu'on vous impose
d'insupportables restrictions parce que l'occupant rafle une partie des
produits de votre alimentation; vous payer ce tribut lorsque l'occupant
et ses domestiques de Vichy organisent la désindustrialisation de la
France et condamnent à l'inaction des millions de travailleurs; vous
risquez de payer ce tribut plus chèrement encore demain, au prix de
votre sang, si l'occupant fait de vous ou de vos fils des soldats de sa
guerre contre l'Angleterre.
Or, les communistes vous montrent au milieu de tant d'angoisses et de
malheur la voie du salut : la voie du Salut, disent-ils, ce n'est point
celle que vous indiquent les amis du général de Gaulle qui voudraient
lier la France à la fortune chancelante du l'impérialisme britannique
sur le déclin; la voie du salut ce n'est point non plus celle qui
aboutirait à l'esclavage de ce pays condamné à travailler pour le profit
de colonisateurs féroces.
Le salut est dans l'entente internationale des peuples, fondée sur
leur libre collaboration. Il n'y a pas plus juste modèle de ce que
doivent être les Etats-Unis d'Europe que celui que nous offre la
communauté fédérative des peuples libres de l'Union Soviétique.
Le salut, c'est le renversement de l'ordre ancien, c'est
l'expropriation des capitalistes; le salut c'est la Révolution ! le
salut c'est le Socialisme. [...]
Hommes et femmes de France, vous êtes à la croisée des chemins. Le
salut ne viendra ni de Londres, ni de Washington ni de Berlin. Il ne
vous sera pas apporté par un miracle. Il est en vous. Il faut choisir, l'esclavage ou la Révolution socialiste
et se souvenir qu'il n'y a qu'une manière d'être révolutionnaire, la
manière communiste. Et il n'y a qu'un socialisme, celui dont les
communistes sont les champions, celui qui a triomphé sur un sixième du
globe, en URSS, dans le grand pays des Soviets de Lénine et Staline.
Hommes
et femmes de France, ne laissez pas plus longtemps les meilleurs fils
du peuple servir d'otages à ceux qui vous rançonnent, ne vous résignez
pas ! Les temps sont durs certes, ne vous laissez pas abattre cependant
par le découragement. Ne dites pas : « Il n'y a rien à faire ». Il y a
tout à faire, au contraire.
Et, pour commencer, il faut forcer les portes des prisons et les barbelés des camps.
Il
faut s'unir pour délivrer les communistes, c'est-à-dire commencer à
conquérir la Paix, dans la Libération sociale, dans l'indépendance
nationale, par la Révolution socialiste. A l'exemple de la Révolution
d'octobre 1917 qui assura la victoire triomphante du socialisme sur un
sixième du globe."
En janvier 1941, le Parti communiste diffuse à 20 000 exemplaires une brochure de 48 pages intitulée "Nous accusons".
Rédigé en grande partie en octobre 1940, ce texte est un véritable réquisitoire contre... le gouvernement français et son bellicisme pendant la guerre de 1939-1940. Il est aussi - à l'inverse - une célébration du Parti communiste et de son combat pour la Paix.
Les 9 dernières pages de cette publication sont consacrées à l'occupation allemande : "Occupation - La répression contre les communistes champions de l'indépendance française".
On fera remarquer que ces pages font de nombreuses références à "l'occupant" sans jamais mentionner ni sa nationalité, ni son idéologie, ni le nom de son chef. Des oublis sûrement...
Evoquant les premières semaines de l'occupation, la brochure célèbre dans un long développement l'Appel au "Peuple de France" de juillet 1940 et son contenu pacifiste :
"Il [Le Parti communiste] déclare que la Paix doit être fondée sur la collaboration internationale, dans l'égalité des droits et non sur l'oppression, car un peuple qui en opprime un autre n'est pas un peuple libre".
Condamnation implicite de la Paix pétainiste qui est dénoncée par les communistes comme un acte de soumission à l'impérialisme allemand, le texte indique que la Paix communiste est fondée sur "l'égalité des droits" et "la collaboration internationale" :
1) "l'égalité de droit". Les communistes s'engagent à négocier avec Hitler sur un pied d'égalité afin de conclure un traité de Paix qui soit conforme aux intérêts du peuple français et du peuple allemand.
2) "la collaboration internationale". Ce terme décrit la nature des relations qu’entretiendront à l'avenir la France communiste et l'Allemagne nazie. Le traité de Paix franco-allemand étant la première manifestation de ces nouvelles relations entre les deux pays.
La brochure "Nous accusons" présente la particularité d'être l'une des rares publications communistes dans laquelle il est fait référence aux négociations de l'été 1940 entre le PCF et les autorités allemandes.
Dans ce texte publié en janvier 1941, le Parti communiste regrette l'échec de ces négociations qui est attribué au refus des Allemands de satisfaire ses revendications :
Enfin, revenant sur les événements de l'automne, cette brochure dénonce avec virulence les arrestations massives de militants et d'élus communistes au début d'octobre 1940.
Cette dénonciation se termine sur un Appel - extrait cité - dans lequel elle incite les Français à se mobiliser pour obtenir la libération de tous les militants et élus communistes détenus dans les prisons et dans les camps.
Elle précise que la libération de ces détenus sera la première étape dans la mise en œuvre du projet du Parti communiste qui est ainsi défini : "la Paix [....] par la Révolution socialiste" autrement dit la constitution d'un Gouvernement communiste qui renversera le régime capitaliste et négociera la Paix avec Hitler.
Rédigé en grande partie en octobre 1940, ce texte est un véritable réquisitoire contre... le gouvernement français et son bellicisme pendant la guerre de 1939-1940. Il est aussi - à l'inverse - une célébration du Parti communiste et de son combat pour la Paix.
Les 9 dernières pages de cette publication sont consacrées à l'occupation allemande : "Occupation - La répression contre les communistes champions de l'indépendance française".
On fera remarquer que ces pages font de nombreuses références à "l'occupant" sans jamais mentionner ni sa nationalité, ni son idéologie, ni le nom de son chef. Des oublis sûrement...
Evoquant les premières semaines de l'occupation, la brochure célèbre dans un long développement l'Appel au "Peuple de France" de juillet 1940 et son contenu pacifiste :
"Il [Le Parti communiste] déclare que la Paix doit être fondée sur la collaboration internationale, dans l'égalité des droits et non sur l'oppression, car un peuple qui en opprime un autre n'est pas un peuple libre".
Condamnation implicite de la Paix pétainiste qui est dénoncée par les communistes comme un acte de soumission à l'impérialisme allemand, le texte indique que la Paix communiste est fondée sur "l'égalité des droits" et "la collaboration internationale" :
1) "l'égalité de droit". Les communistes s'engagent à négocier avec Hitler sur un pied d'égalité afin de conclure un traité de Paix qui soit conforme aux intérêts du peuple français et du peuple allemand.
2) "la collaboration internationale". Ce terme décrit la nature des relations qu’entretiendront à l'avenir la France communiste et l'Allemagne nazie. Le traité de Paix franco-allemand étant la première manifestation de ces nouvelles relations entre les deux pays.
La brochure "Nous accusons" présente la particularité d'être l'une des rares publications communistes dans laquelle il est fait référence aux négociations de l'été 1940 entre le PCF et les autorités allemandes.
Dans ce texte publié en janvier 1941, le Parti communiste regrette l'échec de ces négociations qui est attribué au refus des Allemands de satisfaire ses revendications :
"Et ce langage des communistes était le seul digne, et du peuple français, et du peuple allemand.
Il n'a pas été entendu des Autorités occupantes."
Enfin, revenant sur les événements de l'automne, cette brochure dénonce avec virulence les arrestations massives de militants et d'élus communistes au début d'octobre 1940.
Cette dénonciation se termine sur un Appel - extrait cité - dans lequel elle incite les Français à se mobiliser pour obtenir la libération de tous les militants et élus communistes détenus dans les prisons et dans les camps.
Elle précise que la libération de ces détenus sera la première étape dans la mise en œuvre du projet du Parti communiste qui est ainsi défini : "la Paix [....] par la Révolution socialiste" autrement dit la constitution d'un Gouvernement communiste qui renversera le régime capitaliste et négociera la Paix avec Hitler.
Ce projet constitue "la voie du Salut" contrairement à celui défendu par "les amis du général de Gaulle qui voudraient lier la France à la fortune chancelante de l'impérialisme britannique sur le déclin".
Sa réalisation permettra d'inaugurer une nouvelle ère dans les relations franco-allemandes en posant les bases d'une "entente internationale des peuples, fondée sur leur libre collaboration"
"Jeune homme de vingt ans, les communistes ne veulent pas te farder
la vérité. C'est leur héroïque destin d'aller souvent contre le courant.
Nous proclamons dès lors sans réticence que si nous avions dirigé les
destinées de la France en juin 1940, comme
les bolchéviks dirigeaient les destinées de la Russie en 1918, nous aurions mis fin à la guerre, nous aurions signé la paix comme les bolchéviks l'ont signée en en 1918.
La
paix que signèrent les bolchéviks en 1918 était très dure. Mais elle
était signée par un gouvernement du peuple qui s'attachait à la
réorganisation socialiste du pays, qui expropriait les capitalistes et
les propriétaires fonciers. Cette paix qui, pour un autre gouvernement,
eût été un suicide, a été pour les Soviets le premier pas dans la voie
de la reconstruction de la Russie.
L'armistice de Laval et de Pétain est un contrat de servitude et de peur. Il
enchaîne la France au vainqueur. D'un jour à l'autre, il risque de
faire, des Français, les soldats de l'Allemagne. La
paix qu'eût signée un gouvernement français populaire, ami et
allié de l'Union soviétique, eût été le signal du relèvement du pays
dans l'indépendance. Elle eût été conforme à l'intérêt du peuple
français, conforme à l'intérêt du peuple allemand, car un peuple qui en opprime un autre n'est pas un peuple libre. Elle eût ouvert la voie à l'entente internationale exclusive de toute hégémonie, respectueuse de l'indépendance des Nations.
Cette paix - la vraie - alors que l'armistice Pétain n'est qu'un accord d'esclavage - nous eût permis de panser nos blessures."
En janvier 1941, la Fédération des Jeunesses Communistes de France diffusent à 20 000 exemplaires une brochure intitulée "Jeunesse de France".
Rédigée en octobre 1940 par Gabriel Péri, cette brochure d'une cinquantaine de pages montre que les Jeunesses communistes sont restés fidèles à leur histoire en s'engageant pour la Paix au cours du conflit franco-allemand de 1939-1940.
Brochure d'éducation, cette publication doit convaincre les jeunes Français d'adhérer aux Jeunesses communistes pour défendre le projet du Parti communiste : la Paix par la Révolution socialiste.
Rédigée en octobre 1940 par Gabriel Péri, cette brochure d'une cinquantaine de pages montre que les Jeunesses communistes sont restés fidèles à leur histoire en s'engageant pour la Paix au cours du conflit franco-allemand de 1939-1940.
Brochure d'éducation, cette publication doit convaincre les jeunes Français d'adhérer aux Jeunesses communistes pour défendre le projet du Parti communiste : la Paix par la Révolution socialiste.
Dans l'extrait cité, s'adressant à leur lecteur ("Jeune homme de vingt ans") avec gravité ("les communistes ne veulent pas te farder la vérité"),
les Jeunesses Communistes affirment que si le Parti communiste avait
pris le pouvoir en juin 1940 après la démission du Gouvernement Reynaud
auquel a succédé le Gouvernement Pétain, il aurait mené sur le plan
extérieur et intérieur
une politique identique à celle des bolchéviks en 1918 : Paix avec l'Allemagne et Révolution socialiste.
Le jeune de vingt ans quelque peu étonné par cette vérité énoncée en
pleine occupation allemande a surement dû être rassuré par ces deux
précisions :
1) Le traité de Paix que le Parti communiste aurait négocié avec Hitler aurait été "conforme à l'intérêt du peuple français, conforme à l'intérêt du peuple allemand",
2) Cette Paix aurait permis d'inaugurer une nouvelle ère dans les relations franco-allemandes en posant les bases d'une "entente internationale" entre la France communiste et l'Allemagne nazie.
Dernier élément, l'hypothèse relative à la constitution d'un Gouvernement de Paix communiste en juin 1940 est aussi évoquée dans la brochure "Le Parti communiste a vingt ans" de février 1941.
1) Le traité de Paix que le Parti communiste aurait négocié avec Hitler aurait été "conforme à l'intérêt du peuple français, conforme à l'intérêt du peuple allemand",
2) Cette Paix aurait permis d'inaugurer une nouvelle ère dans les relations franco-allemandes en posant les bases d'une "entente internationale" entre la France communiste et l'Allemagne nazie.
Dernier élément, l'hypothèse relative à la constitution d'un Gouvernement de Paix communiste en juin 1940 est aussi évoquée dans la brochure "Le Parti communiste a vingt ans" de février 1941.
UNE BONNE NOUVELLE
Le Travailleur reparait. C'est notre cadeau de l'année nouvelle aux
travailleurs de la Corrèze. Notre vaillant journal, interdit par
Daladier-Reynaud puis par l'équipe Laval-Pétain va recommencer sa lutte.
[...]
Nos correspondants seront tous les opprimés, tous ceux qui, comme
nous et avec nous, veulent œuvrer à la construction d'un avenir plus
lumineux, plus juste, pour une France délivrée du capitalisme, une
France indépendante et libre. [...]
Vive le courageux et invincible Parti Communiste.
"Ni Flandin Pétain, ni De Gaulle.
Gouvernement du Peuple."
"NI DOMINIONS BRITANNIQUES.
NI PROTECTORAT ALLEMAND."
(Le Travailleur de la Corrèze de janvier 1941 - Organe de la Région Corrèze du PCF)
VOTRE JOURNAL
Notre vaillant journal interdit par Daladier, Reynaud puis par l'équipe Laval-Pétain reparait.
C'est notre cadeau de l'année nouvelle aux travailleurs de la Dordogne. [...]
Nous correspondants seront tous les opprimés, tous les exploités,
tous ceux qui, comme nous, veulent œuvrer à la constitution d'un avenir
plus lumineux et plus juste, pour une France délivrée du capitalisme
indépendante et libre; [...].
Vive le courageux et invincible Parti Communiste qui instaurera dans notre pays le régime ouvrier et paysan.
Le régime où chacun a droit au travail et au pain.
"Ni Laval, Flandin, Pétain, ni De Gaule (sic)
Gouvernement du Peuple."
(Le Travailleur de la Dordogne de janvier 1941 - Organe de la Région Dordogne du PCF)
Signés "La Région Paris-Nord du Parti communiste", ces trois papillons de janvier 1941 reprennent le mot d'ordre "THOREZ AU POUVOIR !"
qui traduit le projet du Parti communiste de former un Gouvernement de
Paix dirigé par son secrétaire général : Maurice Thorez.
Précisons que ce dernier n'est pas présent sur le territoire français ce que les militants d'ailleurs ignorent. En effet, après sa désertion en octobre 1939 il s'est installé provisoirement en Belgique avant de se réfugier à Moscou.
Cette revendication s'accompagne de la condamnation et du Maréchal Pétain et du Général de Gaulle : "Ni Pétain, ni de Gaulle".
Le premier parce que son régime représente les oligarchies capitalistes. Le second parce qu'il veut libérer la France par les armes.
On notera que dans le dernier papillon le Chef de la France Libre est asssimilé au "choléra".
(1) A. Rossi, La guerre des papillons, 1954, p. 357.
Précisons que ce dernier n'est pas présent sur le territoire français ce que les militants d'ailleurs ignorent. En effet, après sa désertion en octobre 1939 il s'est installé provisoirement en Belgique avant de se réfugier à Moscou.
Cette revendication s'accompagne de la condamnation et du Maréchal Pétain et du Général de Gaulle : "Ni Pétain, ni de Gaulle".
Le premier parce que son régime représente les oligarchies capitalistes. Le second parce qu'il veut libérer la France par les armes.
On notera que dans le dernier papillon le Chef de la France Libre est asssimilé au "choléra".
(1) A. Rossi, La guerre des papillons, 1954, p. 357.
"De graves dissensions motivées par les oppositions d'intérêts
entre capitalistes agitent la clique de Vichy dont le pouvoir branlant
ne repose que sur l'appui conditionné de l'occupant . [...]
Les défaites italiennes et l'entrée en scène de l'Amérique ont pour
conséquences une pression de plus en plus grande sur la France pour
obtenir, dans un clan ou dans l'autre, sa participation au grand
massacre impérialiste qui se poursuit. On cherche visiblement à jeter
notre pays dans la guerre pour le compte des puissances de l'axe ou du
bloc anglo-américain qui leur est opposé.
La politique de "collaboration" définie à MONTOIRE nous mène au
sacrifice de soldats et marins français au profit de l'Allemagne tandis
qu'on propose d'autre part la solution aussi néfaste de faire battre les
jeunes Français pour les ploutocrates anglo-saxons. Le choix que nous
soumettent les politiciens rivaux se résument ainsi : à quelle sauce voulons nous-être mangés ?
La réponse des français est claire : nous ne verserons notre sang ni pour LONDRES, ni pour BERLIN. Nous voulons la paix et la libération du territoire."
( L'Humanité - édition zone Sud - n° 90 du 9 janvier 1941)
"Les deuils et la misère ne vous suffisent pas MM. les bourreaux
de la jeunesse : vous caressez de nouveaux projets guerriers ! Mais,
encore fois la jeunesse ne marche pas, ni pour Pétain, ni pour Hitler,
ni pour de Gaulle et les mots d'ordres (sic) : A bas la guerre impérialiste !, réalise l'unanimité des jeunes encasernés avec Vive la classe !"
(L'Avant-garde n° 31 du 12 janvier 1941 - Organe central des Jeunesses communistes)
(L'Avant-garde n° 31 du 12 janvier 1941 - Organe central des Jeunesses communistes)
"Le
peuple français ne marche pas pour une politique de collaboration qui
signifie la domestication de la France. Il n'envisage qu'une
collaboration celle qui l'unira au peuple allemand, aux soldats
allemands, qui ont comme nous à conquérir le droit à une vie nouvelle en
abattant à jamais le régime capitaliste."
(L'Humanité n° 97 du 13 janvier 1941 - Organe central du PCF)
Dans son numéro du 13 janvier 1941, l'Humanité montre clairement la différence entre la collaboration pétainiste "qui signifie la domestication de la France"
et la collaboration communiste qui "unira [le peuple français] au peuple
allemand".
Distincte de la collaboration pétainiste, la collaboration communiste a été définie dans un texte publié en décembre 1940 sous le titre "La politique de Montoire-sur-(le-)Loir".
"critiquant [critiquer] ligne antidémocratique mouvement de Gaulle".
(Télégramme du 27 janvier 1941 de l'Internationale communiste - signé Maurice Thorez, secrétaire général du PCF et André Marty, secrétaire de l'IC, (Moscou) - envoyé à Jacques Duclos, secrétaire du PCF (Paris)) (1)
(Télégramme du 27 janvier 1941 de l'Internationale communiste - signé Maurice Thorez, secrétaire général du PCF et André Marty, secrétaire de l'IC, (Moscou) - envoyé à Jacques Duclos, secrétaire du PCF (Paris)) (1)
Dans le télégramme du 27 janvier 1941 l'Internationale communiste indique que la "Ligne
du parti s'établit par prise en considération perspectives de guerre
prolongée, affaiblissement réciproque belligérants, renforcement Union
soviétique ainsi que maturation conditions pour libération peuple
français". C'est dans ce cadre qu'elle recommande au Parti communiste : "critiquant
[critiquer] ligne antidémocratique mouvement de Gaulle, toutefois tenir
compte que ce mouvement dans étape actuelle joue rôle objectivement
positif". "Le rôle objectivement positif" du mouvement gaulliste : "affaiblissement réciproque des belligérants".
Désormais, la propagande communiste présentera le Général de Gaulle non seulement comme un agent de l'impérialisme britannique mais aussi comme le chef d'un mouvement "antidémocratique".
(1) B. Bayerlein, M. Narinski, B. Studer, S. Wolikow, Moscou, Paris, Berlin. Télégrammes chiffrés du Komintern, 1939-1941, 2003, p. 372.
Désormais, la propagande communiste présentera le Général de Gaulle non seulement comme un agent de l'impérialisme britannique mais aussi comme le chef d'un mouvement "antidémocratique".
(1) B. Bayerlein, M. Narinski, B. Studer, S. Wolikow, Moscou, Paris, Berlin. Télégrammes chiffrés du Komintern, 1939-1941, 2003, p. 372.
FEVRIER 1940
Pour le salut du Peuple de France
"Le
Gouvernement du Peuple, expression de la volonté nationale et non d'une
conjuration de profiteurs comme l'est la clique de Vichy, prendrait
immédiatement les décisions de politique extérieure et intérieure
indispensables au salut du Pays. Ces mesures seraient dans leurs grandes
lignes :
I. POLITIQUE EXTERIEURE
1°
Libération du territoire national et des prisonniers de guerre. Pour
mener cette tâche à bien, le Gouvernement du Peuple mettrait tout en
œuvre pour établir des relations PACIFIQUES avec tous les peuples; il
s'appuierait sur la puissance que lui conféreraient LA CONFIANCE DU
PEUPLE FRANCAIS, LA SYMPATHIE DES AUTRES PEUPLES ET L'AMITIE DE L'UNION
SOVIETIQUE.
2°
Etablissement de rapports fraternels entre le peuple français et le
peuple allemand en rappelant l'action menée par les communistes et par
le peuple français contre le traité de Versailles, contre l'occupation
du bassin de la Rhur, contre l'oppression d'un peuple contre un autre
peuple.
3°
Conclusion d'un pacte d'amitié et d'un traité commercial avec l'URSS et
poursuite résolue d'une politique de paix destinée à tenir la France
en dehors du conflit impérialiste.
4°
Proclamation du droit pour les minorités nationales et pour les peuples
des colonies, des territoires sous mandat et des protectorats à
l'indépendance et à la libre disposition d'eux-mêmes. [...]
II. POLITIQUE INTERIEURE
POUR METTRE LES OLIGARCHIES CAPITALISTE HORS D'ETAT DE NUIRE [...]
POUR DONNER AUX TRAVAILLEURS LA PLACE
QUI LEUR REVIENT DANS LA NATION[...]
QUI LEUR REVIENT DANS LA NATION[...]
POUR LES PAYSANS DE FRANCE [...]
POUR LA DEFENSE DES COMMERÇANTS DETAILLANTS VICTIMES DES TRUSTS [...]
POUR LA SANTE DU PEUPLE [...]
POUR LA JEUNESSE [...]
POUR LE JUGEMENT DES RESPONSABLES DE LA GUERRE [...]
POUR LES SINSTRES DE LA GUERRE [...]
POUR LES VICTIMES DE LA GUERRE [...]
POUR LA DEFENSE DE L'INTELLIGENCE FRANÇAISE [...]
POUR LE RETABLISSEMENT DES LIBERTES POPULAIRES [...]
FRANÇAIS, FRANÇAISES,
Tel est le programme de salut que le Parti communiste propose au peuple de France.
Voilà le programme qui seul, peut aboutir au relèvement du pays, parce que :
Il supprimera le profit et l'exploitation capitalistes. [...]
Il
fondera la politique extérieure de la France sur l'amitié avec l'URSS
le grand pays du Socialisme, sur la fraternité des peuples dans
l'égalité des droits, et sur le droit pour tous les peuples y compris
les peuples coloniaux à disposer librement d'eux-même.
Hors de ce programme de salut national, il ne peut y avoir que misère et servitude pour notre pays.
FRANÇAIS, FRANÇAISES, OUVRIERS, PAYSANS, INTELLECTUELS, PETITES GENS, RASSEMBLEZ-VOUS DERRIERE LE PARTI COMMUNISTE FRANCAIS.
Partout,
faites connaître le programme de salut du peuple français, le seul
programme qui puisse assurer la liberté et l'indépendance de la France,
le seul programme qui balayant les décombres du régime capitaliste
pourri ouvrira devant notre peuple, toutes larges les voies de l'avenir. "
(Manifeste-programme "Pour le salut du peuple de France" de février 1941)
En
février 1941, dans une France occupée par les nazis sur les
trois-cinquièmes de son territoire depuis près de huit mois, se posant
comme la seule véritable alternative au Maréchal Pétain et à sa
politique de collaboration, le Parti communiste clandestin publie un
programme de gouvernement dans un manifeste intitulé en toute modestie "Pour le salut du Peuple de France".
Le 22 juin 1941, Hitler met fin à son alliance avec Staline en attaquant l'URSS. A la suite de cette attaque le PCF abandonnera son projet de former un Gouvernement de paix pour s'engager dans la lutte contre l'occupant allemand avec l'objectif de libérer sa patrie : l'Union soviétique.
Expression d'une alternative communiste à la politique de collaboration du Maréchal Pétain, le programme "Pour le salut du Peuple de France" n'est pas dans les livres d'histoire. A sa lecture, on comprend pourquoi on a préféré le devoir d'amnésie au devoir de mémoire.
Signé par le "Comité Central du Parti Communiste Français (SFIC)", ce programme de "libération sociale et nationale" détaille les mesures de "politique intérieure et extérieure indispensables au salut du pays" que prendrait un "Gouvernement du Peuple".
En politique extérieure, pour mettre fin à l'occupation allemande, le Parti communiste propose non seulement d'établir des "relations PACIFIQUES" entre la France et l'Allemagne nazie mais aussi d'instaurer des "rapports fraternels entre le peuple français et le peuple allemand" !!!
On notera d'une part que le PCF associe la libération nationale à la signature d'un traité de Paix avec Hitler et d'autre part qu'il partage en matière de politique étrangère le même objectif que le régime de Vichy.
Sur le plan intérieur, les communistes plaident pour l'instauration d'un régime socialiste avec comme modèle l'Union soviétique de Staline !!!
Pour atteindre cet objectif ils présentent un ensemble de mesures modifiant radicalement l'organisation économique et politique du pays. Un exemple saisissant à la fois par son contenu, le vocabulaire utilisé et les personnes visées :
Ils appellent aussi à la création d'une juridiction d'exception visant à l'élimination des principaux dirigeants de la IIIe République accusés d'être... les responsables de la guerre franco-allemande de 1939-1940.
Au vu de ces éléments, on peut constater que le PCF associe la libération sociale à l'abrogation du régime républicain synonyme de régime capitaliste au profit d'un régime de type soviétique.
Diffusé à 100 000 exemplaires, le programme du Parti communiste bénéficiera d'un second tirage identique le mois suivant. Document central de l'action politique du PCF, il sera reproduit en mars 1941 dans les 20 000 exemplaires des Cahiers du Bolchévisme du 1er trimestre 1941.
La propagande communiste se mobilisera pour le faire connaître à l'ensemble de la population française. Un exemple, le numéro spécial de l'Humanité du 1er mai 1941 - tiré à 1 000 000 d'exemplaires - publiera un article intitulé "Pour le Salut du Peuple de France" dans lequel on pourra notamment lire :
En politique extérieure, pour mettre fin à l'occupation allemande, le Parti communiste propose non seulement d'établir des "relations PACIFIQUES" entre la France et l'Allemagne nazie mais aussi d'instaurer des "rapports fraternels entre le peuple français et le peuple allemand" !!!
On notera d'une part que le PCF associe la libération nationale à la signature d'un traité de Paix avec Hitler et d'autre part qu'il partage en matière de politique étrangère le même objectif que le régime de Vichy.
Sur le plan intérieur, les communistes plaident pour l'instauration d'un régime socialiste avec comme modèle l'Union soviétique de Staline !!!
Pour atteindre cet objectif ils présentent un ensemble de mesures modifiant radicalement l'organisation économique et politique du pays. Un exemple saisissant à la fois par son contenu, le vocabulaire utilisé et les personnes visées :
"Nationalisation sans indemnité des banques, compagnies d'assurances,
mines, chemins de fer et de l'ensemble des sociétés capitalistes
aryennes et juives (électricité, produits chimiques, textiles,
métallurgie, gaz, etc...). [...]
Recensement des fortunes et biens des gros capitalistes (aryens et
juifs) en vue de prélèvement ou confiscation pour subvenir aux besoins
immédiats des masses laborieuses."
Ils appellent aussi à la création d'une juridiction d'exception visant à l'élimination des principaux dirigeants de la IIIe République accusés d'être... les responsables de la guerre franco-allemande de 1939-1940.
Au vu de ces éléments, on peut constater que le PCF associe la libération sociale à l'abrogation du régime républicain synonyme de régime capitaliste au profit d'un régime de type soviétique.
Diffusé à 100 000 exemplaires, le programme du Parti communiste bénéficiera d'un second tirage identique le mois suivant. Document central de l'action politique du PCF, il sera reproduit en mars 1941 dans les 20 000 exemplaires des Cahiers du Bolchévisme du 1er trimestre 1941.
La propagande communiste se mobilisera pour le faire connaître à l'ensemble de la population française. Un exemple, le numéro spécial de l'Humanité du 1er mai 1941 - tiré à 1 000 000 d'exemplaires - publiera un article intitulé "Pour le Salut du Peuple de France" dans lequel on pourra notamment lire :
"C'est sous ce titre que le Parti communiste a publié son programme
de libération sociale et nationale de la France qu'il faut faire
connaître à la masse des Français pour leur montrer le chemin de la
délivrance."
Le 22 juin 1941, Hitler met fin à son alliance avec Staline en attaquant l'URSS. A la suite de cette attaque le PCF abandonnera son projet de former un Gouvernement de paix pour s'engager dans la lutte contre l'occupant allemand avec l'objectif de libérer sa patrie : l'Union soviétique.
Expression d'une alternative communiste à la politique de collaboration du Maréchal Pétain, le programme "Pour le salut du Peuple de France" n'est pas dans les livres d'histoire. A sa lecture, on comprend pourquoi on a préféré le devoir d'amnésie au devoir de mémoire.
Au final, s'il ne fallait retenir qu'un seul texte pour illustrer la
ligne pacifiste, germanophile, anglophobe et antipatriotique qui a guidé
l'action du PCF entre septembre 1939 et juin 1941, le choix se
porterait sans aucune hésitation sur son programme de gouvernement de
février 1941.
[Brochure]
"On sait aujourd'hui, parce que les hommes de Vichy l'ont avoué et
que la presse allemande l'a claironné, que la décision d'armistice et
l'expulsion du Cabinet Reynaud ont été imposées dans la journée du 13
juin au Président de la République par un groupe de députés conduits par
Pierre Laval; on sait que ces parlementaires et leur sinistre leader
ont menacé le Président de la République d'un coup d'Etat s'il
n'obtempérait pas à leurs ordres. Laval, en accomplissant sa démarche,
était le mandataire direct de l'armée d'invasion. Le gouvernement
qui s'installait au levier de commande dans la nuit du 13 au 14 juin
était le gouvernement voulu et imposé par l’envahisseur [le Maréchal Pétain a formé son gouvernement dans la nuit du 16 au 17 juin 1940].
Mais, encore une fois, à quels mobiles profonds obéissaient ceux qui le
composaient ? Leur préoccupation exclusive était de sauver le régime
odieux qui avait conduit le pays à la catastrophe. Ils savaient que si
le gouvernement français avait
abandonné le territoire, le peuple de France se serait donné un
gouvernement à lui. Ce gouvernement eût mis fin à la guerre injuste et
criminelle. Il eût signé la paix. Mais, fort de l'adhésion des masses
populaires, fort de l'alliance qu'il aurait contracté avec le premier
Etat socialiste, il eût fait de la paix non seulement un acte de
réconciliation entre le peuple français et le peuple allemand, mais le
première étape du relèvement du pays, de la renaissance française.
Et comme elles l’ont toujours fait au cours de leur histoire, les
classes dirigeantes ont placé leurs intérêts de caste au-dessus de
l’intérêt du pays. Elles ont dit plutôt la capitulation, le déshonneur
de la France livrée et trahie, mais nos privilèges sauvegardés, qu’une
paix honorable et digne, conclue par un peuple qui aurait secoué la
dictature capitaliste. La paix conclue par un gouvernement populaire eût servi les intérêts de
tous les peuples et notamment les intérêts des peuples français et
allemand. L'armistice Pétain a assujetti le peuple français, il a servi
les intérêts d'un clan d'impérialistes forcenés qui ne conçoit la paix
que dans l'asservissement de l'univers."
(Brochure "Le Parti communiste a vingt ans" de février 1941 pp. 51-52)
(Article Blogger)
En février 1941, pour célébrer son vingtième anniversaire (décembre 1920
- décembre 1940), le Parti communiste diffuse à 20 000 exemplaires une
brochure intitulée "Le Parti communiste a vingt ans".
Rédigée en janvier 1941 par Gabriel Péri, cette brochure de 63 pages
célèbre le Parti communiste et son combat... pour la Paix au cours des
vingt dernières années en revenant sur tous les événements marquant de
son
histoire : "Congrès de Tour", "La bataille contre la Rhur", "Le Parti communiste lutte contre les aventures coloniales", "La croisade pour l'Unité", "Le Front populaire", "L'avant-guerre et la guerre", "Pour l'indépendance du pays".
Dans l'extrait cité, le Parti communiste affirme que si le gouvernement
de Paul Reynaud s'était installé en juin 1940 en Afrique du Nord pour
poursuivre la guerre, il aurait formé sur le territoire métropolitain un
nouveau gouvernement.
Quelle eût été l'action de ce premier gouvernement communiste de l'histoire de France ? En politique extérieure, "il eût signé la paix" avec Hitler. Cette "paix honorable et digne" entre la France communiste et l'Allemagne nazie aurait été non seulement "un acte de réconciliation entre le peuple français et le peuple allemand" mais aussi conforme aux "intérêts des peuples français et allemand". En politique intérieure, il aurait renversé "la dictature capitaliste".
Ce projet - la Paix par la Révolution socialiste - n'a pu être réalisé à
cause des oligarchies capitalistes dont la sauvegarde des intérêts ne
commandait pas le départ du
Gouvernement de Paul Reynaud - condition préalable à la formation d'un
Gouvernement de Paix communiste - mais son remplacement par un partisan
de l'armistice : le Maréchal Pétain.
C'est d'ailleurs ce point - la préservation des intérêts de la
bourgeoisie - qui distingue l'armistice signé par le Maréchal Pétain de
celui qui aurait été négocié par le Parti communiste : "l’armistice Pétain a assujetti le peuple français, il a servi les intérêts
d’un clan d’impérialistes forcenés qui ne conçoit la paix que dans l’asservissement
de l’univers."
Dernier élément, l'hypothèse relative à la constitution d'un
Gouvernement de Paix communiste en juin 1940 est aussi évoquée dans la
brochure "Jeunesse de France" de janvier 1941.
[Il y a 18 ans]
[les Communistes Français luttaient contre]
[l'occupation de la Rhur]
[les Communistes Français luttaient contre]
[l'occupation de la Rhur]
"Lorsque Poincaré entreprenait l'occupation de la Rhur,
que faisaient ceux qui, aujourd'hui, se prosternent devant l'occupant
allemand et, sous couvert de "collaboration", prônent aux français la servitude
? Que disaient, que faisaient les Weygand et les Flandin, les Laval et
les Pétain ? Ils applaudissaient Poincaré ! Ils approuvaient la
déchéance de Cachin ! Ils souhaitaient l'humiliation et l'extermination
du peuple allemand. Les communistes, eux, ont levé le drapeau de la
fraternisation avec le peuple allemand, le drapeau de la Paix contre les
marchands d'acier. Et c'est parce qu'ils ont à leur actif ce passé
de clairvoyante inscrit dans l'histoire, inscrit aux greffes des prisons
civiles et militaires, qu'ils sont aujourd'hui les seuls capables de
pratiquer avec le peuple allemand et avec tous les peuples, la vraie
collaboration, dans l'entente internationale, dans la liberté et
l'indépendance des peuples."
Publiée en février 1941, La Politique communiste n° 2 est composé d'un seul texte intitulé "Il y a 18 ans les Communistes Français luttaient contre l'occupation de la Rhur".
Dans cette brochure de 10 pages, le Parti communiste célèbre son combat contre l'occupation de... la Rhur par les armées françaises en 1923.
L'évocation de ces événements visent deux objectifs. Tout d'abord susciter la sympathie des Allemands en leur rappelant qu'ils ont été les victimes de l'impérialisme français contre lequel seuls les communistes ont lutté.
Ensuite, permettre aux communistes d'affirmer qu'ils sont les seuls légitimes pour faire la paix avec les nazis car ils sont les seuls à s'être mobilisés contre l'oppression du peuple allemand en 1923.
Ce point est un élément essentiel de la propagande communiste qui conteste au Maréchal Pétain toute légitimité pour faire la Paix avec l'Allemagne en expliquant notamment que seuls les communistes ont combattu la guerre de 1939-1940 et que de ce fait ils sont les seuls à pouvoir légitimement négocier la Paix avec Hitler.
Dernier élément, ce texte de février 1941 précise qu'un gouvernement de Paix communiste mettrait en œuvre une "vraie collaboration" entre la France et l'Allemagne nazie dans le cadre d'une "Entente internationale" des peuples français et allemand.
Se distinguant de la collaboration pétainiste qui est fondée sur la soumission à l'impérialisme allemand, la collaboration communiste - "la vraie collaboration" - illustrerait des relations franco-allemandes basées sur l'égalité des droits et des engagements.
Dans cette brochure de 10 pages, le Parti communiste célèbre son combat contre l'occupation de... la Rhur par les armées françaises en 1923.
L'évocation de ces événements visent deux objectifs. Tout d'abord susciter la sympathie des Allemands en leur rappelant qu'ils ont été les victimes de l'impérialisme français contre lequel seuls les communistes ont lutté.
Ensuite, permettre aux communistes d'affirmer qu'ils sont les seuls légitimes pour faire la paix avec les nazis car ils sont les seuls à s'être mobilisés contre l'oppression du peuple allemand en 1923.
Ce point est un élément essentiel de la propagande communiste qui conteste au Maréchal Pétain toute légitimité pour faire la Paix avec l'Allemagne en expliquant notamment que seuls les communistes ont combattu la guerre de 1939-1940 et que de ce fait ils sont les seuls à pouvoir légitimement négocier la Paix avec Hitler.
Dernier élément, ce texte de février 1941 précise qu'un gouvernement de Paix communiste mettrait en œuvre une "vraie collaboration" entre la France et l'Allemagne nazie dans le cadre d'une "Entente internationale" des peuples français et allemand.
Se distinguant de la collaboration pétainiste qui est fondée sur la soumission à l'impérialisme allemand, la collaboration communiste - "la vraie collaboration" - illustrerait des relations franco-allemandes basées sur l'égalité des droits et des engagements.
"Quand, par exemple, le gouvernement de l'Angleterre «
démocratique » persécute, lui aussi, ceux qui démontrent que la guerre
actuelle a un caractère impérialiste du côté de tous les belligérants et
qu'elle se poursuit, en dernière analyse, pour le profit capitaliste,
des deux côtés; il y a là un acte de persécution à l'égard de ceux, qui
pour éclairer les masses populaires, opposent au mensonge de la
propagande de guerre la vérité scientifique. Car l'affirmation
selon laquelle l'enjeu de cette guerre, ce sont les colonies,
l'hégémonie en Europe et dans le monde, et que les principaux
responsables ce sont les trusts de tous les pays, n'est pas une thèse
politique ordinaire; c'est la seule thèse politique conforme à la vérité
scientifique, c'est-à-dire aux faits et à leurs rapports effectifs.
Mais aucun des impérialismes belligérants ne peut supporter cette vérité objective, et c'est pourquoi ils font tous de l'obscurantisme."
(La Pensée libre n° 1 de février 1941)
En février 1941, trois intellectuels communistes, Jacques Decour,
professeur d'allemand, Jacques Solomon, physicien, et Georges Politzer,
philosophe, lancent une revue clandestine sous le titre La Pensée Libre.
Dans ce numéro d'une centaine de pages, il est précisé que cette publication sera mensuelle : "La Pensée Libre paraitra tous les mois". Dans les faits le numéro de février sera le seul de l'année 1941.
Sur le fond, La Pensée Libre reprend la thèse du Parti communiste selon laquelle la guerre est impérialiste.
Illustration de ce fait, dans son éditorial intitulé "Notre Combat", la revue communiste justifie son titre en expliquant que la pensée de ses
contributeurs est "libre" car ils n'ont aucun lien - "matériel" ou "idéologique" - avec les impérialismes français, anglais ou allemand qui sont tous responsables de la guerre :
"Cette
revue s'appelle la PENSEE LIBRE par ce qu'elle est rédigée par des
savants, des écrivains, des penseurs et des artistes libres de tout lien
matériel et idéologique avec les impérialismes qui ont jeté les
peuples, pour la seconde fois au XXe siècle, dans une guerre pour le
partage du monde."
En d'autres termes, la pensée n'est libre qu'à la condition d'être soumise à l'URSS et à Staline !!!
Autre exemple, la condamnation de l'Angleterre impérialiste dans l'extrait cité qui est tiré du texte "L'avenir de la science".
Autre exemple, la condamnation de l'Angleterre impérialiste dans l'extrait cité qui est tiré du texte "L'avenir de la science".
Dans ce texte anglophobe, La Pensée Libre élève au rang de "vérité scientifique"
la thèse du Parti communiste selon laquelle la guerre qui oppose
l'Angleterre démocratique à l'Allemagne nazie est impérialiste. En
outre, elle condamne "l'obscurantisme" de l'Angleterre soi-disant démocratique ("l'Angleterre « démocratique »") qui se manifeste à la fois dans ses "mensonges" visant à justifier sa guerre contre les nazis et dans sa répression des communistes qui par pour leur action s'attachent à "éclairer les masses populaires" sur la nature impérialiste de cette guerre.
La "vérité scientifique" selon laquelle "la guerre actuelle a un caractère impérialiste du côté de tous les belligérants" s'effondrera le 22 juin 1941 avec l'invasion de l'URSS par les armées allemandes.
Preuve supplémentaire que la "Pensée Libre" - malgré son titre et
sa diffusion clandestine - n'est pas une publication de la Résistance,
la revue communiste défend dans son éditorial "Notre Combat"
le projet du Parti communiste à savoir la Paix avec l'Allemagne
(libération nationale) et la Révolution socialiste (libération sociale)
:
"Unis
avec le peuple de notre pays, unis avec tous ceux qui, dans l'Europe
opprimée et dans le monde entier, luttent contre les forces de
régression sociale et d'oppression nationale, nous entendons travailler
pour un avenir de liberté et pour cette paix qu'un nouveau Versailles,
quels que puissent être ses bénéficiaires, serait à nouveau incapable
d'assurer."
Ce qu'est la Collaboration
Le
mot "collaboration" est aussi impropre aujourd'hui que celui de
"non-intervention" employé par Léon Blum lors de la guerre d'Espagne. La
"non-intervention", selon Blum, n'était pas autre chose que la
tolérance et le soutien de l'intervention italo-allemande en Espagne,
cependant que la "collaboration" définie à Montoire n'est pas autre
chose que la soumission de la France à toutes les volontés des maîtres
de l'Allemagne.
Le
Peuple de France peut déjà jugés sur pièces. Contrairement aux clauses
du Traité d'Armistice, l'Alsace-Lorraine a été annexée par le Reich au
mépris absolu du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes; des Alsaciens
et des Lorrains ont été chassés de chez eux contraints de tout
abandonner, n'ayant le droit d'emporter que 30 kilos de bagages et 2 000
francs.
Au
surplus, dans certains villages de la France occupée, les officiers se
conduisent à la manière de Gessler, obligeant les habitants à les saluer
et multipliant les brimades. Certains officiers ont même la gifle
facile et les travailleurs français n'aiment pas de telles mœurs de
caractère féodal.
Les
masses laborieuses de France ont conscience aussi que si le
ravitaillement est scandaleusement désorganisé et si le "marché noir"
est si important, c'est peut-être parce que les spéculateurs français
trouvent des complaisances, pour ne pas dire des complicités dans
certains milieux occupants.
Si
on ajoute à cela la fusillade d'étudiants parisiens le 11 novembre et
l'exécution de Français coupables soi-disant de s'être livrés à des
actes de violence contre les membres de l'armée allemande, sans qu'on
sache si ces hommes avaient tout simplement riposté à une gifle par un
coup de poing, on comprend aisément la nature des sentiments qui
animent les masses populaires de France, sentiments que les capitalistes
partisans de l'Angleterre voudraient orientés dans le sens du
chauvinisme et que nous devons orienter, nous communistes, dans le sens
de la fraternité avec le peuple allemand que nous ne confondons pas avec
les maîtres du moment. [...]
(La Vie du Parti n° 2 du 1er trimestre 1941)
En février 1941, le Parti communiste diffuse à 10 000 exemplaires (1) La Vie du Parti n° 2 du 1er trimestre 1941.
Dans un paragraphe titré "Ce qu'est la Collaboration", ce bulletin d'information destiné aux cadres et militants communistes analyse la politique de collaboration mis en œuvre par le Maréchal Pétain après sa rencontre avec le Chancelier Hitler le 24 octobre 1940 dans la ville de Montoire-sur-le-Loir
Tout d'abord, La Vie du Parti affirme que le mot "collaboration" est un terme "impropre" pour qualifier la politique du Maréchal Pétain au motif qu'elle se caractérise en réalité par "la soumission" de la France à l'impérialisme allemand. Pour appuyer cette analyse sémantique, elle rappelle l'exemple de la politique de "non-intervention" de Léon Blum pendant la guerre d'Espagne en expliquant que celle-ci signifiait en réalité "la tolérance et le soutien de l'intervention italo-allemande en Espagne".
La revue communiste recense ensuite les preuves de cette soumission : l'annexion de l'Alsace-Lorraine, le comportement féodal des officiers allemands, les difficultés du ravitaillement et enfin la répression de la manifestation étudiante du 11 novembre 1940 ainsi que l'exécution de Français comme celle de Jacques Bonsergent le 23 décembre 1940.
Face à tous ces faits qui pourraient inciter les français à rejoindre la Résistance, La Vie du Parti souligne que la tâche principale des militants communistes consistent à orienter les sentiments des masses populaires dans "le sens de la fraternité avec le peuple allemand".
Cette ligne politique pro-allemande est définie en ces termes dans le texte "la politique de Montoire-sur-(le-)Loir" de décembre 1940 : "c'est la politique des communistes, c'est la politique de la collaboration vraie".
(1) B. Bayerlein, M. Narinski, B. Studer, S. Wolikow, Moscou, Paris, Berlin. Télégrammes chiffrés du Komintern, 1939-1941, 2003, p. 409.
Dans un paragraphe titré "Ce qu'est la Collaboration", ce bulletin d'information destiné aux cadres et militants communistes analyse la politique de collaboration mis en œuvre par le Maréchal Pétain après sa rencontre avec le Chancelier Hitler le 24 octobre 1940 dans la ville de Montoire-sur-le-Loir
Tout d'abord, La Vie du Parti affirme que le mot "collaboration" est un terme "impropre" pour qualifier la politique du Maréchal Pétain au motif qu'elle se caractérise en réalité par "la soumission" de la France à l'impérialisme allemand. Pour appuyer cette analyse sémantique, elle rappelle l'exemple de la politique de "non-intervention" de Léon Blum pendant la guerre d'Espagne en expliquant que celle-ci signifiait en réalité "la tolérance et le soutien de l'intervention italo-allemande en Espagne".
La revue communiste recense ensuite les preuves de cette soumission : l'annexion de l'Alsace-Lorraine, le comportement féodal des officiers allemands, les difficultés du ravitaillement et enfin la répression de la manifestation étudiante du 11 novembre 1940 ainsi que l'exécution de Français comme celle de Jacques Bonsergent le 23 décembre 1940.
Face à tous ces faits qui pourraient inciter les français à rejoindre la Résistance, La Vie du Parti souligne que la tâche principale des militants communistes consistent à orienter les sentiments des masses populaires dans "le sens de la fraternité avec le peuple allemand".
Cette ligne politique pro-allemande est définie en ces termes dans le texte "la politique de Montoire-sur-(le-)Loir" de décembre 1940 : "c'est la politique des communistes, c'est la politique de la collaboration vraie".
(1) B. Bayerlein, M. Narinski, B. Studer, S. Wolikow, Moscou, Paris, Berlin. Télégrammes chiffrés du Komintern, 1939-1941, 2003, p. 409.
"RADIO - LONDRES - DE GAULLE est au service des capitalistes anglo-français.
RADIO - PARIS - VICHY est au service des capitalistes franco-allemands.
ECOUTEZ RADIO - MOSCOU au service de l'édification socialiste. Chacune
de ses émissions vous apporte des documents précieux, sachez les
écoutez, sachez comprendre l'exemple de l'URSS, sachez négliger les
"informations" tendancieuses des autres postes, sachez faire aimer le
Pays des Soviets, le seul Etat du monde débarrassé du capitalisme."
(L'Humanité édition Bordelaise n° 64 du 10 février 1941)
L'Humanité - édition bordelaise - encourage ses lecteurs à écouter Radio-Moscou et à se méfier des "« informations » tendancieuses" diffusées par Radio-Londres qui est accusée de servir les intérêts "des capitalistes anglo-français".
Comme les communistes, le Régime de Vichy s'est attaqué à Radio-Londres en interdisant par la loi du 28 octobre 1940 la réception de ses émissions sur la voie publique ou dans les lieux ouverts au public. Toute infraction était punie d'une amende de 16 à 100 francs et d'un emprisonnement de 6 jours à 10 mois.
Comme les communistes, le Régime de Vichy s'est attaqué à Radio-Londres en interdisant par la loi du 28 octobre 1940 la réception de ses émissions sur la voie publique ou dans les lieux ouverts au public. Toute infraction était punie d'une amende de 16 à 100 francs et d'un emprisonnement de 6 jours à 10 mois.
"Ainsi
les tenants de l'impérialisme anglo-américain et ceux de l'impérialisme
allemand montrent leur vrai visage d'ennemi du peuple. Les travailleurs
n'ont pas à choisir entre eux; ils n'ont pas à choisir entre Laval qui
veut la victoire de l'impérialisme allemand parce que c'est son intérêt,
et DE GAULLE qui veut la victoire de l'impérialisme anglais parce que
c'est son intérêt".
(L'Humanité n° 100 du 14 février 1941 - Organe central du PCF)
Dans son numéro du 14 février 1941, l'Humanité accuse le Général de Gaulle d'être un "ennemi du peuple" et de vouloir "la victoire de l'impérialisme anglais parce que
c'est son intérêt".
On rappellera que le conservateur Churchill et le travailliste Atllee, les deux dirigeants de l'Angleterre en guerre contre l'Allemagne, ont aussi été dénoncés comme des "ennemis du peuple" dans l'Humanité n° 82 du 7 octobre 1940.
On rappellera que le conservateur Churchill et le travailliste Atllee, les deux dirigeants de l'Angleterre en guerre contre l'Allemagne, ont aussi été dénoncés comme des "ennemis du peuple" dans l'Humanité n° 82 du 7 octobre 1940.
"C'est sous le titre Pour le salut du peuple de France qu'est publié le programme du Parti Communiste Français (SFIC). Militants ! Faites en sorte que chaque français, que chaque française puisse le lire."
(L'Humanité n° 101 du 22 février 1941- Organe central du PCF)
Dans son numéro du 22 février 1941, l'Humanité mentionne pour la première fois le programme de gouvernement publié par le Parti communiste sous le titre "Pour le salut du peuple de France".
A BAS LES COMBINARDS ET LES TRAITRES
EN AVANT, POUR
LA VERITABLE VICTOIRE DU PEUPLE
---------------------------------------------------------------------
Les
politiciens à la Laval, De Brinon et autres; les journalistes a gages
comme les Déat, Luchaire; les canailles comme Doriot et Gitton dont les
journaux sont subventionnés par les Officines de Goebbels, préconisent
la collaboration avec l'Allemagne d'Hitler.
D'un autre côté, les De Gaullistes, représentants des Banquiers de la City; épousent la cause de l'impérialisme anglais
Le peuple de France n'a pas à prendre la défense de tel ou tel clan impérialiste. [...]
Une
seule voie s'offre au peuple de France comme à celui de tous les pays
capitalistes : c'est la voie suivie par les peuples de l'Union
Soviétique à la fin de la guerre 1914/1918, qui ont sapé l'odieux régime
tzariste et qui se sont affranchis a jamais du joug du capital.
De
plus en plus, le peuple de France se rend compte de cette réalité et,
avec le Parti Communiste, il luttera pour la chute du régime des
impérialismes fauteurs de guerre, pour l'avènement rapide d'un véritable
gouvernement populaire, pour un Etat où les travailleurs vivront dans
la paix, la joie, la liberté.
La Région PARIS-NORD
du Parti Communiste Français (S.F.I.C)
"Demandez, lisez, faites circulez les journaux et tracts du Parti.
Lisez, étudiez et faites connaître le programme du Parti publié sous le titre :
"POUR LE SALUT DU PEUPLE DE FRANCE"
le programme de la libération sociale et nationale du pays."
Lisez, étudiez et faites connaître le programme du Parti publié sous le titre :
"POUR LE SALUT DU PEUPLE DE FRANCE"
le programme de la libération sociale et nationale du pays."
(En Avant n° 1 de févier-mars 1941 - Organe de la Région Paris-Nord du PCF)
Dans l'organisation communiste la région parisienne - formée par les
départements de la Seine et de la Seine-et-Oise - est divisée en cinq
"Régions communistes" : Paris-Ville, Paris-Ouest, Paris-Est, Paris-Sud,
Paris-Nord.
C'est à la fin de février 1941 que paraît clandestinement le premier numéro du journal En Avant qui est l'organe de la Région Paris-Nord du Parti communiste.
Expression de la position des communistes de la banlieue nord de Paris, ce numéro est en totale conformité avec la ligne pacifiste, anglophobe et antigaulliste définie par la direction centrale du Parti communiste.
On peut étayer cette affimation avec les deux extraits tirés de ce numéro.
Le premier est une Déclaration de la Région Paris-Nord du Parti communiste dans laquelle on retiendra deux points. Tout d'abord la condamnation des militants gaullistes accusés d'être les "représentants des Banquiers de la City". Ensuite l'affirmation selon laquelle la formation d'un Gouvernement de Paix communiste constituera "la véritable victoire du peuple" .
Le second est un Appel dans lequel les militants communistes sont encouragés à étudier et à diffuser le programme de gouvernement publié par le Parti sous le titre "Pour le salut du peuple de France".
C'est à la fin de février 1941 que paraît clandestinement le premier numéro du journal En Avant qui est l'organe de la Région Paris-Nord du Parti communiste.
Expression de la position des communistes de la banlieue nord de Paris, ce numéro est en totale conformité avec la ligne pacifiste, anglophobe et antigaulliste définie par la direction centrale du Parti communiste.
On peut étayer cette affimation avec les deux extraits tirés de ce numéro.
Le premier est une Déclaration de la Région Paris-Nord du Parti communiste dans laquelle on retiendra deux points. Tout d'abord la condamnation des militants gaullistes accusés d'être les "représentants des Banquiers de la City". Ensuite l'affirmation selon laquelle la formation d'un Gouvernement de Paix communiste constituera "la véritable victoire du peuple" .
Le second est un Appel dans lequel les militants communistes sont encouragés à étudier et à diffuser le programme de gouvernement publié par le Parti sous le titre "Pour le salut du peuple de France".
MARS 1941
Au seuil de 1941
"Est-ce
à dire qu'une politique d'indépendance nationale est impossible ? Non
point ! C'est même celle que veut la majorité des Français. UNE
POLITIQUE D'INDEPENDANCE NATIONALE, UNE POLITIQUE FRANCAISE MEME APRES
LA DEFAITE ET SANS RECOURS AUX ARMES EST A LA FOIS POSSIBLE ET
SOUHAITABLE. Mais elle ne peut être pratiquée par les hommes de Vichy.
Elle suppose un gouvernement capable de rallier l'adhésion des masses
populaires françaises, de susciter la sympathie de tous les peuples, de
se concilier l'amitié et l'appui de l'URSS et de sa puissante économie
socialiste. AUTREMENT DIT, IL N' Y A QU'UN GOUVERNEMENT QUI DE PAR SON
ORIGINE, SA COMPOSITION, SON PROGRAMME PUISSE PRATIQUER CETTE POLITIQUE,
C'EST UN GOUVERNEMENT DU PEUPLE."
Diffusés en mars 1941 à 20 000 exemplaires, les Cahiers du Bolchévisme du 1er trimestre 1941 publient un article de Gabriel Péri intitulé "Au seuil de 1941".
Dans ce texte rédigé en janvier 1941, le dirigeant communiste analyse
l'évolution de la situation internationale depuis la défaite de France
en juin 1940.
Il s'attache tout d'abord à montrer que la guerre sera
longue car ni l'impérialisme anglais ni l'impérialisme
allemand ne sont en mesure de remporter la victoire à court terme.
L'Angleterre impérialiste en
raison de l'effondrement de sa puissance, l'Allemagne impérialiste du
fait des
difficultés auxquelles elle est confrontée. Il précise, ensuite, la
nature
de ces difficultés : défaites militaires de son allié italien;
échec partiel de sa diplomatie dans l'Europe balkanique et danubienne
avec toutefois la réserve suivante : l'activité de l'Allemagne
dans cette partie de l'Europe ne remet pas en cause la solidité des
relations germano-soviétiques; et enfin hostilité des pays vaincus avec
un long développement consacré à la France. Pour terminer, il envisage
une entrée en guerre de l'Amérique impérialiste ("la dictature des soixante familles") ainsi qu'une extension
du conflit en extrême-orient.
Abordant la question française Gabriel Péri conteste toute légitimité à
la lutte armée et donc à la Résistance en affirmant qu'une "POLITIQUE D'INDEPENDANCE NATIONALE", "SANS RECOURS AUX ARMES", "EST A LA FOIS POSSIBLE ET SOUHAITABLE".
C'est d'ailleurs pour réaliser ce projet que le dirigeant communiste plaide pour la constitution d'un "GOUVERNEMENT DU PEUPLE" autrement dit un gouvernement de Paix communiste
Le sort et l'avenir de la jeunesse française
[...]
LE ROLE DE LA JEUNESSE COMMUNISTE
Les jeunes communistes doivent être à la tête de la jeunesse dans la lutte :
[...]
Contre la guerre impérialiste, contre ceux, partisans d'Hitler
ou partisans de Londres, qui voudraient rejeter notre pays dans le
conflit qui s'étend au profit de l'un ou de l'autre des deux clans
impérialistes qui se disputent l'hégémonie dans le monde. [...]
Les organisations du Parti doivent aider les Jeunesses Communistes,
les conseiller, les guider, les aider dans le travail de propagande et
d'organisation, les aider aussi dans la lutte contre la provocation,
apporter à leur vingt ans audacieux le complément d'une expérience mûrie
dans la travail illégal.
Notre Parti est fier de la Jeunesse Communiste qui à ses côtés a
traversé les épreuves de l'illégalité et de la guerre impérialiste,
courageusement fidèle à son passé, digne de l'Internationale communiste
de Jeunes, digne de la grande Internationale Communiste de Dimitrov,
digne de la grande et invincible cause de Marx-Engels-Lénine-Staline, la cause du Communisme.
(Cahiers du Bolchévisme du 1e trimestre 1941)
Publié en mars 1941 dans les Cahiers du Bolchévisme du 1er trimestre 1941, l'article "Le sort et l'avenir de la jeunesse française" rappelle clairement le rôle des Jeunesses Communistes : organiser la lutte de la jeunesse française "contre la guerre impérialiste" autrement dit défendre la Paix avec l'Allemagne nazie.
SOUS LE DRAPEAU DU COMMUNISME
Ouvriers et Paysans de la Somme, Unissez-vous
Les
documents distribués à profusion dans le Département ont ouvert les
yeux des plus crédules et montré combien le Parti Communiste Français
avait eu raison de lutter avec courage contre la guerre impérialiste. [...]
La
population picarde a souffert plus que partout ailleurs de cette guerre
criminelle déclenchée par les bandits au pouvoir et leurs valets
socialistes et réformistes. [...]
Mais la malédiction de tout un peuple trahi monte, vengeresse, vers ces hommes qui ont voulu la guerre et préparé la défaite.
Comme
l'indique le Programme du Parti Communiste Français : "Oui, de toutes
ses forces le Peuple veut que l'on fixe toutes les responsabilités et
que l'on châtie tous les coupables [...]".
Guerre capitaliste - défaite capitaliste ! Asservissement et menaces nouvelles de guerres capitalistes !
"Oui, le peuple de France veut la Paix", dit le PROGRAMME :
"Non, le peuple de France ne veut pas prendre part, à nouveau, à la guerre impérialiste. Il veut créer des relations pacifiques avec tous les pays, avec tous les peuples. [...]"
"Non, le peuple de France ne veut pas prendre part, à nouveau, à la guerre impérialiste. Il veut créer des relations pacifiques avec tous les pays, avec tous les peuples. [...]"
TRAVAILLEURS de la terre et des usines; Intellectuels, Rassemblez vous sous le drapeau du Parti Communiste.
Socialistes,
Syndicalistes, Républicains, dont les chefs ont trahi le peuple et les
intérêts de la France, faites vôtre notre Programme.
Pour que vive la France; pour le bonheur de son peuple, TRAVAILLEURS PICARD UNISSEZ-VOUS
CATELAS Jean
Député d'Amiens, membre du Comité Central
(Le Travailleur Picard n° 5 de mars 1941 - Organe de la Région Somme du PCF)
Organe des communistes de la Somme, le Travailleur Picard publie
dans son n° 5 de mars 1941 un article signé par Jean Catelas dans lequel
le député d'Amiens qui est aussi un membre du Comité central appelle
tous les Français à soutenir le programme pacifiste du Parti communiste
intitulé "Pour le salut du peuple de France" : "Socialistes,
Syndicalistes, Républicains, dont les chefs ont trahi le peuple et les
intérêts de la France, faites vôtre notre Programme."
Rappelons qu'en sa qualité de membre du Comité central du Parti communiste français, Jean Catelas a signé avec Maurice Tréand la Demande de parution de l'Humanité sous censure allemande du 26 juin 1940.
Rappelons qu'en sa qualité de membre du Comité central du Parti communiste français, Jean Catelas a signé avec Maurice Tréand la Demande de parution de l'Humanité sous censure allemande du 26 juin 1940.
"LE PARTI COMMUNISTE TRAVAILLE AU SALUT DU PEUPLE DE FRANCE.
TRAVAILLEURS
DEMANDEZ LE PROGRAMME DU SALUT DE NOTRE PEUPLE A NOS DIFFUSEURS,
ETUDIEZ-LE, DIFFUSEZ-LE, AGISSEZ SELON SES DIRECTIVES POUR UNE FRANCE
LIBRE, FORTE ET HEUREUSE."
"Mais, conscient de sa
force, de ses responsabilités, de la confiance de tout un peuple qui
souffre, notre Parti communiste indomptable agit. Son programme "pour le
salut du Peuple de France" vient de paraître en tract.
Pas un mot de
démagogie dans ce programme; rien qui soit étranger aux besoins
immédiats de nos ouvriers, de nos paysans, des commerçants, des jeunes,
des femmes, des mères, des prisonniers, des intellectuels. Un souci
permanent d'agir pour le peuple et par lui, sous son contrôle constant,
avec sa participation active réalisée par la démocratie la plus large
dans un renouveau de libertés non plus formelles mais garanties."
Par son contenu, l'Humanité - édition normande - n° 30 peut être datée de mars 1941 :
discours de Pétain à St-Etienne, adhésion de la Bulgarie au Pacte
tripartite, mention que "depuis 8 mois ce gouvernement de gangsters..." et enfin référence au programme communiste qui "vient de paraître en tract".
En approuvant dans ces deux extraits le programme de gouvernement intitulé "Pour le salut du peuple de France", les communistes normands soutiennent sans aucune équivoque la ligne pacifiste définie par la direction centrale du Parti communiste.
En approuvant dans ces deux extraits le programme de gouvernement intitulé "Pour le salut du peuple de France", les communistes normands soutiennent sans aucune équivoque la ligne pacifiste définie par la direction centrale du Parti communiste.
"Sans
doute les clans germanophiles et anglophiles qui existent dans les
milieux capitalistes français se combattent sournoisement, mais Laval, Deloncle et Jean Goy
sont rejoints dans leurs plans de destruction des libertés populaires
par de GAULLE et LARMINAT. Les serviteurs de l'Allemagne et de
l'Angleterre veulent, aussi bien les uns que les autres, détruire à
jamais les libertés publiques et nous imposer l'horrible régime du sabre et du coffre-fort."
(L'Humanité n° 102 du 5 mars 1941 - Organe central du PCF)
Dans son numéro du 5 mars 1941 l'Humanité s'attaque encore une fois au Général de Gaulle et à son projet de libérer la France par les armes.
Pour dissuader les Français de s'engager dans la Résistance, l'organe central du Parti communiste dénonce le Chef Libre comme l'un des "serviteurs" de l'Angleterre impérialiste et soutient qu'il a pour projet non seulement de "détruire à jamais les libertés publiques" mais aussi de préserver "l'horrible régime du sabre et du coffre-fort" autrement dit le régime capitaliste.
En d'autres termes le Général de Gaulle serait le défenseur d'un régime fasciste.
Pour dissuader les Français de s'engager dans la Résistance, l'organe central du Parti communiste dénonce le Chef Libre comme l'un des "serviteurs" de l'Angleterre impérialiste et soutient qu'il a pour projet non seulement de "détruire à jamais les libertés publiques" mais aussi de préserver "l'horrible régime du sabre et du coffre-fort" autrement dit le régime capitaliste.
En d'autres termes le Général de Gaulle serait le défenseur d'un régime fasciste.
"DEMANDEZ, LISEZ, FAITES CONNAITRE le programme du Parti Communiste publié clandestinement sous le titre "POUR LE SALUT DU PEUPLE DE FRANCE". Le programme de la libération sociale et nationale de notre pays"
L'Humanité encourage les militants communistes a faire connaître aux Français le programme du Parti intitulé "Pour le salut du peuple de France".
Ce programme qui prévoit en politique intérieure la Révolution socialiste et en politique extérieure la Paix avec l'Allemagne est présenté comme "le programme de la libération sociale et nationale" de la France".
" « Nationalisation, sans indemnité, des
banques, compagnies d'assurances, mines, chemins de fer et de l'ensemble
des Sociétés capitalistes aryennes ou juives (électricité, produits
chimiques, textile, métallurgie, gaz, etc.) ». C'est simple, net et
conforme à l'intérêt de la Jeunesse Française. C'est le premier article
de politique intérieure du GOUVERNEMENT DU PEUPLE pour lequel lutte le
Grand Parti Communiste de Maurice THOREZ et Jacques DUCLOS."
(L'Avant-garde n° 38 du 7 mars 1941 - Organe central des Jeunesses communistes)
Dans ce plaidoyer pour un "Gouvernement du Peuple" autrement dit un Gouvernement de Paix communiste, L'Avant-garde cite la première mesure du chapitre "POUR METTRE LES OLIGARCHIES CAPITALISTE HORS D'ETAT DE NUIRE" du programme pacifiste "Pour le salut du peuple de France".
Pour le salut du Peuple de France
tel est le titre du programme du [Parti] Communiste Français, Diffusez-le.
(L'Humanité - édition Bordelaise - n° 67 du 11 mars 1941)
Dans ce numéro de l'Humanité, les
communistes de la région bordelaise approuvent la ligne fixée par la
direction centrale du Parti en appelant à la diffusion du programme
pacifiste "Pour le salut du peuple de France".
"Le gouvernement de Vichy, c'est le gouvernement des Trusts
Le rassemblement de Paris, c'est le rassemblement des Trusts
La radio et la guerre de Londres, c'est la guerre et la radio des Trusts
L'URSS seule donne l'exemple de la prospérité et du bonheur d'un pays sans capitalistes.
Vive la France libre et heureuse, indépendante et prospère que veulent et que feront les communistes avec l'appui du peuple tout entier."
(La Voix de la Charente n° 17 de mars 1941 - Organe de la Région Charente du PCF)
La radio et la guerre de Londres, c'est la guerre et la radio des Trusts
L'URSS seule donne l'exemple de la prospérité et du bonheur d'un pays sans capitalistes.
Vive la France libre et heureuse, indépendante et prospère que veulent et que feront les communistes avec l'appui du peuple tout entier."
(La Voix de la Charente n° 17 de mars 1941 - Organe de la Région Charente du PCF)
DE 1871 A 1941
Les capitalistes d'aujourd'hui sont
les dignes héritiers des Versaillais
par Maurice THOREZ et Jacques DUCLOS
[...]
Le vieux maréchal embastille les communistes parce que, dès septembre
1939, ils se dressèrent contre la guerre impérialiste et cet homme qui
au soir de sa vie a accédé au pouvoir en passant par les couloirs de la
défaite, fut hier le soutien des responsables de la guerre qu'il ne se
hâte pas de faire juger de crainte de voir son attitude approbative
d'hier évoqueé par les accusés eux-mêmes devant la Cour de Riom.
Si
l'occupation de la France par l'Allemagne suffit à fournir la preuve
que le « nouvel ordre européen » de M. Hitler signifierait pour la
France un scandaleux asservissement, il n'est pas moins certain que le
mouvement des de Gaulle et de Larminat, foncièrement réactionnaire
et antidémocratique, ne vise à rien d'autre, lui aussi, qu'à priver
notre de pays de toute liberté au cas d'une victoire anglaise. [...]
Comme le recommande le programme du Parti que les communistes ont le
devoir de faire connaître par la masse des Français, il est
indispensable qu'ouvriers, paysans, petites gens, ménagères, mères de
famille luttent pied à pied pour défendre leur pain et celui de leurs
enfants; il est indispensable aussi que les travailleurs qui suivaient
hier les chefs du Parti radical et du Parti socialiste s'unissent à
leurs communistes pour former un véritable Front populaire de lutte qui
demain fera flotter à nouveau sur note pays, et cette fois pour
toujours, le grand drapeau du pain, de la liberté et de la paix, le
drapeau de la France libre et indépendante.
(L'Humanité numéro spécial du 18 mars 1941 - Organe central du PCF)
Numéro spécial commémorant la Commune de Paris, l'Humanité du 18 mars 1941 publie un texte de Maurice Thorez et Jacques Duclos intitulé "De 1871 à 1941 / Les capitalistes d'aujourd'hui sont les dignes héritiers des Versaillais".
De ce texte signé par les secrétaire et secrétaire général du PCF, on retiendra les idées suivantes :
1) Maurice Thorez et Jacques Duclos affirment que le régime de Vichy réprime les communistes pour leur engagement "contre la guerre impérialiste" autrement dit pour leur pacifisme. Aucune mention d'une lutte armée contre l'occupant allemand.
2) Maurice Thorez et Jacques Duclos soutiennent que le Maréchal Pétain, qui "fut hier le soutien des responsables de la guerre" autrement dit un belliciste, refuse de les faire juger pour ne pas être mis en cause par les accusés. Aucune condamnation du pacifisme du Maréchal Pétain.
3) Maurice Thorez et Jacques Duclos accusent le Général de Gaulle d'être à la tête d'un mouvement "foncièrement réactionnaire et antidémocratique" autrement dit fasciste et de vouloir en réalité "priver notre de pays de toute liberté au cas d'une victoire anglaise". Aucune célébration de la Résistance ou de l'Angleterre.
4) Maurice Thorez et Jacques Duclos appellent les militants communistes à faire leur "devoir" en diffusant le programme pacicifiste du PCF intitulé "Pour le salut du peuple de France". Aucun Appel à la Résistance.
De ce texte signé par les secrétaire et secrétaire général du PCF, on retiendra les idées suivantes :
1) Maurice Thorez et Jacques Duclos affirment que le régime de Vichy réprime les communistes pour leur engagement "contre la guerre impérialiste" autrement dit pour leur pacifisme. Aucune mention d'une lutte armée contre l'occupant allemand.
2) Maurice Thorez et Jacques Duclos soutiennent que le Maréchal Pétain, qui "fut hier le soutien des responsables de la guerre" autrement dit un belliciste, refuse de les faire juger pour ne pas être mis en cause par les accusés. Aucune condamnation du pacifisme du Maréchal Pétain.
3) Maurice Thorez et Jacques Duclos accusent le Général de Gaulle d'être à la tête d'un mouvement "foncièrement réactionnaire et antidémocratique" autrement dit fasciste et de vouloir en réalité "priver notre de pays de toute liberté au cas d'une victoire anglaise". Aucune célébration de la Résistance ou de l'Angleterre.
4) Maurice Thorez et Jacques Duclos appellent les militants communistes à faire leur "devoir" en diffusant le programme pacicifiste du PCF intitulé "Pour le salut du peuple de France". Aucun Appel à la Résistance.
La "collaboration"
politique du
"SERREZ LA CEINTURE"
[...]
Enfin,
il arrive parfois que des représentants du pouvoir nazi, s'adressant à
des Français, leur tiennent un langage dépouillé d'artifice et qui
s’accommode bien peu avec les descriptions bucoliques de la
collaboration dont se régale les lecteurs de Marcel Déat et les
auditeurs de Coco Fontenoy et du cagoulard Deloncle.
Nous
n'en voulons pour preuve que le discours prononcé ces jours-ci par le
secrétaire Waldman, représentant l'administration allemande. Comme tout
ne tourne pas rond en territoire occupé, M. Waldman avait réuni les
Préfets à St-Germain et il leur a parlé comme un Führer parle à des Gauleiter.
C'est la Gestapo qui commande [...]
Aidez à la guerre allemande [...]
La déportation pour les chômeurs [...]
« Mangez-moins ! » [...]
Face à cette politique d'oppression capitaliste,
il n'y a qu'un socialisme, c'est celui qui supprime l'exploitation de
l'homme par l'homme, celui dont les communistes portent le drapeau. Il
n'y a qu'une politique de paix et d'Entente internationale c'est celle
qui rassemblera les peuples délivrés de l'oppression impérialiste et de
la sujétion sociale.
La vraie révolution, le vrai socialisme, la vraie paix, c'est pour
cela que luttent les communistes qui, à la place d'un gouvernement de
marionnettes, veulent donner à la France un Gouvernement du Peuple."
(L'Humanité numéro spécial du 18 mars 1941 - Organe central du PCF)
Publié dans l'Humanité numéro spécial du 18 mars 1941, l'article « La collaboration / politique du "Serrez vous la ceinture" »
présente la particularité d'être un plaidoyer pour la Paix avec
l'Allemagne nazie qui s'appuie sur une virulente dénonciation de...
l'occupation allemande.
En effet le texte dénonce le règne de la Gestapo dans la zone occupée, une économie française soumise aux exigences de la guerre allemande, le sort des chômeurs qui seront contraints d'aller travailler en Allemagne soit pour fuir la misère, soit parce qu'ils auront été déportés; et enfin le rationnement qui est imposé uniquement aux pauvres.
Pour l'Humanité tous ces maux n'ont qu'une seule cause : "l'oppression capitaliste" imposée par le Régime de Vichy. L'ennemi des communistes n'est donc pas le nazisme mais le capitalisme.
Pour un mettre un terme à cette situation, l'Humanité plaide pour un "Gouvernement du Peuple" qui renversera le régime capitaliste (libération sociale) et négociera un traité de Paix avec Hitler (libération nationale).
La France communiste et l'Allemagne nazie pourront même s'appuyer sur cette paix pour construire une nouvelle relation franco-allemande avec comme principe "l'Entente internationale" des peuples.
Dernier élément, l'Humanité affirme que les communistes défendent la "vraie" révolution, le "vrai" socialisme, la "vraie" paix pour se démarquer du Rassemblement National Populaire - parti collaborationniste majoritairement de gauche fondée en février 1941 par Marcel Déat - qui définit son projet pacifiste comme révolutionnaire et socialiste.
En effet le texte dénonce le règne de la Gestapo dans la zone occupée, une économie française soumise aux exigences de la guerre allemande, le sort des chômeurs qui seront contraints d'aller travailler en Allemagne soit pour fuir la misère, soit parce qu'ils auront été déportés; et enfin le rationnement qui est imposé uniquement aux pauvres.
Pour l'Humanité tous ces maux n'ont qu'une seule cause : "l'oppression capitaliste" imposée par le Régime de Vichy. L'ennemi des communistes n'est donc pas le nazisme mais le capitalisme.
Pour un mettre un terme à cette situation, l'Humanité plaide pour un "Gouvernement du Peuple" qui renversera le régime capitaliste (libération sociale) et négociera un traité de Paix avec Hitler (libération nationale).
La France communiste et l'Allemagne nazie pourront même s'appuyer sur cette paix pour construire une nouvelle relation franco-allemande avec comme principe "l'Entente internationale" des peuples.
Dernier élément, l'Humanité affirme que les communistes défendent la "vraie" révolution, le "vrai" socialisme, la "vraie" paix pour se démarquer du Rassemblement National Populaire - parti collaborationniste majoritairement de gauche fondée en février 1941 par Marcel Déat - qui définit son projet pacifiste comme révolutionnaire et socialiste.
"Le programme du Parti communiste édité clandestinement sous le titre « Pour le salut du peuple de France » associe les revendications des masses ouvrières et des masses paysannes".
(L'Humanité numéro spécial du 18 mars 1941 - Organe central du PCF)
"Notre Parti
n'a jamais été aussi fort, débarrassé des lâches et des traîtres, c'est
avec confiance et fierté que nous accomplissons notre tâche.
Nous luttons "Pour le salut du Peuple de France".
Le Peuple de France veut la Paix, il veut que soient libérés le sol national et ses fils prisonniers de guerre.
Le
Peuple de France considère qu'il est d'un intérêt vital pour lui
d'établir de solides liens d'amitié avec le grand Pays des Soviets.
La
France veut un Gouvernement qui soit l'émanation du peuple, un
gouvernement qui, en s'appuyant sur le peuple, serait capable de
réaliser à l’œuvre indispensable de salut national !
Le
gouvernement du Peuple, expression de la volonté nationale et non d'une
conjuration de profiteurs comme l'est la clique de Vichy prendrait
immédiatement les décisions de politique extérieure et intérieure
indispensables au salut du pays.
"Peuple
de France, c'est entre tes mains qu'est l'arme de ta délivrance; c'est
par l'union et par la lutte que tu sauras et que tu feras de notre pays,
dans une Europe libérée de la domination capitaliste, une France libre,
forte et heureuse."
Cette
union nécessaire se réalise autour du Parti Communiste Français sous le
glorieux drapeau de Marx-Engels-Lénine-Staline, lutte pour la
libération sociale et nationale de la France."
"Lisez, diffusez le programme du Parti Communiste Français "POUR LE SALUT DU PEUPLE DE FRANCE"."
(Lutter et vaincre numéro spécial de mars-juin 1941 - Organe de la Région Paris-Sud du PCF)