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Le PCF condamne le Général de Gaulle et son Appel du 18 juin 1940 (Partie II : Automne 1940)


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Textes de la direction centrale du PCF : tracts, brochures, papillons, l'Humanité .

          
Textes (tracts, journaux, éditions locales de l'Humanité, papillons) des Régions du PCF (une Région couvre un ou plusieurs départements) :
- zone occupée : Nord et Pas-de-Calais (Martha Desrumeaux), Bretagne (Robert Ballanger), Normandie (André Pican), Picardie, Somme, Gironde et les 5 Régions composant la région parisienne : Paris-Ville, Paris-Est, Paris-Ouest, Paris-Sud, Paris-Nord.
- zone libre : Puy-du-Dôme, Corrèze, Charente, Cher, Bouches-du-Rhône.

          
Communications entre le PCF et l'Internationale communiste, entre le PCF et l'antenne de l'IC installée à Bruxelles sous la direction d'Eugen Fried, et enfin entre le PCF et ses Régions.

          
Textes de la Fédération des Jeunesses communistes (tracts, brochures, l'Avant-garde).

La Partie II comprend les mois d'Octobre, Novembre , et Décembre.



OCTOBRE 1940



"Les jusqu'au-boutistes de la guerre impérialiste réfugiés à Londres n'apportent aucune solution.
La jeunesse française refuse de s'inscrire dans un l'un ou l'autre des camps impérialistes. Elle n'acceptera de verser son sang ni pour la clique de Londres avec ses de Gaulle, ni celle de Vichy avec ses Laval."

(Notre jeunesse de septembre-octobre 1940 - Revue des Jeunesses communistes)


JOURNAL COMMUNISTE INTERDIT EN ANGLETERRE

"Radio-Paris" a annoncé que le gouvernement anglais vient d'interdire le "Daily Worker", organe du Parti communiste anglais. Churchill et le Chef travailliste Attlee montre ainsi une fois de plus leur vrai visage de réactionnaire et d'ennemis du peuple.
Mais ces messieurs ne sont pas seuls, et pour être vrai jusqu'au bout, "Radio-Paris" aurait pu annoncer aussi que "l'HUMANITE" interdite par Daladier, est toujours interdite.

(L'Humanité n° 82 du 7 octobre 1940 - Organe central du PCF)

S'appuyant sur une information erronée de Radio-Paris - l'interdiction par le gouvernement anglais du Daily Worker, organe central du Parti communiste de Grande-Bretagne qui s'est mobilisé contre la guerre impérialiste dès septembre 1939 - l'Humanité du 7 octobre 1940 dénonce avec virulence les deux principaux dirigeants de l'Angleterre - le conservateur Winston Churchill et le travailliste Clement Attlee  - en les qualifiant de "réactionnaire(s) et d'ennemis du peuple".

Le sort du Daily Worker permet en outre à l'Humanité de rappeler qu'elle a été interdite en août 1939 pour son soutien au Pacte germano-soviétique et que cette interdiction n'a toujours pas été levée par les autorités allemandes.

Pour terminer on mentionnera que le Daily Worker ainsi que The Week, bulletin d'information du journaliste communiste Claud Cockburn, ont été interdits par le gouvernement anglais le 21 janvier 1941 en raison de leur opposition à la guerre contre l'Allemagne nazie.

Cette décision a été condamnée par les communistes. Un exemple, le texte "L'impérialisme américain et la guerre mondiale" publié dans La Politique communiste n° 3 de mars 1941 :

"Au surplus, certaines coïncidences récentes sont dignes de retenir l'attention. C'est au moment où la presse et la radio de Londres célèbrent les décisions du Président Roosevelt que le cabinet Churchill interdit le quotidien communiste Daily Worker et l'hebdomadaire [The] Week, coupables aux yeux des Ministres de Sa Majesté de réclamer pour l'Angleterre un gouvernement populaire capable d'énoncer les buts d'une paix démocratique, équitable, exclusive de toute hégémonie et impliquant la libération de ces 300 millions d'Hindous en révolte ouverte contre la Métropole et dont le Pandit Nehru vient d'exprimer devant le Tribunal de Bombay les légitimes aspirations."

La Politique communiste explique que le gouvernement Churchill a interdit la presse communiste au motif que celle-ci défendait la constitution d'un "gouvernement populaire", autrement dit un gouvernement dirigé par le Parti communiste de Grande-Bretagne, qui établirait avec l'Allemagne nazie "une paix démocratique, équitable, exclusive de toute hégémonie" et qui en outre libérerait les peuples coloniaux de la tutelle anglaise.

L'interdiction de la presse communiste outre-Manche est donc une illustration du bellicisme de l'impérialisme anglais qui a d'ailleurs été renforcé, souligne la brochure communiste, par l'adoption récente par le Congrès américain de la Loi du Prêt-Bail qui permet aux Etats-Unis de fournir une aide massive à l'Angleterre.


"Et maintenant les Doriot, les Gitton et les De Gaulle voudraient nous faire recommencer la guerre au profit d'une des nations belligérantes.
Comme le disait Vaillant-Couturier Jeunesse de France, UNISSONS-NOUS POUR L'INDEPENDANCE DE LA FRANCE ET POUR LA PAIX." 
"Le Gouvernement de Vichy vient de prendre un décret maintenant la classe 1938 sous les drapeaux.
Cette mesure fait partie du plan des Pétain, Laval, Doriot, Gitton, Déat, qui veulent nous faire recommencer la guerre pour une autre puissance.
La Jeunesse de France ne veut faire la guerre ni pour De Gaulle, ni pour les maîtres de Doriot, elle veut la Paix dans l'indépendance."
(L'Avant-Garde n° 20 du 13 octobre 1940 - Organe central des Jeunesses communistes)

L'Avant-Garde du 13 octobre 1940 appelle la "Jeunesse de France" à se mobiliser pour... "LA PAIX" avec l'Allemagne nazie.

C'est donc au nom de "la Paix dans l'indépendance" que l'organe central des Jeunesses communiste condamne et le Maréchal Pétain et le Général de Gaulle. 

Le premier est accusé de vouloir entraîner de nouveau la France dans la guerre au profit cette fois de l'impérialisme allemand. Quant au second il est condamné pour son projet visant à libérer la France non seulement par les armes mais en comptant en plus sur le soutien de l'Angleterre impérialiste.

Pour les communistes, l'indépendance de la France ne sera préservée qu'à la condition de ne soutenir aucun des belligérants dans la guerre qui oppose les impérialismes anglais et allemand. Cette conception de l'indépendance sera caduque après le 22 juin 1941 et l'entrée des troupes allemandes... sur le territoire soviétique.

Pour terminer on mentionnera que ce numéro de l'Avant-Garde est daté du 13 octobre 1940, jour de l'arrestation de Guy Môquet par la police française pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 qui proscrit toute activité communiste.


[Télégramme du PCF]

"Le courant en faveur des Anglais est en voie de prévaloir ce qu'exige de notre part un développement de la propagande en faveur de l'URSS".

(Télégramme du 15 octobre 1940 signé par Jacques Duclos, Benoît Frachon et Maurice Tréand / B. Bayerlein, M. Narinski, B. Studer, S. Wolikow, Moscou, Paris, Berlin. Télégrammes chiffrés du Komintern, 1939-1941, 2003, p. 333)

Dans un télégramme du 15 octobre 1940 adressé à l'IC, la direction du Parti communiste indique que le courant d'opinion favorable à l'Angleterre, dont elle a signalé le développement dans son télégramme du 27 septembre 1940, s'impose dans la population.

Comme dans son précédent message, elle indique que sa réaction à cette situation favorable à l'Angleterre et au Général de Gaulle sera d'accentuer sa propagande en faveur de l'URSS dont les relations pacifiques avec l'Allemagne doivent servir de modèle aux relations franco-allemandes.

Dans les faits, la propagande communiste célèbrera le modèle soviétique mais surtout reprendra ses attaques contre l'Angleterre et le Général de Gaulle présenté comme un agent de l'impérialisme britannique.


"Ne serait-il pas juste, alors que tant de gens souffrent, d'exproprier les grands capitalistes aryens et juifs pour donner du pain et du travail à tous ?
Le peuple pense que ce serait juste, et il sait que les communistes le feraient s'ils étaient au pouvoir."

(L'Humanité n° 85 du 25 octobre 1940 - Organe central du PCF)

Le 27 septembre, les autorités allemandes signent une ordonnance organisant le recensement de tous les Juifs présents en zone occupée et stipulant que tout commerce, dont le propriétaire est Juif, devra être désigné comme "Entreprise juive" par une affiche spéciale en langues allemande et française. Le 3 octobre, Vichy promulgue un statut des Juifs. Le 18 octobre, nouvelle Ordonnance allemande imposant aux entreprises juives de se déclarer.

C'est dans ce contexte marqué par les première mesures antisémites que l'Humanité n° 85 du 25 octobre 1940 affirme que si les communistes "étaient au pouvoir" ils exproprieraient "les grands capitalistes aryens et juifs" pour lutter contre la misère.

Cette mesure permet de caractériser à la fois le projet du Parti communiste et son analyse de l'antisémitisme.

Sur le premier point, on rappellera que depuis le début du conflit le Parti communiste défend sur le plan extérieur la Paix avec l'Allemagne et sur le plan intérieur l'instauration d'un régime socialiste. Ce projet est résumé par la formule : la Paix par la Révolution socialiste.

Proposer l'expropriation des capitalistes n'est donc pas une surprise. On notera toutefois que l'Humanité clandestine utilise un vocabulaire emprunté aux nazis ("aryens") pour signifier que les capitalistes "juifs" seront aussi spoliés.

La définition de l'antisémitisme donnée par les communistes explique le contenu de cette mesure.

Ces derniers soutiennent que l'antisémitisme est une "invention" (1) des capitalistes ayant pour finalité de diviser la classe ouvrière. Pour le combattre, il propose l'union de tous les prolétaires contre tous les capitalistes "sans distinction de race ou de religion"  (2).

Deux remarques sur cette analyse. Tout d'abord, elle délivre un brevet d'innocence au nazisme en matière d'antisémitisme. Ensuite, elle induit que les capitaliste juifs sont des antisémites.

(1) L'Humanité n° 75 du 10 septembre 1940.
(2) Ibid.


A BAS LA DIPLOMATIE SECRETE

Deux jours après l'annonce de l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne, sans la moindre consultation populaire, le maréchal Pétain a rencontré le Chancelier Hitler. [...]
Le principe d'une collaboration entre la France et l'Allemagne a été acceptée par Pétain et les détails de cette collaboration seront fixés par la suite.

Le peuple n'est tenu au courant de rien
Derrière le vieux maréchal qui, hier complotait avec les cagoulards et qui, aujourd'hui, est un des principaux profiteurs de la défaite, le sinistre Laval mène le jeu de la diplomatie secrète. Il négocie au nom de la France et le peuple n'est tenu au courant de rien. [...]
De même que des criminels entraînèrent la France dans la guerre en cachant la vérité au peuple, de même des gouvernants non moins criminels veulent entraîner la France dans de redoutables aventures en lui cachant la vérité.

Pas de "sac au dos"
Depuis un certain temps, déjà, les hommes de Pétain-Laval, les Doriot, Gitton, Déat et autres traîtres mènent campagne pour l'entrée en guerre de la France aux côtés de l'Allemagne et cette propagande, inspirée, prend tout son sens avec l'annonce de la collaboration franco-allemande. [...]
Dans de telles conditions, la "collaboration" franco-allemande est grosse de dangers de guerre pour notre pays qui ne veut pas remettre "sac à dos".

Où veut-on en venir ?
Veut-on créer une situation qui aboutirait à entraîner dans la guerre les marins et les aviateurs français d'abord, et peut-être aussi les soldats par la suite ? Veut-on que la population française qui souffre déjà du fait que la France est utilisée comme base d'opérations militaires ait encore à souffrir davantage ?
Tels sont les problèmes posés et à cela, le Parti Communiste répond très nettement. De même que notre Parti s'est dressé contre la guerre impérialiste faite pour le compte de la finance anglaise, de même il se dresse contre l'entrée en guerre de la France pour le triomphe d'un soit-disant "nouvel ordre européen" qui serait la consécration de la vassalisation de la France.
Nous ne voulons pas que des soldats français se fassent tuer, ni pour de Gaulle, ni pour Doriot et Déat, car ce n'est pas en associant son destin à un des groupes impérialistes en guerre que la France pourra se sauver; elle ne se sauvera qu'en se débarrassant de l'odieux régime capitaliste.

Leur "nouvel ordre"
Les hommes de Vichy poussent la France à l'aventure et le peuple bâillonné est privé de toute liberté. Dans les deux zones, les prisons et les camps de concentration regorgent.
C'est un odieux régime intérieur pire que celui de Daladier et Mandel, pourtant bien abject, qui est imposé à notre pays sous prétexte de "nouvel ordre". C'est pour que les ploutocrates aient tous les droits et que les travailleurs soient traités en esclaves que le tandem Pétain-Laval voudrait lancer la France dans la guerre, mais le peuple ne veut pas remettre "sac au dos". Les Français savent qu'ils ont été roulés en tant que "soldats de la liberté" pour l'Angleterre; ils n'ont nulle envie d'être les "soldats du nouvel ordre européen" pour l'Allemagne.
Ce que la France espère et veut, ce n'est ni un gouvernement Pétain-Laval, ni un "conseil" de de Gaulle, mais un gouvernement du peuple seul capable d'être un gouvernement français parce que soustrait à toutes les influences capitalistes et impérialistes.
A bas la diplomatie secrète
A bas la guerre impérialiste
Vive la France libre et indépendante."

(L'Humanité n° 86 du 31 octobre 1940 - Organe central du PCF)

A la suite de sa rencontre avec le Chancelier Hitler le 24 octobre dans la ville de Montoire-sur-le-Loir, le Maréchal Pétain annonce dans un discours radiodiffusé le 30 octobre qu'il entre "dans la voie de la collaboration".

L'Humanité clandestine réagit dès le lendemain à cette annonce dans un article titré "A bas la diplomatie secrète".

Persuadé que le Maréchal Pétain s'est secrètement engagé à rependre les armes aux côtes de l'Allemagne, le journal communiste déclare que le Parti communiste s'oppose à cet engagement comme il s'est opposé à la guerre impérialiste "faite pour le compte de la finance anglaise" entre septembre 1939 et juin 1940. Autrement dit les Français, "qui ont été roulés en tant que "soldats de la liberté" pour l'Angleterre", n'ont aucune envie d'être "les "soldats du nouvel ordre européen" pour l'Allemagne". L'Humanité ajoute que le Parti communiste refuse que "des soldats français"se fassent tuer "pour de Gaulle" qui sert l'impérialisme anglais ou "pour Doriot et Déat", un ancien communiste et un ex-socialiste, qui servent l'impérialisme allemand. Enfin, elle plaide pour "un gouvernement du peuple", le seul capable "d'être un gouvernement français" car il ne sert aucun intérêt impérialiste étranger contrairement au "gouvernement Pétain-Laval" et au « "conseil" de de Gaulle » (référence au Conseil de la défense de l'Empire créé le 27 octobre 1940).

Dernier élément, ce numéro mentionne le Général de Gaulle. C'est une première depuis le n° 58 du 1 juillet 1940. On rappellera que les communistes l'ont dénoncé dès le 25 juin dans un Appel au Peuple de Paris et qu'en juillet ils ont cessé leurs attaques. Deux motifs expliquent ce silence. Tout d'abord, ils ont jugé que les Appels du Chef de la France Libre restaient sans échos dans la population et qu'ils n'étaient donc pas nécessaire de l'attaquer. Ensuite, des instructions de l'IC recommandant cette attitude pour ne pas apparaître comme solidaire de la propagande anglophobe et antigaulliste de Vichy.



NOVEMBRE 1940



LETTRE
aux Militants communistes

Chers camarades,

Depuis plus d'une année, privée de tous moyens légaux d'expression, insulté, calomnié, persécuté, notre Parti Communiste a résisté à tous les coups des ennemis du peuple. Rien n'a pu arrêter sa lutte courageuse contre la guerre impérialiste, et rien n'a pu abattre la confiance de ses membres dans la victoire finale du prolétariat, dans le triomphe final de la cause du communisme.

En nous dressant contre la guerre impérialiste, dans laquelle la France avait été jeté par un gouvernement indigne soutenu par le Parlement unanime, à l'exception des communistes, nous avons rempli notre devoir de prolétaires révolutionnaires ne perdant pas de vue que, selon la belle formule de Karl Liebknecht, « L'ENNEMI EST CHEZ NOUS ». [...]

ILS VOUDRAIENT FAIRE DES FRANCAIS
LES SOLDATS DE L’ÉTRANGER

La guerre pour la domination du monde capitaliste continue et sa fin n'apparaît pas prochaine. L'Allemagne et l'Italie d'une part et d'autre part l'Angleterre aidée par les Etats-Unis continuent à ce battre et la conflagration actuelle risque fort de s'étendre dans les mois à venir. C'est pourquoi on tentera peut-être d'entraîner à nouveau notre malheureux pays dans la guerre impérialiste, les traîtres Doriot et Gitton voulant que les français mettent « SAC AU DOS » pour faire la guerre à l'Angleterre afin d'aider l'Allemagne, les agents de de Gaulle voulant faire tuer des Français pour aider l'Angleterre dans sa lutte contre les allemands.

De même qu'il a combattu hier la guerre impérialiste, le Parti Communiste combattra toute tentative, quelle qu'elle soit, de jeter à nouveau la France dans la guerre impérialiste. [...]

Notre parti est opposé à toute guerre de conquête, à toute guerre d'oppression, et de même que nous avons lutté contre les impérialistes français, contre le Traité de Versailles et contre l'occupation de la Rhur, de même que nous avons avec le camarade Thaelmann et le Parti Communiste Allemand défendu le peuple allemand contre l'oppression des Alliés, de même nous nous élevons contre un traité de Versailles à Rebours qui ruinerait la France pour le plus grand profit de quelques ploutocrates, tout comme l'Allemagne fut ruinée après la première guerre impérialiste pour le profit de quelques parasites capitalistes. 

UN PEUPLE QUI OPPRIME D'AUTRES PEUPLE NE PEUT PAS ETRE LIBRES, disaient Marx et Engels; c'est ce principe qui nous a guidés dans la lutte contre le Traité de Versailles  et ce principe guidera aussi dans leurs luttes nos frères, les ouvriers des autres pays.

Nous communiste, nous voulons la liberté et l'indépendance de la France et nous sommes le seul Parti exprimant ainsi les sentiments profonds de notre peuple tout entier qui comprend qu'une victoire impérialiste se traduirait par la vassalisation de la France.

Ni dominion britannique, ni protectorat allemand, la France aux Français, telle est la pensée profonde des millions de Français que nous devons organiser, rassembler et guider dans la lutte.

CONTRADICTIONS IMPERIALISTES
ET PUISSANCE SOVIETIQUE

Nous sommes au quatorzième mois de la deuxième guerre impérialiste en Europe et nous avons sous les yeux le bilan suivant : un puissant impérialisme a été abattu [La France]; ceux qui avaient l'habitude faire la guerre par procuration sont obligés de se battre directement [L'Angleterre]; ceux qui déclarèrent la guerre au dernier moment dans l'espoir qu'elle durerait quinze jours, sont obligés de continuer la lutte [L'Italie] et ceux qui comptaient sur de fulgurantes et décisives victoires doivent tout recommencer au moment où ils croyaient avoir tout fini [L'Allemagne][...]

NOUS LIER AUX MASSES

De grandes tâches s'offrent à nous, chers camarades, des tâches que vous saurez remplir avec l'intelligence et dévouement. Mieux encore que pendant la participation de la France à la guerre impérialiste notre politique est comprise par le peuple. Nous sommes le seul Parti qui n'ait pas fait faillite, le seul Parti qui soit resté debout au milieu des événements, le seul Parti qui ait donné des preuves de clairvoyance et de courage. C'est là la raison pour laquelle monte  vers nous un grand courant de confiance populaire.

Mais il ne suffit pas d'avoir eu raison dans la lutte contre la guerre impérialiste pour mériter et garder la confiance du peuple; on ne fait confiance qu'à ceux qui agissent sans trêve ni défaillance, et c'est pourquoi notre devoir est d'agir, de nous lier, de nous mêler à la masse des travailleurs. [...]

 Gardez-vous, camarades, de rester isolés dans une sorte de tour d'ivoire en vous contentant d'affirmer que le Parti a eu raison, sans vous mêler à la masse, sans faire écho à ses plaintes et sans participer à ses luttes. La place de tout communiste est dans le mouvement de masse; c'est dans le contact permanent avec les masses populaires que notre Parti puise sa force et son influence politique.

NOUS SOMMES
 LE SEUL PARTI FRANCAIS

On persécute le Parti communiste parce qu'il est le seul Parti Français, parce qu'il est le Parti de l'amitié avec l'URSS, parce qu'il est le Parti du relèvement de la France. On nous persécute parce que nous sommes le Parti de l'avenir, parce que nous sommes le Parti qui veut faire payer les riches et confisquer les bénéficies de guerre, parce que nous sommes le Parti qui veut nationaliser sans indemnité les Banques, Compagnies d'Assurances, Mines, Chemins de Fer et autres entreprises capitalistes pour donner du travail et du pain au Peuple de France; on nous persécute parce que nous sommes le Parti de la lutte sans merci contre le capitalisme, parce que nous sommes le Parti qui donnera à la France le gouvernement du peuple auquel elle aspire, le gouvernement de la libération sociale et de l'indépendance nationale. [...]

Notre presse est interdite, mais grâce à vous, grâce à vos initiatives, grâce à vos efforts elle est, et continuera à être, quand même, largement diffusée.

Merci à vous tous camarades, qui tournez nos tracts et nos journaux; merci à vous qui en assurez la diffusion en faisant preuve de tant d'ingéniosité et de courage; merci à vous tous, qui par tant de moyens divers, faites connaître les mots d'ordre de notre Parti; continuez votre magnifique action de propagande révolutionnaire, faites en sorte que notre Humanité, que nos journaux aillent partout expliquer la politique communiste, et montrer au peuple le chemin de la libération, le chemin du salut. [...]

L'AVENIR NOUS APPARTIENT

[...]
A l'exemple du grand Parti de LENINE et STALINE qui a fait de la veille Russie tzariste épuisée et misérable le puissant et magnifique pays des Soviets, nous ferons de la France, aujourd'hui vassalisée et humiliée, que personnifient Pétain et Laval, une France rénovée, libre et indépendante dans une Europe débarrassée de la domination capitaliste. [...]


Au nom du Comité Central
du Parti Communiste Français (SFIC) :

MAURICE THOREZ                                                             JACQUES DUCLOS
         secrétaire général.                                                                       secrétaire.

(Lettre aux militants communistes de novembre 1940)

En novembre 1940, soit quatre mois après le début de l'occupation allemande, le Parti communiste s'adresse à ses membres dans une "Lettre aux militants communistes".

Rédigée au mois d'octobre ("Nous sommes au quatorzième mois de la deuxième guerre impérialiste"), cette lettre porte les signatures de Maurice Thorez et de Jacques Duclos, secrétaire général et secrétaire du PCF.

La signature de Maurice Thorez doit convaincre les militants que ce dernier est présent sur le territoire français et que c'est lui qui dirige le Parti dans la clandestinité. En réalité le secrétaire général du PCF s'est réfugié en Russie après sa désertion en octobre 1939 et un court séjour en Belgique.

Tirée à 200 000 (1) exemplaires, la "Lettre aux militants communistes" est le tract le plus important diffusé par les communistes à l'automne 1940. C'est pour cette raison qu'elle sera reproduite en mars 1941 dans les 20 000 (2) exemplaires des Cahiers du Bolchévisme du 1er trimestre 1941.

Tract pacifiste, antigaulliste et anglophobe, cette lettre vise trois objectifs : rappeler aux militants communistes la ligne du Parti, célébrer leur engagement et enfin définir leurs tâches.

De ce texte, on retiendra deux points particuliers : la condamnation de la guerre impérialiste et les motifs de la persécution des communistes.

Sur le premier point, le tract se félicite de la défaite de la France ("un puissant impérialisme a été abattu") et illustre un nouveau thème dans la propagande communiste : la dénonciation commune des agents de l'impérialisme anglais (De Gaulle) et ceux de l'impérialisme allemand (Doriot à Paris et Pétain à Vichy) qui veulent engager une nouvelle fois la France dans une guerre impérialiste.

Sur le second, il indique que les communistes sont pourchassés par ce que le Parti communiste est le "le seul Parti français", qu'il défend "l'amitié avec l'URSS" et enfin qu'il est "le Parti de la lutte sans merci contre le capitalisme". Aucune référence à la lutte contre les Allemands !!!



(Papillon du Parti communiste de novembre 1940)                                                       

Format réduit permettant de grand tirage, le papillon est un support privilégié de la propagande communiste.

Signé "Le Parti Communiste Français", ce papillon de novembre 1940 plaide pour la constitution d"un Gouvernement de Paix communiste ("THOREZ au pouvoir !") en dénonçant l'illégitimité et du Maréchal du Pétain et du Général de Gaulle pour diriger la France ("La France aux Français").

1) "THOREZ au pouvoir !"

En septembre 1939 les communistes se sont engagés en faveur de la Paix avec l'Allemagne nazie en expliquant que la guerre était impérialiste et que sa cause n'était pas le nazisme mais le capitalisme.

Ils ont manifesté leur pacifisme en plaidant dans un premier temps pour "la Paix immédiate" avant de revendiquer par la suite la constitution d'un Gouvernement de Paix communiste.

Cette revendication a été formulée pour la première fois dans un article de Maurice Thorez publié dans l'Humanité n° 40 du 25 avril 1940 sous le titre "Les "Pitt et Cobourg" de 1940" :

"Le gouvernement que veut le pays n'est pas celui des "Pitt et Cobourg". C'est un gouvernement de paix, s'appuyant sur les masses populaires, donnant des garanties contre la réaction, assurant la collaboration avec l'Union Soviétique pour le rétablissement de la paix générale.
Seulement un tel gouvernement assurera l'indépendance de notre pays en le libérant de la tutelle des agents du capital français et anglais."

Après la défaite de juin 1940, le Parti communiste a maintenu sa revendication d'un Gouvernement de Paix avec des mots d'ordre comme "Thorez au pouvoir", "Vive le Gouvernement du Peuple" ou encore "Vive la République française des Soviets".

2) "La France aux Français"

Le mot d'ordre "La France aux Français" a été lancé par les communistes à l'automne 1940 avec un objectif précis : dénoncer le Maréchal Pétain et le Général de Gaulle comme des agents de l'étranger.

On rappellera que le Parti communiste qui prétend défendre les intérêts de la France est soumis à l'Internationale communiste laquelle est totalement contrôlée par l'URSS et Staline.

Ce papillon de novembre 1940 reprend ce mot d'ordre en le justifiant. En effet, le Général de Gaulle et le Maréchal Pétain sont accusés de servir respectivement "Londres" et "Berlin" et plus précisément "les Capitalistes fauteurs de guerre" anglais et allemands.

Ces accusations permettent de faire plusieurs remarques. Tout d'abord, la guerre entre l'Angleterre démocratique et l'Allemagne nazie est analysée comme l'affrontement de deux impérialismes.

Ensuite, la condamnation des capitalistes fauteurs de guerre définit implicitement le projet du Parti communiste : la Paix par la Révolution socialiste.

Enfin, le Maréchal Pétain n'est pas condamné parce qu'il défend la Paix avec l'Allemagne nazie mais parce qu'il incarne un régime capitaliste qui entraînera de nouveau la France dans la guerre au profit cette fois de l'impérialisme allemand.


"Les jeunes français et françaises n'attendent rien du Général de Gaulle passé au service de l'impérialisme anglais."

(L'Avant-Garde n° 22 de novembre 1940 - Organe central des Jeunesses communistes)


"Ni Londres avec ses De Gaulle, ni Vichy avec ses Laval ! La France aux français par un gouvernement du peuple."

(L'Humanité édition Marseillaise du 2 novembre 1940)


"Guerre dans les colonies où les de gaullistes et les vichyssois se disputent la domination sur des peuples traités en esclaves."

(L'Humanité n° 90 du 21 novembre 1940 - Organe central du PCF)


"La position des communistes français est claire : ils sont contre de Gaulle, agent de l'impérialisme Anglais, jusqu'au-boutiste avec la peau des autres. Ils sont contre le Gouvernement Pétain-Laval, valet de Hitler et qui veut entraîner à nouveau la France dans la guerre Impérialiste. Ils luttent pour une France socialiste, libre et indépendante, pour la libération Nationale et Sociale de leur Pays."

(La Voix du peuple n° 1 du 25 novembre 1940 - Organe de la Région Puy-de-Dôme du PCF)


Ni soldats de l'Angleterre
               avec DE GAULLE ! 
Ni soldats de l'Allemagne
               avec PETAIN !


Vive l'Union
de la Nation Française


NI DOMINION BRITANNIQUE ! 
NI PROTECTORAT ALLEMAND !

Vive la FRANCE

 LIBRE,  INDEPENDANTE ET HEUREUSE 

QUE VEULENT 

ET QUE FERONT LES COMMUNISTES !


Cette affiche est reproduite au verso d'un hors-série non daté de l'Humanité clandestine. Le recto de cette édition est consacrée à un tract d'août 1940 intitulé : "VIVE L'UNION DE LA NATION FRANCAISE !" qui sera aussi publié dans les Cahiers du bolchévisme du 3e trimestre 1940.

L'affiche contient ces deux mots d'ordre :

-"Ni soldats de l'Angleterre avec DE GAULLE ! / Ni soldats de l'Allemagne avec PETAIN !"
- "NI DOMINION BRITANNIQUE ! NI PROTECTORAT ALLEMAND !"

Ils sont apparus dans la propagande communiste après la bataille de Dakar des 23, 24 et 25 septembre.

Un exemple la "Lettre aux militants communistes" rédigée au mois d'octobre et diffusée en novembre : "Ni dominion britannique, ni protectorat allemand, la France aux Français".

Au vu de ces éléments, on peut supposer que l'affiche a été réalisée en octobre ou novembre 1940.



DECEMBRE 1940



La politique de Montoire-sur-Loir

[...]
Voilà pourquoi nous répudions par avance les engagements souscrits à Montoire par le Maréchal et son ministre.
Les communistes sont les champions de l'Entente Internationale des peuples. Ils sont les champions de la Paix. Ils ne repoussent pas les négociations avec aucun gouvernement. [...]
La collaboration que conçoivent les communistes est fondée sur l'égalité des droits et le respect de l'indépendance nationale. Nous luttons pour la Révolution Socialiste [...].
Respect de l'indépendance de la France, indépendance des peuples opprimés des colonies, alliance avec le premier état socialiste, entente internationale des peuples, voilà les éléments inséparables de la seule politique capable de faire régner la paix dans le monde et de combler le fossé entre les belligérants d'hier. C'est la politique des communistes, c'est la politique de la collaboration vraie.[...]

(La politique communiste n° 1 de décembre 1940)

En décembre 1940, le Parti communiste publie clandestinement le premier numéro de la brochure La Politique communiste. Ce numéro, consacré aux relations entre la France et l'Allemagne, est composé d'un seul texte intitulé "La politique de Montoire-sur-(le-)Loir". Ce titre fait référence à l'engagement pris par le Maréchal Pétain d'entrer dans la voie de la collaboration après à sa rencontre avec le Chancelier Hitler le 24 octobre 1940 dans la ville de Montoire-sur-le-Loir.

Dans la première partie du texte, le Parti communiste affirme que "la politique de Montoire" n'apportera pas "la Paix" mais la guerre au motif que cette politique n'est pas fondée sur "la collaboration" avec l'Allemagne mais sur la soumission à l'impérialisme allemand. C'est donc la collaboration pétainiste qui est condamnée et non le principe de la collaboration. D'ailleurs, la politique du Maréchal Pétain est dénoncée en ces termes : "c'est une tromperie que de représenter ce système comme une victoire de l'esprit de collaboration". Quant au mot collaboration, le texte précise que c'est un "mot séduisant" qui renvoie à l'idée de relations franco-allemandes équilibrées et que c'est pour ce motif qu'il ne peut être utilisé pour qualifier la politique du Maréchal Pétain.

La seconde partie du texte présente une alternative à la politique du Maréchal Pétain : "la politique communiste". En matière de politique extérieure, le PCF expose avec clarté son projet pour la France : "Les communistes sont les champions de l'Entente Internationale des peuples. Ils sont les champions de la Paix". Il ajoute que le succès de cette politique pacifiste sera garantie par une collaboration communiste qui sera fondamentalement distincte de celle proposée par le Maréchal Pétain : "La collaboration que conçoivent les communistes est fondée sur l'égalité des droits et le respect de l'indépendance nationale". D'ailleurs, pour bien souligner cette distinction entre collaboration communiste et collaboration pétainiste, le PCF défend sa politique pacifiste en ces termes : "C'est la politique des communistes, c'est la politique de la collaboration vraie".


ETUDIANTS !

Le 11 novembre, vous avez, malgré l'interdiction de l'occupant, célébré le souvenir de vos pères et de vos frères aînés tués dans l'autre guerre.

VOUS AVEZ EU RAISON ! [...]

JEUNES AMIS,[...]

Assurer l'indépendance de la France, c'est permettre à ce pays d'être libéré de la sujétion de l'impérialisme britannique.

Dans une France meurtrie par la défaite où l'ont entraînée des politiciens tarés et des généraux traîtres ou incapables, l'indépendance de la France doit être recouvrée dans la paix. Soucieux, comme vous, de rendre à la France son indépendance et de la soustraire au vasselage et à la colonisation que lui préparent les hommes de Vichy et leurs maîtres de Paris, les Communistes vous disent :

Ce n'est pas par la guerre que la France vaincue redeviendra libre et indépendante.

C'EST PAR LA REVOLUTION SOCIALISTE  [...]

Maître du pouvoir en France, les communistes, observant les mêmes principes, feraient de la France un pays libre, digne et respecté.

Ils défendraient la vraie collaboration internationale fondée sur l'égalité des droits entre les peuples telle que l'a proclamée la Constitution de l'URSS. [...]

Les Régions Parisiennes du Parti Communiste Français (SFIC)
Les Régions Parisiennes de la Jeunesse Communiste de France

(Appel aux "Etudiants !" de décembre 1940)

En décembre 1940, le Parti communiste et les Jeunesses communistes signent un Appel aux "Etudiants" dans lequel ils s'adressent directement aux étudiants qui ont participé à la manifestation du 11 novembre 1940 pour les convaincre de soutenir leur projet de libération qui prévoit sur le plan intérieur la Révolution socialiste (libération sociale) et sur le plan extérieur la Paix avec l'Allemagne nazie (libération nationale).


"Face aux réactionnaires et aux traitres de Vichy le peuple de France doit s'unir autour du Parti Communiste qui veut la liberté et l'indépendance de la France et qui ne veut pas qu'on fasse tuer les français ni pour l'Angleterre ni pour l'Allemagne."

(L'Humanité n° 91 du 3 décembre 1940 - Organe central du PCF


"Pour sauvegarder les privilèges capitalistes, des gouvernements accrochés successivement à LONDRES ou à BERLIN ont transformé la France en une sorte de protectorat. Et ce n'est ni la croix [de] Lorraine de de GAULLE, ni la croix gammée du nazisme qui peuvent rénover notre pays. L'espoir de libération réside dans le peuple, dans la classe ouvrière et son Parti Communiste qui lutte, à l'exemple de l'URSS, pour une FRANCE SOCIALISTE, vraiment indépendante, débarrassée du capital et du joug étranger."

(L'Humanité édition zone Sud n° 85 du 5 décembre 1940.)


"Mais le peuple français ne reconnaît pas les actes de Pétain-Laval, pas plus d'ailleurs que ceux du général félon de Gaulle qui veut faire de la France un dominion anglais. Ni pour l'Angleterre, ni pour l'axe, mais pour la France, voilà ce que pense le peuple et la jeunesse de notre pays."

(L'Avant-garde édition zone Sud n° 25 du 16 décembre 1940)


- A bas la "révolution des trusts" -
VIVE LA VERITABLE REVOLUTION DU PEUPLE

[...]
Par contre, cette "révolution nationale" est pour une poignée de capitalistes, la possibilité d'exploiter, de gruger honteusement tous les travailleurs, d'échapper à [la] confiscation des scandaleux bénéfices de guerre, de réaliser de hideux et sanglants profits sur la misère du peuple; c'est pour une foule de mercantis, la possibilité d'accaparer les marchandises indispensables à l'alimentation et de les revendre impunément à des prix exorbitants.
D'autres également, de Gaulle et sa clique vendue aux banquiers de la City, ceux-là parlent aussi de la révolution nationale alors [que] ceux qui les payent exploitent à outrance les travailleurs anglais, oppriment toutes leurs libertés avec l'assentiment servile des chefs du "Labour Party".
Une seule révolution fera le salut du Pays; ce n'est pas celle des agents de l'étranger qui siègent à Vichy ou à Londres aux ordres les uns et les autres de deux groupes capitalistes ennemis, c'est celle que feront eux-mêmes les travailleurs de France, guidés par le parti communiste et qui, en supprimant l'exploitation de l'homme par l'homme, en expropriant les voleurs des moyens de production, instituera dans notre pays un véritable régime de liberté, d'indépendance, de bonheur et de paix.

(L'Enchaîné n° 20 du 31 décembre 1940 - Organe de la Région Nord du PCF)