Diffusé à la même période que l'Humanité du 1er juillet 1940, le tract "Les bourreurs de crâne au pilori" (Document 1) appelle les travailleurs à se mobiliser pour obtenir des autorités allemandes la légalisation de l'Humanité.
Pour justifier son appel, le Parti communiste avance l'argument suivant : les journaux Le Matin et Paris-Soir - ces "bourreurs de crâne" qui ont soutenu la guerre contre l'Allemagne en propageant les mensonges des bellicistes - ont été légalisés. En revanche, les communistes qui ont lutté en faveur de la Paix, pendant toute la durée du conflit et dans la clandestinité, n'ont toujours pas obtenu "des autorités que soit enfin autorisée la publication normale de l'HUMANITE, Journal du Peuple, au Service du Peuple".
Pour le Parti communiste, la mobilisation des masses doit constituer un atout supplémentaire dans les négociations qu'il vient d'engager avec les Allemands
Négociations de l'été 1940
Suivant les instructions de l'IC, le Parti communiste a entamé le 18 juin 1940, jour de l'Appel du Général de Gaulle, des négociations avec les autorités allemandes pour obtenir la légalisation de ses activités.
Une première négociation s'est déroulée les 18, 19 et 20 juin 1940. Elle a porté uniquement sur la reparution de l'Humanité dont la publication avait été suspendue en août 1939 en raison de son soutien... au Pacte germano-soviétique.
Une seconde négociation a débuté le 26 juin 1940 pour s'achever le 27 août 1940 sur un échec. Au cours de ces pourparlers ont été évoqués notamment la reparution de l'Humanité et de Ce Soir, la libération des élus et militant communistes et enfin le rétablissement des municipalités contrôlées par le PCF.
L'échec de cette tentative de collaboration s'explique à la fois par l'absence de résultat concret et les critiques de l'IC.
L'Humanité n° 58 du 1er juillet 1940
Dans son numéro du 1er juillet 1940, l'Humanité clandestine publie un plaidoyer pour sa légalisation intitulé "Ceux qui ont le droit de parler" :
CEUX QUI ONT LE DROIT DE PARLER
"L'HUMANITE" interdite, en août dernier, par Daladier pour avoir défendu le pacte germano-soviétique, "l'HUMANITE", interdite pour avoir défendu la Paix, ne peut toujours pas paraître normalement.
Par contre, deux journaux bien connus pour leurs mensonges, "Le MATIN" et "PARIS-SOIR" peuvent paraître, mais ils ne parviendront jamais à faire oublier leur triste besogne d'excitation à la guerre.
Et voici que, maintenant, parait aussi une feuille de la bande à Doriot, de cette bande dont on sait que, depuis le premier jour de la guerre, elle a fait chorus avec les fauteurs de massacres.
Cette bande, écrivait le 7 juin dernier : "En frappant la colonne hitléro-thorezienne on est sur de ne pas se tromper", dans le but évident de déclencher l'assassinat en masse des emprisonnés et de désigner les communistes, courageux défenseurs de la Paix, aux poteaux d'exécution du sinistre Mandel.
Le Peuple de France n'aime pas les chiens couchants, ceux qui sont toujours du coté du manche. Il ne peut avoir que mépris pour ceux qui ont hurlé à la guerre, qui ont été les soutiens dociles de la clique Daladier-Reynaud-Mandel.
Les valets des fauteurs de guerre peuvent se répandre aujourd'hui, en bavardages, ils ne feront pas oublier leur attitude d'excitateurs à la guerre.
Un journal a le droit de parler, un journal a le droit de dire leur fait aux responsables des malheurs de la France; ce journal c'est "l'HUMANITE" qui a défendu la grande cause de la liberté et de la Paix, a lutté pour le socialisme contre le capitalisme générateur de misère et de guerre.
"L'HUMANITE" doit pouvoir paraître normalement. Voilà ce que pensent, ce que demande les masses populaires de France.
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Dans ce plaidoyer, l'Humanité invite les autorités allemandes a agir en matière de presse suivant un principe simple : interdire tous les journaux qui étaient bellicistes pendant la guerre de 1939-1940 et autoriser le seul journal qui s'est mobilisé pendant toute la durée du conflit en faveur de la Paix .
Ce journal c'est l'organe central du Parti Communiste Français autrement dit l'Humanité.
Dans son rapport à l'IC du 30 juin 1940, Jacques Duclos évoque la diffusion de l'Humanité n° 58 du 1er juillet 1940 en ces termes :
"Considérant qu'en tout état de cause notre Parti devait parler et ne pas se laisser lanterner [référence aux négociations avec les Allemands] nous avons publié un premier tract de la Région Paris-Ville et comme un journal doriotiste « La Vie Nationale » est paru samedi [samedi 29 juin 1940], les vendeurs étant accompagnés pour éviter de se faire casser la gueule, nous avons fait paraître (1) aussitôt un numéro de « l'Humanité » ronéotypée à grand tirage (100 000 exemplaires) avec le contenu suivant « Ceux qui ont le droit de parler. L'armée Rouge en Bessarabie. Les revendications du peuple de France. Pour remettre la France au Travail. Tous dans le bain. La grande misère des chômeurs. Le gouvernement qu'il nous faut ».
En attaquant à fond le « Matin » et « Paris-Soir » qui continuent à paraître avec l'autorisation des autorités allemandes en attaquant la bande à Doriot et en soulignant que seuls les communistes ont le droit de parler parce qu'ils ont été les seuls à lutter contre la guerre nous indiquons que « l'Humanité » ne peut toujours pas paraître normalement alors que c'est ce journal qui attend le peuple de France." (2)
Dans son rapport, le responsable du Parti communiste clandestin souligne l'importance de l'Humanité n° 58 du 1er juillet 1940 en indiquant que ce numéro a tiré à 100 000 exemplaires. A cette période, chaque numéro de l'Humanité clandestine était tiré entre 70 000 et 100 000 exemplaires. Il détaille aussi le contenu de ce numéro et notamment l'argumentaire développé dans l'article "Ceux qui ont le droit de parler".
On retiendra de cet argumentaire le point suivant : "seuls les communistes ont le droit de parler parce qu'ils ont été les seuls à lutter contre la guerre".
(1) Rédigé le dimanche 30 juin 1940, le rapport de Duclos été expédié le mardi 2 juillet 1940. Ce délai a permis au dirigeant communiste d'ajouter le mot "paraître" au dessus de la phrase "nous avons fait aussitôt un numéro de « l'Humanité » ".
(2) Cahiers d'histoire de l'I.R.M, n° 52-53, 1993, p. 197.
Tract "Les bourreurs de crâne au pilori"
Le tract "Les bourreurs de crâne au pilori" reprend le même argumentaire que celui développé dans l'article "Ceux qui ont le droit de parler".
Tout d'abord il affirme qu'en raison des mensonges qu'elle a propagé pendant toute la durée du conflit franco-allemand, la presse belliciste est totalement discréditée dans la population et que pour le même motif elle ne peut être autorisée par les Allemands. A l'inverse, il soutient que l'Humanité a été le journal de la vérité en s'opposant dès le début du conflit à la guerre contre l'Allemagne et que pour cette raison elle a non seulement conservé toute la confiance des travailleurs mais en plus mérité le droit d'être légalisée par les autorités allemandes. Le tract se termine en appelant les travailleurs à se mobiliser pour obtenir de la puissance occupante la légalisation du seul journal qui a défendu la Paix : le journal l'Humanité.
1) Condamnation de la presse belliciste
Les communistes accusent la presse d'avoir soutenu la guerre contre l'Allemagne nazie en propageant les mensonges des bellicistes.
Ainsi, les "bourreurs de crâne" ont menti "pour essayer de déshonorer les défenseurs de la Paix" autrement dit les communistes, "pour pousser le peuple à une résistance aussi meurtrière qu'inutile", "pour faire durer le calvaire de nos soldats", "pour prolonger la guerre et faire durer le jeu des profiteurs", "pour faire avaler au peuple la nécessité de faire continuer une guerre perdue", "pour faire le jeu des fauteurs de guerre de la City de Londres et des Banques Parisiennes", "pour faire durer un combat qu'il y aurait eu intérêt à faire cesser au plus tôt".
Ces éléments illustrent la ligne pacifiste, anglophobe et anti-républicaine défendue par le Parti communiste depuis le début du conflit.
Elle est aussi accusée d'avoir trompé le peuple sur "la politique des communistes présentés comme des traîtres, alors qu'ils étaient les seuls à lutter pour la Paix".
Pour les communistes, s'engager en faveur de la paix avec les nazis n'était pas un acte de trahison mais une manifestation de patriotisme comme l'écrit Charles Tillon dans sa brochure d'août 1940 intitulée "Union du peuple pour libérer la France" :
"La vérité tragique est maintenant perceptible à tous les français honnêtes : les communistes accusés de trahison parce qu'ils s'opposaient aux plans criminels des 200 familles, condamnés à des siècles de prison pour avoir réclamé la paix quand elle était possible sans désastre, et pour s'être opposés à la transformation de la France en Dominion de l'Angleterre, les communistes étaient et demeurent les véritables patriotes dont l'amour véritable de la Patrie exige que celle-ci soit libérée de ses exploiteurs et de ses traîtres."
Conclusion : cette presse a perdu tout crédit dans la population en raison de ses mensonges, elle doit être interdite par les Allemands en raison de son bellicisme .
2) Eloge de l'Humanité
Dans une France sous la botte allemande, les communistes affirment que ces "bourreurs de crâne doivent être cloués au pilori". Pour remplir cette tâche un seul journal : l'Humanité, interdite parce qu'elle disait "la Vérité" sur le caractère impérialiste de la guerre contre l'Allemagne nazie.
Le tract fait aussi référence à la période légale de l'Humanité en rappelant ses positions pro-allemandes :
- dénonciation de l'occupation de la Rhur par les armées françaises en 1923 : "le journal qui fut le seul à se dresser en 1923 contre l'occupation de la Rhur par Poincaré".
Ce combat de l'Humanité est célébré dans une France qui est occupée par les armées du IIIe Reich !!!
- célébration de la fraternité entre le peuple français et le peuple allemand : "le journal qui a toujours fait flotter bien haut le drapeau de la fraternité des peuples".
Dans son programme de gouvernement de février 1941 intitulé "Pour le salut du peuple de France", le Parti communiste proposera la mesure suivante : "Etablissement de rapports fraternels entre le peuple français et le peuple allemand".
- approbation du pacte germano-soviétique : "le journal qui, en Août dernier, défendit contre tous le pacte germano-soviétique".
Le journal l'Humanité a été suspendu le 26 août 1939 par un arrêté du ministre de l'Intérieur ayant pour base juridique le décret-loi du 24 août 1939 autorisant la suspension de tout journal dont "la publication est de nature à nuire à la défense nationale". La suspension de l'Humanité repose sur un motif précis : le soutien du quotidien communiste au Pacte germano-soviétique.
4) Appel aux travailleurs
Le Parti communiste appelle les travailleurs à se mobiliser pour obtenir des autorités allemandes la légalisation de l'Humanité :
Les communistes accusent la presse d'avoir soutenu la guerre contre l'Allemagne nazie en propageant les mensonges des bellicistes.
Ainsi, les "bourreurs de crâne" ont menti "pour essayer de déshonorer les défenseurs de la Paix" autrement dit les communistes, "pour pousser le peuple à une résistance aussi meurtrière qu'inutile", "pour faire durer le calvaire de nos soldats", "pour prolonger la guerre et faire durer le jeu des profiteurs", "pour faire avaler au peuple la nécessité de faire continuer une guerre perdue", "pour faire le jeu des fauteurs de guerre de la City de Londres et des Banques Parisiennes", "pour faire durer un combat qu'il y aurait eu intérêt à faire cesser au plus tôt".
Ces éléments illustrent la ligne pacifiste, anglophobe et anti-républicaine défendue par le Parti communiste depuis le début du conflit.
Elle est aussi accusée d'avoir trompé le peuple sur "la politique des communistes présentés comme des traîtres, alors qu'ils étaient les seuls à lutter pour la Paix".
Pour les communistes, s'engager en faveur de la paix avec les nazis n'était pas un acte de trahison mais une manifestation de patriotisme comme l'écrit Charles Tillon dans sa brochure d'août 1940 intitulée "Union du peuple pour libérer la France" :
"La vérité tragique est maintenant perceptible à tous les français honnêtes : les communistes accusés de trahison parce qu'ils s'opposaient aux plans criminels des 200 familles, condamnés à des siècles de prison pour avoir réclamé la paix quand elle était possible sans désastre, et pour s'être opposés à la transformation de la France en Dominion de l'Angleterre, les communistes étaient et demeurent les véritables patriotes dont l'amour véritable de la Patrie exige que celle-ci soit libérée de ses exploiteurs et de ses traîtres."
Conclusion : cette presse a perdu tout crédit dans la population en raison de ses mensonges, elle doit être interdite par les Allemands en raison de son bellicisme .
2) Eloge de l'Humanité
Dans une France sous la botte allemande, les communistes affirment que ces "bourreurs de crâne doivent être cloués au pilori". Pour remplir cette tâche un seul journal : l'Humanité, interdite parce qu'elle disait "la Vérité" sur le caractère impérialiste de la guerre contre l'Allemagne nazie.
Le tract fait aussi référence à la période légale de l'Humanité en rappelant ses positions pro-allemandes :
- dénonciation de l'occupation de la Rhur par les armées françaises en 1923 : "le journal qui fut le seul à se dresser en 1923 contre l'occupation de la Rhur par Poincaré".
Ce combat de l'Humanité est célébré dans une France qui est occupée par les armées du IIIe Reich !!!
- célébration de la fraternité entre le peuple français et le peuple allemand : "le journal qui a toujours fait flotter bien haut le drapeau de la fraternité des peuples".
Dans son programme de gouvernement de février 1941 intitulé "Pour le salut du peuple de France", le Parti communiste proposera la mesure suivante : "Etablissement de rapports fraternels entre le peuple français et le peuple allemand".
- approbation du pacte germano-soviétique : "le journal qui, en Août dernier, défendit contre tous le pacte germano-soviétique".
Le journal l'Humanité a été suspendu le 26 août 1939 par un arrêté du ministre de l'Intérieur ayant pour base juridique le décret-loi du 24 août 1939 autorisant la suspension de tout journal dont "la publication est de nature à nuire à la défense nationale". La suspension de l'Humanité repose sur un motif précis : le soutien du quotidien communiste au Pacte germano-soviétique.
4) Appel aux travailleurs
Le Parti communiste appelle les travailleurs à se mobiliser pour obtenir des autorités allemandes la légalisation de l'Humanité :
"Travailleurs, hommes et femmes du peuple qui voulez un journal en qui vous pourrez avoir confiance, demandez aux autorités que soit enfin autorisée la publication normale de l'Humanité, Journal du Peuple, au Service du Peuple."
Diffusion en juillet 1940
La diffusion en juillet 1940 du tract "Les bourreurs de crâne au pilori" est attestée par trois rapports de Jacques Duclos rédigés en juin et juillet 1940.
Dans son rapport à l'IC du 30 juin 1940, le responsable du Parti communiste clandestin mentionne l'édition de ce tract :
"En même temps que ce numéro de « l’Humanité » nous avons édité deux tracts. Un contre les bourreurs de crânes avec des citations qui montrent comment on a trompé le peuple et l’autre contre la bande a Doriot afin de la rendre inutilisable par les allemands." (1)
Il confirme cette information dans une lettre du 2 juillet 1940 adressée à Eugen Fried qui dirige à Bruxelles l'antenne de l'IC chargée de contrôler les Partis communistes d'Europe occidentale :
"En tout cas nous continuons à éditer notre Huma ronéotypée à grand tirage et nous avons fait deux tracts un contre les bourreurs de crane (le Matin et Paris-Soir) et un contre la bande à Doriot qui vient de sortir une feuille hebdomadaire « La Vie nationale »." (2)
Enfin, dans son rapport à l'IC du 18 juillet 1940, Jacques Duclos dresse la liste des tracts diffusés par le Parti communiste avant et après la signature de l'armistice franco-allemand le 22 juin 1940 :
"En plus de ces numéros de l'Huma nous avons tiré plusieurs tracts dont voici l'énumération. Il y a des comptes à régler. Après l'armistice. Les bourreurs de crane au pilori. La bande à Doriot. A bas la Constitution de Vichy. Contre l'équipe Laval. 14 juillet 1789-14 juillet 1940. De la naissance de la liberté à la dictature des forbans." (3)
(1) Cahiers d'histoire de l'I.R.M, n° 52-53, 1993, p. 197.
(2) Cahiers d'histoire de l'I.R.M, n° 52-53, 1993, p. 205.
(3) Cahiers d'histoire de l'I.R.M, n° 52-53, 1993, p. 217.
(2) Cahiers d'histoire de l'I.R.M, n° 52-53, 1993, p. 205.
(3) Cahiers d'histoire de l'I.R.M, n° 52-53, 1993, p. 217.
Document 1 :
Tract "Les bourreurs de crâne au pilori"
de Juillet 1940
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LES BOURREURS DE CRANE AU PILORI
Pour conduire la France au désastre une bande de malfaiteurs publics a trompé le peuple de notre pays. On l'a trompé sur la force de notre armée, on l'a trompé sur la politique des communistes présentés comme des traîtres, alors qu'ils étaient les seuls à lutter pour la Paix, en Français clairvoyants et en militants courageux. On l'a trompé ce pauvre peuple de France, de la façon la plus ignoble.
En voici des preuves :
M.FROSSARD a fait dire par ses serviteurs de l'information, en Mai dernier, que Maurice Thorez était en Allemagne. Ce ministre a menti pour essayer de déshonorer les défenseurs de la Paix, il a menti par ordre des ploutocrates fauteurs de guerre.
LE JOURNAL A DORIOT du 7 Juin à écrit : "au moment de l'offensive allemande les tanks et les avions s'étaient faits précéder par une émission de la radio allemande : "Nous avancerons, mais le camarade Thorez vient avec nous". Cet ignoble "canard" a menti pour pousser le peuple à une résistance aussi meurtrière qu'inutile. Il a menti par ordre de Mandel et de sa clique.
M. ALBERT BAYET a écrit dans la "LUMIERE" du 9 Juin : "les allemands ont donné l'impression d'avoir un matériel blindé formidable parce qu'ils ont affublé de plaques de tôles aux formes menaçantes des engins très légers et très vulnérables". Ce bourreur de crânes a menti pour faire durer le calvaire de nos soldats, pour prolonger la guerre et faire durer le jeu des profiteurs.
PARIS-SOIR a écrit le 28 Mai que 1060 avions avait été abattus depuis le 10 Mai, et trois jours plus tard, le 31 Mai, il écrivait que 2500 avions allemands été abattus. Ce canard a menti pour faire avaler au peuple la nécessité de faire continuer une guerre perdue.
LE MATIN du 10 Juin a écrit : "nos aviateurs gardent sur l'aviation allemande un ascendant certain", alors qu'ils se battaient à 1 contre 6, comme l'a révélé le maréchal Pétain. Ce "canard" a menti pour faire le jeu des fauteurs de guerre de la City de Londres et des Banques Parisiennes.
LE GENERAL WEYGAND menteur ou incapable a écrit le 10 Juin : "l'ennemi a subi des pertes considérables, Il sera bientôt au bout de son effort". Ce général a proclamé des contre-vérités pour faire durer un combat qu'il y aurait eu intérêt à faire cesser au plus tôt.
Ainsi le Peuple de France a été trompé, odieusement trompé; seul un journal l'Humanité, seul un parti, le Parti communiste ont dit la Vérité, honnêtement, simplement, courageusement.
C'est pour cela que l'Humanité a été interdite, c'est pour cela que les masses populaires doivent demander qu'elle puisse paraître normalement.
Les bourreurs de crâne doivent être cloués au pilori et seul un journal peut le faire. Ce journal c'est le grand journal de Jaurès et de Vaillant-Couturier, le journal qui fut le seul à se dresser en 1923 contre l'occupation de la Rhur par Poincaré, le journal qui a toujours fait flotter bien haut le drapeau de la fraternité des peuples, le journal qui, en Août dernier, défendit contre tous le pacte germano-soviétique.
Travailleurs, hommes et femmes du peuple qui voulez un journal en qui vous pourrez avoir confiance, demandez aux autorités que soit enfin autorisée la publication normale de l'HUMANITE, Journal du Peuple, au Service du Peuple.
NE JETEZ PAS CE TRACT :
FAITES CONNAITRE LA VERITE EN LE FAISANT CIRCULER
[Ce tract est reproduit au recto d'un document portant les mentions "l'Humanité" et "n° 60 - 3 juillet 40". Le verso de ce document est composé d'articles publiés dans l'Humanité n° 58 du 1er juillet 1940. Ce document est dictinct de l'Humanité n° 60 du 7 juillet 1940 qui appartient à la série régulière des Humanités clandestines ]
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