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Pacte d'assistance mutuelle et d'amitié entre l'URSS et la République démocratique de Finlande du 2 décembre 1939

Le 30 novembre 1939, après le refus du gouvernement finlandais de satisfaire ses revendications territoriales, l'URSS envahit la Finlande en invoquant un incident de frontière qui s'est produit quatre jours plus tôt et... qu'elle a elle même organisé.

Cette agression entre dans le cadre du Pacte germano-soviétique du 23 août 1939 et de son Protocole secret qui place le territoire finlandais dans la zone d'intérêt soviétique.

Le 2 décembre, le pouvoir soviétique signe avec le gouvernement de la République démocratique de Finlande qu'il a institué la veille dans la ville frontalière de Terioki un Pacte d'assistance mutuelle et d'amitié qui satisfait toutes les revendications territoriales qu'ils avait soumises au gouvernement d'Helsinki (Doc. 1)

Après avoir évoqué le Pacte germano-soviétique du 23 août 1939 (I) et les négociations russo-finlandaises d'octobre-novembre 1939 (II), on s'intéressera à l'invasion de la Finlande par les armées soviétiques le 30 novembre 1939 et plus particulièrement aux événements qui ont précédé la signature d'un pacte d'assistance mutuelle et d'amitié entre l'URSS et la République démocratique de Finlande (III).


Partie I

Pacte germano-soviétique

Dans la nuit du 23 au 24 août 1939 à Moscou, après quelques heures de négociations auxquelles avaient participé Joachim Ribbentrop, Viatcheslav Molotov et Joseph Staline, l'Allemagne et l'URSS ont signé un Pacte de non-agression.

Daté du 23 août 1939, cet accord était accompagné d'un Protocole secret qui définissait les zones d'intérêts soviétique et allemande en Pologne et dans les Etats baltes (Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie) ainsi que le statut d'une région roumaine limitrophe de l'URSS, la Bessarabie.

Par ce qu'il contenait et ne contenait pas, le Pacte Hitler-Staline a garanti aux nazis de ne faire la guerre que sur un seul front dans l'hypothèse d'un conflit avec la France et l'Angleterre.

C'est pour cette raison qu'il a été condamné par tous les partis politiques à l'exception du Parti communiste qui a défendu la thèse que cet accord était une contribution à la paix générale au motif qu'il établissait des relations pacifiques entre l'URSS et l'Allemagne et divisait le camp fasciste

L'invasion de la Pologne par les armées allemandes a été un parfait démenti à cette thèse et la preuve que le Pacte germano-soviétique a été le facteur déclencheur de la Seconde Guerre mondiale.


Gains territoriaux soviétiques

En signant le Pacte germano-soviétique, Staline a garanti à son pays de rester à l'écart d'une guerre européenne qu'il a de surcroît provoqué en pactisant avec Hitler.

Par la suite, l'application du Protocole secret lui a permis de faire d'importants gains territoriaux en Europe de l'Est.

Tout d'abord, le 28 septembre 1939, l'Union soviétique s'est partagée la Pologne avec l'Allemagne en signant avec elle un Traité de frontières et d'amitié.

Ensuite, en concluant des Pactes d'assistance mutuelle avec l'Estonie le 28 septembre, la Lettonie le 5 octobre et la Lituanie le 10 octobre, elle a imposé à ces pays l'installation d'une base soviétique sur leur territoire.

Le sort de la Finlande, dernier pays appartenant à sa sphère d'intérêt, devait être réglé par les négociations russo-finlandaises qui ont été initiées par le pouvoir soviétique et qui se sont tenues à Moscou en octobre et novembre.


Partie II

Négociations russo-finlandaises

L'Union soviétique ayant manifesté à la Finlande son désir d'engager des négociations commerciales et politiques en soulignant qu'elles devaient débuter rapidement en raison du conflit européen, une délégation finlandaise s'est rendue à Moscou à trois reprises pour une d'une série d'entretiens qui ont lieu les 12 et 14 octobre 1939, puis le 23 octobre et enfin les 3, 4 et 9 novembre 1939.

A chaque fois, les délégués finlandais se sont entretenus avec Molotov, Président du Conseil et commissaire du peuple aux Affaires étrangères, et... Staline, chef du Parti communiste d'Union soviétique.

Après avoir abandonné l'idée d'un Pacte d'assistance mutuelle en raison du refus finlandais, les soviétiques ont formulé principalement deux revendications territoriales dans le but d'assurer la sécurité de Léningrad :

1) Cession à bail pour une durée de 30 ans de la presqu'île de Hanko (Hango) afin de permettre à l'Union soviétique d'y établir une base navale et d'y stationner 5 000 hommes des forces aériennes et terrestres pour en assurer la protection. L'URSS serait ainsi en mesure de contrôler l'entrée du Golfe de Finlande au fond duquel se situe la ville de Léningrad.

2) Cession d'une partie de l'isthme de Carélie qui aurait pour conséquence de déplacer la frontière soviéto-finlandaise d'une quarantaine de kilomètres vers le nord. Situé à 32 km de la frontière, Léningrad se retrouverait alors à une distance de 70 km. La ville serait ainsi moins exposée en cas d'invasion et hors de portée d'un tir d'artillerie venant du territoire Finlandais.

Dans leur réponse, les Finlandais ont indiqué qu'ils acceptaient de céder une bande de terre dans l'isthme de Carélie moyennant une compensation territoriale en précisant que cette cession permettrait d'ajouter une dizaine de kilomètres à la distance séparant Léningrad de la frontière soviéto-finlandaise.

Ils ont fait cette contre-proposition en expliquant qu'ils ne pouvaient céder la totalité du territoire revendiqué par l'Union soviétique au motif que la perte de ce territoire mettrait en danger la sécurité de la Finlande et supposerait en outre le déplacement d'une importante population vivant dans cette zone.

En revanche ils ont marqué leur refus de céder à bail la presqu'île de Hanko en avançant trois arguments : cette cession porterait atteinte à l'intégrité territoriale de la Finlande, l'installation d'une base militaire soviétique contreviendrait à sa politique de neutralité et enfin les forces armées qui y seraient stationnées pourraient être utilisées pour attaquer... le territoire finlandais.

Les soviétiques ayant maintenu leur exigence concernant la péninsule de Hanko, les Finlandais ont réaffirmé leur refus et fait de nouvelles concessions sur le déplacement de la frontière et une autre revendication territoriale russe.

L'installation d'une base navale soviétique sur le territoire finlandais étant un impératif non négociable pour Staline, ce dernier n'a pas été pas satisfait par la réponse finlandaise. Pour surmonter l'opposition d'Helsinki, il a proposé un changement de lieu et demandé la cession à bail de l'île de Russarö. Après un échange de télégrammes avec leur gouvernement, les délégués finlandais ont indiqué que la réponse était négative. C'est sur ce constat d'un désaccord que les deux parties se sont séparées.

Après quelques jours de doute sur une possible reprise des pourparlers, la délégation finlandaise a quitté Moscou le 13 novembre.

Les négociations russo-finlandaises d'octobre-novembre 1939 ayant échoué, l'URSS a alors envisagé un autre moyen pour satisfaire ses revendications territoriales en Finlande...


Partie III

Agression soviétique contre la Finlande

Le 30 novembre 1939, deux semaines après le refus du gouvernement finlandais de satisfaire ses revendications territoriales, l'Union soviétique envahit la Finlande en invoquant un incident de frontière qui s'est produit quatre jours plus tôt et... qu'elle a elle-même organisé.

Rendons hommage à la célérité du gouvernement soviétique qui a réussi l'exploit de justifier une intervention en Finlande en quatre jours : condamnation le 26 d'un tir d'artillerie supposé finlandais ayant fait une dizaine de victimes parmi les troupes soviétiques stationnés près du village de Mainila, dénonciation du pacte de non agression soviéto-finlandais le 28, rupture des relations diplomatiques le 29, entrée de l'Armée rouge le 30.

L'agression soviétique s'est faite avec l'accord tacite de l'Allemagne puisqu'aux termes du Pacte germano-soviétique et de son Protocole secret le territoire finlandais était placé dans la zone d'intérêt soviétique.


Appel du Parti communiste finlandais

Le jour même de l'attaque soviétique contre la Finlande, le Parti communiste finlandais lance un appel dans lequel il attribue la responsabilité de la guerre... au gouvernement d'Helsinki et appelle en conséquence le peuple de Finlande à le renverser :

"Les gouvernants actuels de la Finlande, les biens connus Kajander, Erkko, Tanner, Mannerheim et autres ont fait aboutir notre pays à la guerre criminelle contre l'Union Soviétique. [...]
Un pareil gouvernement ne peut pas protéger les intérêts nationaux de la Finlande. Ce n'est pas un gouvernement national mais un instrument du capital étranger, un gouvernement de capitalistes et de propriétaires fonciers, un pareil gouvernement ne peut défendre la cause de la paix, car c'est un gouvernement de fauteurs de guerre. Il faut chasser un pareil gouvernement ! En débarrasser le peuple !". 


Gouvernement d'Helsinki

Le 1er décembre, la Finlande connait deux changements de gouvernement avec à chaque fois la volonté de s'engager dans des négociations de Paix avec l'URSS : le Gouvernement du socialiste Väinö Tanner succède pendant quelques heures à celui de Kajander avant d'être remplacé par un gouvernement d'union nationale avec à sa tête : Risto Ryti.


Gouvernement populaire

Au même moment l'URSS établit un nouveau gouvernement finlandais dans la ville frontalière de Terioki : le gouvernement populaire de la République démocratique de Finlande.

Ce gouvernement fantoche dont la souveraineté se résume aux territoires contrôlés par l'URSS est confié à Otto Kuusinen, chef du Parti communiste finlandais qui était réfugié à Moscou où il occupait la fonction de secrétaire de l'Internationale communiste.

La formation de ce gouvernement populaire est mentionnée dans les journaux de Moscou du 2 décembre 1939 qui publient une information de Léningrad datée du 1er décembre 1939 :

"Aujourd'hui, dans la ville de Térioki, conformément à un accord survenu entre divers partis de gauche et des soldats finlandais insurgés, fut formé un nouveau gouvernement finlandais — le Gouvernement populaire de la république démocratique de Finlande. Font parti du gouvernement populaire les personnalités suivantes : Otto Kuussinen, président et ministre des Affaires étrangères; Maouri Rosenberg, ministre des Finances; Axel Anttila, ministre de la Défense; Tuuré Lekhen, ministre des Affaires intérieures; Armas Eïkia, ministre de l'Agriculture; Inkeri Lekhtinen, ministre de l'Instruction publique; Paavo Prokkonen, ministre pour les Affaires de Carélie." (1)

Le gouvernement populaire finlandais fait le jour même de sa constitution une Déclaration dans laquelle il appelle le peuple finlandais à renverser le gouvernement d'Helsinki et justifie l'intervention soviétique en dénonçant le comportement belliciste de la Finlande :

"Par la volonté du peuple indigne de la politique criminelle du Gouvernement méprisable Kajander-Erkko-Tanner, il s'est formé aujourd'hui dans la Finlande orientale un nouveau gouvernement de notre pays, Le Gouvernement Populaire provisoire qui convie par la présente déclaration le peuple Finlandais tout entier a la lutte décisive pour le renversement de la tyrannie des bourreaux et provocateurs de la guerre. [...]
Le Gouvernement Populaire de Finlande, profondément convaincus que l'Union soviétique ne poursuit aucun but dirigé contre l'indépendance de notre pays, approuve pleinement et soutient les opérations de l'armée rouge sur le territoire Finlandais. Il y voit un secours inappréciable au peuple finlandais de la part de l'Union soviétique afin de liquider le plus rapidement possible par des efforts communs le très dangereux foyer de guerre créé en Finlande par le criminel gouvernement des provocateurs de guerre."

Sur le plan international, le gouvernement Kuusinen sollicite sans délai l'Union soviétique en vue d'établir des relations diplomatiques.

Tous ces événements suscitent dans la journée plusieurs réactions officielles de l'URSS : le présidium du soviet suprême de l'URSS annonce qu'il reconnait le gouvernement populaire finlandais et que l'URSS souhaite établir des relations diplomatiques avec la République démocratique de Finlande. Quant à Molotov, chef du gouvernement soviétique, il indique dans la soirée qu'il refuse de négocier avec le nouveau gouvernement d'Helsinki et qu'il compte conclure un accord satisfaisant avec le gouvernement populaire qui vient d'être constitué à Terioki.



Accord entre l'URSS
et la République démocratique de Finlande

C'est dans ces conditions que le 2 décembre, la République démocratique de Finlande signe avec l'URSS un pacte d'assistance mutuelle et d'amitié qui satisfait les deux principales revendications territoriales soviétiques :

1) Cession d'une partie de l'Isthme de Carélie qui déplacera vers le nord la frontière russo-finnoise et permettra ainsi à la ville de Léningrad de ne plus être à portée d'un tir d'artillerie venant du territoire finlandais.

On notera que le gouvernement fantoche de la République démocratique de Finlande fait cette concession territoriale "En témoignage de l'amitié et de la profonde confiance" qu'elle porte à l'URSS et en "allant au-devant des désirs de l'URSS".

2) Cession à bail pour 30 ans de la presqu'île de Hanko (ou Hangö) sur laquelle l'Union soviétique pourra établir une base navale. Pour assurer la protection de cette base navale, elle pourra aussi y stationner des forces aériennes et terrestres. L'URSS sera ainsi en mesure de contrôler l'entrée du golfe de Finlande au fond duquel est située la ville de Léningrad.


Document 1 :

Pacte d'assistance mutuelle et d'amitié
entre l'URSS et la République démocratique de Finlande
du 2 décembre 1939

Le présidium du Soviet suprême de l'URSS, d'une part, et le gouvernement de la République démocratique de Finlande, d'autre part, convaincus qu'au moment où les efforts héroïques du peuple finlandais et de l'armée rouge de l'URSS liquident le dangereux foyer de guerre créé aux frontières de l'Union soviétique, du fait des anciens dirigeants ploutocrates de la Finlande, par complaisance envers les puissances impérialistes, et où le peuple finlandais a formé la République démocratique, fondée tout entière sur l'appui du peuple, l'heure est venue d'établir de solides rapports amicaux entre nos pays et d'assurer, par nos efforts communs, la sécurité et l'intégrité de nos Etats;
Reconnaissant que l'heure est venue de réaliser les aspirations séculaires du peuple finlandais pour la réunion du peuple carélien au peuple finlandais, qui lui est apparenté, en un Etat finlandais unique; prenant aussi en considération le règlement heureux et correspondant aux intérêts des deux pays des questions de frontières, et plus particulièrement la garantie de la sécurité de Léningrad et des côtes méridionales de la Finlande;
En vue d'affermir l'esprit et les principes fondamentaux du Traité de Paix du 23 octobre 1920, basé sur la reconnaissance mutuelle de l'indépendance des deux Etats et sur la non immixtion dans leurs affaires intérieures; 
Ont reconnu nécessaire de conclure le traité ci-dessous d'assistance mutuelle et d'amitié entre l'URSS et la République démocratique de Finlande, et ont désigné pour ce faire leurs plénipotentiaires;
Le Présidium du Conseil suprême de l'URSS : V. M. Molotov, président du Conseil des Commissaires du Peuple et commissaire aux Affaires étrangères de l'URSS;
Le Gouvernement populaire de Finlande : O. V. Kuussinen, président du Gouvernement populaire et ministre des Affaires étrangères de Finlande,
Lesquels, sur présentation réciproque de leurs pouvoirs rédigés en bonne et due forme sont convenus des dispositions suivantes :

Article premier

En témoignage de l'amitié et de la profonde confiance qu'elle porte à la République démocratique de Finlande, l'Union Soviétique, allant au-devant des aspirations nationales du peuple finlandais, désireux de réunir les peuples caréliens et finlandais en un seul Etat finlandais indépendant, consent à céder à la République démocratique de Finlande les régions de la Carélie soviétique dans lesquelles la population carélienne l'emporte en nombre, régions d'une étendue totale de 70.000 kilomètres carrés, ce territoire devant être incorporé à la République démocratique de Finlande, et les frontières entre l'URSS et la République démocratique de Finlande devant être fixées conformément à la carte jointe.

En témoignage de l'amitié et de la profonde confiance que la République démocratique de Finlande porte à l'URSS, allant au-devant des désirs de l'URSS concernant l'affermissement de sa sécurité, et en particulier de celle de la ville de Léningrad, la République démocratique de Finlande donne son consentement à une modification des frontières dans l'isthme de Carélie, portant celles-ci plus au nord de Léningrad, et cession est faite à l'URSS d'un territoire de 3.970 kilomètres carrés, l'URSS se considérant comme obligée de rembourser à la Finlande le prix des secteurs de chemins de fer existants sur le territoire de l'isthme de Carélie rétrocédé à l'URSS, soit une somme de 120 millions de marks finnois

Article II

La République démocratique de Finlande, dans l'intérêt réciproque du renforcement de la sécurité de l'URSS et de la Finlande, consent à :

a) Céder à bail, pour trente ans, à l'Union Soviétique la presqu'île de Hanko [Hangö] et la zone maritime environnante, dans un rayon de cinq milles au sud et à l'est et de 3 milles à l'ouest et au nord, ainsi que diverses îles voisines au sud et à l'est, comme il est indiqué sur la carte jointe, afin d'y créer une base militaire et navale capable de protéger contre l'agression l'accès du golfe de Finlande et d'assurer ainsi la sécurité de la Finlande et de l'URSS, celle-ci étant autorisée, afin de défendre sa base navale, à entretenir sur ce point, à ses frais, des forces armées aériennes et terrestres en quantités rigoureusement limitées, leurs effectifs maximum étant déterminés par un accord particulier;

b) Vendre à l'Union Soviétique les îles suivantes, dans le golfe de Finlande : Suursaari (Hogland), Seïskari (Seskar), Lavansaari, Tytärsaari (petite et grande île), Koïvisto (Bjerke), ainsi que la partie appartenant à la Finlande des presqu'îles Rybatchi et Sredni, sur la côte de l'océan glacial Arctique, pour une somme convenue de 300 millions de marks finlandais.

Article III

L'Union Soviétique et la République démocratique de Finlande s'engagent à se prêter mutuellement tout secours, y compris celui de leurs armes, en cas d'agression ou de menace d'agression contre la Finlande, de même qu'en cas d'agression ou de menace d'agression contre l'Union Soviétique par le territoire finlandais, de la part d'un Etat d'Europe quel qu'il soit.

Article IV

Les Parties contractantes s'engagent à ne conclure aucune alliance et à ne participer à aucune coalition dirigée contre l'une d'elles.

Article V

Les Parties contractantes conviennent de conclure dans le plus prompt délai, un accord commercial, et de porter les échanges annuels des marchandises, entre les deux pays, à un point sensiblement plus élevé qu'en 1927, date à laquelle ces échanges atteignirent le chiffre maximum de 800 millions de marks finlandais.

Article VI

L'Union Soviétique s'engage à prêter assistance à l'armée populaire finlandaise, à des conditions favorables, en lui fournissant des armes et du matériel de guerre.

Article VII

La durée du présent accord en ce qui concerne les obligations d'assistance mutuelle de l'URSS et de la République démocratique de Finlande (articles III-V) est de vingt-cinq ans; si, un an avant l'expiration de ce délai, aucune des Parties contractantes ne considère comme nécessaire de dénoncer les stipulations de ce traité, établies pour un temps déterminé, ces stipulations restent automatiquement en vigueur pour une nouvelle durée de vingt- cinq ans.

Article VIII

Le présent accord entre en vigueur à partir du jour où il a été signé, et demeure soumis à une ratification ultérieure. Il sera procédé à l'échange des instruments de ratification dans le plus bref délai possible, à Helsinki, capitale de la Finlande.

Le présent traité est rédigé en deux exemplaires, en langue russe et en langue finlandaise, à Moscou, le 2 décembre 1939.


(Signé) : V. MOLOTOV. O. KUUSINEN.