Si le Parti communiste affirme dans un papillon diffusé en janvier 1941 qu'il ne veut "ni la peste, ni le choléra, ni Pétain, ni de Gaulle", les collaborationnistes dénoncent de leur côté une nouvelle maladie : "le dingaullisme".
Ainsi, Paul Allard, dans Le Matin du 31 juillet 1941, fait état d'une "nouvelle psychose dont les médecins de l'Ame française signalent l'extension" : "le dingaullisme". Il précise que le malade, qui souffre "d'une rupture totale avec le réel", refuse "l'évidence la plus aveuglante" : pour lui "la France n'a pas déclaré la guerre", "la France n'a pas été vaincue" et "l'Allemagne n'a remporté aucune victoire". Il ajoute que le sujet est encouragé dans son délire par "des hallucinations hystériformes" : "il entend des voix qui lui annoncent la délivrance, il voit des armées qui débarquent en Normandie, des avions qui viennent le chercher jusque dans sa banlieue pour mettre fin à ses maux". En définitif, "le dingaullisme s'apparente à la mentalité des hommes primitifs", à une secte dont le chef "est un illuminé verbeux, emphatique, atteint d'une dangereuse hypertrophie du Moi".
Sur le même thème un tract de 1942, présentée comme une "contribution à l'étude de la maladie épidémique connue et signalée sous le nom de dingaullisme", met en garde contre une "maladie honteuse" : "la dingaullite".
Composé de neuf vignettes dessinées par Marcel Mars-Strick, ce tract est une initiative de la Propaganda Abteilung :