Le
23 juin 1940, dans une allocution prononcée à la Radio de Londres, après avoir fait le constat que le Gouvernement Pétain a perdu toute légitimité en signant la 
veille un armistice avec l'Allemagne,  le Général de Gaulle annonce la création d'un "Comité national français" ayant pour finalité de se substituer  aux autorités françaises sur le 
territoire britannique.
Cette initiative sera un échec en raison du refus des personnalités françaises sollicitées pour intégrer ce Comité et de l'opposition du gouvernement britannique qui pense encore pourvoir s'appuyer sur un homme politique français de premier plan, Georges Mandel, ou les gouverneurs de l'empire français pour diriger la France qui poursuit le combat contre l'Allemagne.
Document 1 :
L'armistice accepté par le gouvernement de Bordeaux est une capitulation. 
Cette
 capitulation a été signée avant que soient épuisés tous les moyens de 
résistance. Cette capitulation livre à l'ennemi qui les emploiera contre
 nos alliés nos armes, nos avions, nos navires, notre or. Cette 
capitulation asservit complètement la France et place le gouvernement de
 Bordeaux sous la dépendance immédiate et directe des Allemands et des 
Italiens.  
Il
 n'existe donc plus sur le territoire de la France métropolitaine de 
gouvernement indépendant susceptible de soutenir au dehors les intérêts 
de la France et ceux des Français. D'autre part nos institutions 
politiques se trouvent hors d'état de fonctionner librement et le peuple
 français n'a actuellement aucune possibilité de faire entendre sa 
volonté réelle.  
En
 conséquence et par nécessité de force majeure il va être constitué 
d'accord avec le gouvernement britannique un Comité national français 
représentant les intérêts de la patrie et des citoyens, résolu à 
maintenir l'indépendance du pays, souscrivant aux engagement pris par la
 France et décidé à continuer à contribuer aux efforts de la guerre 
jusqu'à la victoire en commun avec les alliés. La composition du Comité 
national sera publiée incessamment.  
Le
 Comité national français rendra compte de ses actes soit au 
gouvernement français légal et indépendant, dès qu'il en existera un, 
soit aux représentants du peuple, dès que les circonstances leur 
permettront de se réunir dans des conditions compatibles avec la 
liberté, la dignité et la sécurité. Le Comité national français prendra 
sous sa juridiction tous les citoyens français présents en territoire 
britannique et prendra sous sa direction tous les éléments militaires et
 administratifs qui s'y trouvent ou qui viendraient à s'y trouver. 
La guerre n'est pas perdue, la patrie n'est pas morte, l'espérance n'est pas éteinte.  
Vive la France. 
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