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Discours d'Hitler du 19 juillet 1940 ou quand les nazis et les communistes partagent les mêmes idées

Le 19 juillet 1940, soit un mois après la signature de l'armistice franco-allemand, le Chancelier Hitler prononce un discours devant le Reichstag dans lequel, notamment, il célèbre la victoire de l'Allemagne, fait l'éloge des relations germano-soviétiques et lance un appel pour convaincre l'Angleterre de mettre fin à la guerre.

Il fait aussi référence au Général de Gaulle en dénonçant les "généraux sans armées" qui se sont alliés à l'Angleterre pour combattre l'Allemagne.

Outre son contenu, l'intérêt de ce discours réside dans le fait qu'il présente de nombreuses similitudes avec la propagande communiste diffusée à la même période.


Discours d'Hitler du 19 juillet 1940

On reproduira ci-après des extraits du discours prononcé par le Chancelier Hitler le 19 juillet 1940 devant le Parlement allemand :

Députés ! Hommes du Reichstag allemand !

Au plein milieu de cette lutte titanesque, livrée pour la liberté et pour l'avenir de la nation allemande, je vous ai fait convoquer à cette séance. Les motifs de cette initiative résident dans la nécessité de permettre à notre peuple de se bien pénétrer de l'importance historique, véritable unique, des événements que nous avons vécus, mais en même temps de remercier les valeureux soldats allemands. Ils s'inspirent, en outre, de l'intention de nous efforcer d'adresser un nouvel et dernier appel à la raison universelle. [...]

[Campagne de France]

L'appréhension d'une invasion des soi-disant alliés en Hollande et en Belgique d'un moment à l'autre prit de plus en plus corps les 6 et 7 mai, notamment sur la foi de communications téléphoniques échangées entre Londres et Paris et qui étaient parvenus à notre connaissance. Le jour suivant - le 8 - je donnai en conséquence l'ordre d'attaquer immédiatement le 10 mai à 5 h 35 du matin. [...]

Le 10 mai à 5 heures 35 du matin, les deux groupes d'armées des colonels-généraux von Rundstedt et von Buck avaient commencé leur attaque. Ils avaient pour mission d'enfoncer toutes les positions ennemies le long des frontières, de la Moselle à la mer du Nord, d'occuper la Hollande, de percer jusqu'à Anvers et la ligne de la Dyle, de prendre Liège et, surtout, avec les forces d'attaque massées à l'aile gauche, d'atteindre la Meuse, de forcer le passage entre Namur et Carignan, à Sedan, en y faisant porter tout le poids des divisions blindées et motorisées disponibles, de pousser jusqu`à la mer en s`appuyant au réseau fluvial de l'Aisne et de la Somme ainsi que de ses canaux.
Le groupe d`armées Rundstedt, opérant dans le sud avait en outre la mission importante d'assurer méthodiquement au cours de la percée la protection prévue du flanc gauche, ceci pour empêcher d'emblée la répétition du « miracle de la Marne » de 1914.
Cette opération de grande envergure, déjà décisive pour le cours ultérieur de la guerre et qui, selon nos plans, entraîna l'anéantissement du gros des troupes françaises et du corps expéditionnaire britannique tout entier, fit déjà éclater l'excellence du génie stratégique allemand. [...]
La poursuite des opérations en direction générale de l'Aisne et de la Seine n'avait pas pour premier objectif la prise de Paris, mais de constituer ou de consolider une position de base pour effectuer une percée vers la frontière suisse. Cette vaste manœuvre d`attaque se déroula également selon nos plans grâce à l'excellent commandement des chefs de tous grades.
La mutation intervenue sur ces entrefaites dans le haut commandement de l'armée française devait raviver la résistance de celle-ci, imprimer à la lutte mal commencée l'heureux revirement que les alliés en attendaient.
En fait, ce n'est qu'après avoir brisé sur plusieurs points une très opiniâtre résistance qu'ont réussi sans heurts les nouvelles manœuvres d'attaque des armées allemandes. Les soldats allemands eurent ici l'occasion de montrer non seulement le haut degré de leur bravoure mais encore l'excellence de leur formation militaire. Animée par l'exemple d'innombrables officiers et sous-officiers ainsi que l'exemple individuel de valeureux soldats, l`infanterie fut toujours entraînée en avant même dans les situations les plus difficiles. Paris tomba ! La rupture de la résistance ennemie sur l'Aisne fraya la voie pour la percée vers la frontière suisse. Dans un vaste mouvement enveloppant, nos armées débordèrent derrière la ligne Maginot, qui, à son tour, assaillie sur deux points à l'ouest de Sarrebruck et de Neu-Brissac par le groupe d'armées Leeb sortant des positions de réserve, fut percée sous le commandement des généraux von Witzleben et Dollmann.

Ainsi nous avons réussi non seulement à envelopper dans son ensemble le front formidable de la résistance française, mais encore à le démembrer et à le contraindre à la capitulation que vous savez. [...]
Lorsque le maréchal Pétain offrit la capitulation de la France, il n'a pas seulement mis bas à ce qui lui restait d'armes, mais il a mis fin aussi à une situation que tout soldat devait regarder comme entièrement intenable. Seul le sanguinaire dilettantisme d'un monsieur Churchill est à même, soit de ne pas saisir cette vérité, soit de la camoufler délibérément par ses mensonges. [...]

[Relations germano-soviétiques]

Les politiciens anglais paraissent fonder leurs derniers espoirs  - abstraction faite des nations alliées et associées se composant d'une lignée de Chefs d'Etat sans  trône, d'hommes d'Etat sans peuples et de généraux sans armées - sur de nouvelles complications qu'ils espèrent pouvoir créer grâce à leur habilité qui a si bien fait ses preuves jusqu'à présent. Parmi ces espoirs,  il y en a un qui est une véritable utopie juive, c'est l'idée que l'on pourrait de nouveau séparer la Russie de l'Allemagne.
Les relations germano-russes sont définitivement scellées. La raison de cette confirmation réside dans le fait que l'Angleterre et la France, soutenues par certains petits États, attribuaient constamment à l'Allemagne des projets de conquêtes dans des régions qui ne présentaient aucun intérêt pour elle. Tantôt on disait que l'Allemagne voulait occuper l'Ukraine, tantôt qu'elle voulait entrer en Finlande; une autre fois, on prétendit que la Roumanie était menacée, enfin on craignit même pour la Turquie.
Dans ces circonstances, je considérai comme juste d'entreprendre avant tout avec la Russie une nette démarcation de nos intérêts, afin de définir, une fois pour toutes, quelles sont les régions que l'Allemagne croit devoir considérer comme intéressantes pour son avenir et quelles sont celles au contraire que la Russie estime nécessaires à son existence. Et c'est sur la base de cette claire délimitation des sphères d'intérêts respectives de l'Allemagne et de la Russie qu'intervint le nouveau règlement des relations germano-russes. En raison de la conclusion de cet accord, il faut être naïf pour espérer une nouvelle tension entre les deux pays. Ni l'Allemagne, ni la Russie n'ont fait un seul pas en dehors de leurs sphères d'intérêts. Mais l'espoir de l'Angleterre de pouvoir arriver à un allègement de sa propre situation en créant une crise européenne quelconque est un faux argument. Les homme d’État britannique comprennent tout un peu lentement, ils apprendront donc aussi peu à peu à se rendre compte de ce fait.

[Propositions de Paix du 6 octobre 1939]

Dans mon discours du 6 octobre, lorsque je prédit le développement futur de cette guerre, je ne me suis pas trompé.
Je vous assurais, Députés, que je ne pouvais à aucun moment douter de la victoire. Si ce n'est pas spécialement dans les défaites que l'on voit les signes et les garanties de la victoire finale, je crois alors que le développement des événements m'a donné raison, jusqu'à présent. Bien que je fusse persuadé de ce développement, j'avais alors tendu la main à la France et à l'Angleterre pour arriver à une entente. La réponse que je reçus est encore gravée dans votre mémoire. Tous mes arguments tendant à leur montrer la stupidité de continuer cette guerre, à leur prouver qu'elles avaient - même dans les circonstances les plus favorables - tout à y perdre et rien à y gagner que plaies et bosses, furent accueillis avec moquerie et traités avec dérision ou simplement passés sous silence. Je vous ai tout de suite assuré à ce moment-là que je craignais - en raison de ma proposition de paix - d'être même traité de couard qui ne veut plus combattre, parce que qu'il ne le peut plus. Et les choses se sont bien passées ainsi. Je crois toutefois que déjà aujourd'hui la France - certes moins les hommes d’État coupables que le peuple lui même - considère autrement cette date du 6 octobre. Quelles misères sans nom se sont abattues depuis lors sur ce grand pays et sur ce peuple ! Je ne veux même pas parler ici de tout ce que le soldat à dû souffrir pendant cette guerre.
Car ce qui, peut-être, est encore pire, ce sont les souffrances causées par le manque de conscience de ceux qui, sans raison aucune, ont chassé de leurs foyers des millions d'êtres humains dans le seul but d'entraver peut-être les opérations militaires allemandes. C`est là assurément une idée inconcevable. Cette évacuation produisit les effets les plus désastreux pour la stratégie alliée, mais elle affecta le plus cruellement ses malheureuses victimes civiles.
Ce que Messieurs Churchill et Reynaud, par leurs conseils et leurs ordres en cette matière, ont causé de souffrances à des millions d'hommes, voilà ce dont ils ne sauraient assumer la responsabilité ni dans ce monde, ni dans l'autre.
Tout cela, comme nous l'avons dit, n'aurait pas dû arriver. Car, encore au mois d'octobre, je n'ai réclamé à la France et à l'Angleterre rien d'autre que la Paix.
Mais Messieurs les munitionnaires voulaient la continuation de la guerre à tout prix et cette guerre, ils l'ont eue.

[Propositions de Paix renouvelées]

Je suis trop soldat moi-même pour ne pas mesurer l'étendue du malheur engendré par de tels événements. Et voici que de Londres je ne perçois qu'un seul cri, qui n'est pas le cri des masses, mais des politiciens. On crie à la continuation de la guerre. [...]
Mister Churchil vient de déclarer une fois encore qu'il veut la guerre. Voilà six semaines qu'il a inauguré sa guerre aérienne dans laquelle il se croit apparemment de première force, notamment la guerre aérienne contre la population civile. Il est entendu qu'il fait cette guerre sous prétexte de s'en prendre aux installations d'importance militaire. Depuis Fribourg, ces installations sont des villes ouvertes, des bourgs, des villages, des habitations, des hôpitaux, des écoles des jardins d'enfants. Je n'ai guère permis jusqu'ici de donner la réplique. Mais cela ne veut pas dire que cela soit ou doive rester ma seule réponse.
Je sais fort bien que la réponse que nous donnerons un jour fera fondre des souffrances et des malheurs sans nom sur des être humains. Naturellement, pas sur Mister Churchill, car il se trouvera certainement alors au Canada, là où l'on a déjà transporté la fortune et les enfants des plus distingués des profiteurs de guerre. Mais pour des millions d'autres gens ce seront d'atroces souffrances. Et Mister Churchil devra m'en croire cette fois peut-être, par exception, lorsqu'en prophète je prévois qu'un grand empire mondial s'en trouvera détruit. Un empire mondial qu'il n' a jamais été dans mes intentions d'anéantir ou même de léser en quoi que ce soit. Seulement je ne me dissimule en aucune façon que la continuation de cette lutte ne pourra se terminer que par la destruction intégrale de l'un des deux adversaires. A Mister Churchill de croire que ce sera l'Allemagne qui sera détruite; je sais, moi, que ce sera l'Angleterre.
A cette heure je me sens tenu en conscience d'adresser une fois encore un appel à la raison, à celle de l'Angleterre. Je crois pouvoir le faire parce que je ne sollicite pas en vaincu mais je parle avec raison en vainqueur. Je ne vois aucun motif qui puisse contraindre à poursuivre cette lutte. [...]
Libre à Monsieur Churchill de dédaigner ma déclaration en criaillant qu'elle est le triste fruit de ma peur et de mon doute en la victoire finale. J'aurai alors, du moins, soulagé ma conscience en face des événements à venir. [...]


Similitudes entre les discours nazi et communiste

On pourra montra les similitudes entre les discours nazi et communiste en s'appuyant d'une part sur l'intervention d'Hitler du 19 juillet 1940 et d'autre part sur la propagande communiste diffusée à la même période :

1) Dénonciation de l'Angleterre pour son opposition à l'armistice franco-allemand.

Jugeant qu'au vu de la situation militaire de la France, le gouvernement du Maréchal Pétain n'avait pas d'autre solution que la capitulation, Hitler dénonce les tentatives de l'Angleterre de s'y opposer : 

"Lorsque le maréchal Pétain offrit la capitulation de la France, il n'a pas seulement mis bas à ce qui lui restait d'armes, mais il a mis fin aussi à une situation que tout soldat devait regarder comme entièrement intenable. Seul le sanguinaire dilettantisme d'un monsieur Churchill est à même, soit de ne pas saisir cette vérité, soit de la camoufler délibérément par ses mensonges."

On retrouve un raisonnement identique dans l'Humanité n° 55 du 17 juin 1940 :

"Est-ce que la Cité de Londres obtiendra la continuation du massacre de nos frères et de nos fils pour permettre à l'Angleterre impérialiste avec ses 40 Millions d'habitants, d'en exploiter 400 Millions ?
Ou la volonté de paix du peuple français obtiendra-t-elle gain de cause ?
C'est du peuple lui-même que dépend la réponse ! Par notre action nous devons imposer une paix dans la sécurité, en exigeant par tous les moyens, un gouvernement s'appuyant sur les masses populaires, s'entendant avec l'URSS, pour le rétablissement de la paix générale dans le monde."

Dans son numéro du 17 juin 1940, premier numéro préparé après l'entrée des troupes allemandes dans Paris, l'Humanité réaffirme sa ligne pacifiste et anglophobe en publiant l'article "Pour la Paix, par l'entente avec l'URSS". Dans cet article, l'organe central du PCF dénonce "l'Angleterre impérialiste" qui s'oppose à tout armistice franco-allemand, et appelle, comme dans les numéros précédents, à la formation d'un gouvernement communiste qui rétablira "la paix générale dans le monde" avec le soutien de l'URSS.

2) Eloge des relations germano-soviétiques.

Face aux affirmations de la presse anglaise sur les tensions existant entre l'URSS et l'Allemagne, signes avant-coureurs d'une possible rupture entre les deux pays, Hitler réaffirme la solidité des relations germano-soviétiques :

"Dans ces circonstances, je considérai comme juste d'entreprendre avant tout avec la Russie une nette démarcation de nos intérêts, afin de définir, une fois pour toutes, quelles sont les régions que l'Allemagne croit devoir considérer comme intéressantes pour son avenir et quelles sont celles au contraire que la Russie estime nécessaires à son existence. Et c'est sur la base de cette claire délimitation des sphères d'intérêts respectives de l'Allemagne et de la Russie qu'intervint le nouveau règlement des relations germano-russes. En raison de la conclusion de cet accord, il faut être naïf pour espérer une nouvelle tension entre les deux pays. Ni l'Allemagne, ni la Russie n'ont fait un seul pas en dehors de leurs sphères d'intérêts. Mais l'espoir de l'Angleterre de pouvoir arriver à un allègement de sa propre situation en créant une crise européenne quelconque est un faux argument. Les homme d’État britannique comprennent tout un peu lentement, ils apprendront donc aussi peu à peu à se rendre compte de ce fait."

Le chef du gouvernement soviétique, Viatcheslav Molotov, confirmera les propos du Chancelier Hitler dans son discours du 1er août 1940 :

"Ces derniers temps, la presse étrangère, et surtout la presse anglaise et anglophile a souvent spéculé sur la possibilité de divergences entre l'Union Soviétique et l'Allemagne cherchant à nous effrayer par la perspective d'un renforcement de la puissance de l'Allemagne. Ces tentatives ont été plus d`une fois dénoncées et rejetées, aussi bien par nous que par l'Allemagne. Nous pouvons seulement confirmer qu'à notre avis, à la base des relations amicales et de bon voisinage qui se sont établies entre l'URSS et l'Allemagne se trouvent non seulement des éléments fortuits de conjoncture, mais des intérêts d'Etat fondamentaux de l'Union Soviétique comme de l'Allemagne."

Dans ce texte Molotov met en avant l'excellence des relations germano-soviétiques en soulignant qu'elles ne sont pas fondés sur des circonstance fortuites mais sur les "intérêts d'Etat fondamentaux de l'Union Soviétique comme de l'Allemagne."

Pour souligner la totale adhésion du Parti communiste à l'alliance germano-soviétique, on citera un texte de Gabriel Péri de janvier 1941 intitulé "Au seuil de 1941" dans lequel le dirigeant communiste reprend l'affirmation de Molotov d'août 1940 : 

"L'URSS a signé avec l'Allemagne un Pacte de non-agression. Ce pacte a facilité la conclusion d'accords commerciaux entre les deux pays. Dans le cadre des relations pacifiques qui se sont établies entre l'URSS et l'Allemagne se sont déroulées à la mi-novembre les entretiens Molotov-Hitler à Berlin. Enfin le 10 janvier ont tété signés entre l'Allemagne et l'URSS trois autres accords. [...] Ces conventions on le voit, correspondent à la conception souvent définie par Molotov des relations germano-soviétiques. Ces relations ne sont pas fondées a expliqué le Président du Conseil des Commissaires du Peuple sur des circonstances fortuites mais correspondent aux intérêts fondamentaux des deux Etats".

3) Condamnation de la France pour son refus de la Paix allemande en octobre 1939.

Feignant la compassion pour les Français, Hitler déclare que la France n'aurait pas connu le désastre de la défaite militaire si le gouvernement Daladier avait accepté ses propositions de Paix du 6 octobre 1939 :

"Tout cela, comme nous l'avons dit, n'aurait pas dû arriver. Car, encore au mois d'octobre, je n'ai réclamé à la France et à l'Angleterre rien d'autre que la Paix.
Mais Messieurs les munitionnaires voulaient la continuation de la guerre à tout prix et cette guerre, ils l'ont eue."

On retrouve la même idée exprimée dans les numéros de l'Humanité clandestine diffusés avant et après la signature le 22 juin 1940 de armistice franco-allemand :


"Le maréchal Pétain a dit qu'il faut tenter de cesser le combat. Nous prenons acte, mais le peuple prendra acte aussi du fait que si, en septembre dernier les propositions des députés communistes avaient été retenues, nous n'en serions pas où nous en sommes.
Les députés communistes qui, en septembre proposaient une paix qui auraient laissé intactes la puissance et l'économie française, en même temps qu'elle aurait épargné bien des vies humaines et des destructions, furent jetés en prison et aujourd'hui ceux qui ont fait cette criminelle besogne sont acculés à la paix après la défaite."

Dans son numéro du 19 juin 1940, qui présente la particularité de reproduire un "communiqué officiel allemand", l'Humanité approuve la demande d'armistice formulée par le Gouvernement Pétain le 17  juin. 

En outre, elle rappelle que des députés communistes ont été emprisonnés parce qu'ils avaient sollicité, dans une lettre adressé au président Herriot à la fin de la Campagne de Pologne, l'organisation d'un vote du Parlement sur "les propositions de paix qui [allaient] être faites à la France" grâce "aux initiatives diplomatiques de l'URSS". Ces propositions ont été finalement formulées par le Chancelier Hitler dans son discours du 6 octobre 1939.

Enfin, l'Humanité souligne que la Paix allemande d'octobre 1939 aurait préservé la France d'une défaite militaire.

- l'Humanité du 24 juin 1940

"L'armistice est signé.
Ah, certes nous serrons les poings à la pensée qu'une autre paix eut pu être conclue en Septembre-Octobre dernier comme la proposaient les Communistes. Mais à cette époque Daladier jugeait que les ordres de la Cité de Londres devaient être obéis."

Dans son numéro du 24 juin, l'Humanité approuve la signature de l'armistice franco-allemand et appelle à "Construire la Paix" avec l'Allemagne nazie.

Le texte fait aussi référence à la lettre du 1er octobre 1939 dans laquelle les députés communistes demandaient au président Herriot d'organiser une délibération du Parlement sur d'imminentes propositions de Paix. Ces propositions ont été finalement formulées par le Chancelier Hitler dans son discours du 6 octobre 1939. L'Humanité attribue l'échec de cette initiative pacifiste à la soumission du Gouvernement Daladier aux "ordres de la Cité de Londres".