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La Collaboration oubliée des trotskystes (II) : leur condamnation de la Résistance française

Pire que les staliniens français : les trotskystes français.

Si les premiers ont abandonné le défaitisme révolutionnaire après l'invasion de l'URSS le 22 juin 1941. Les seconds sont restés fidèles à cette ligne jusqu'à la défaite de l'Allemagne nazie.

Ainsi, contrairement à leurs camarades du Parti communiste, les trotskystes ont condamné la Résistance française pendant toute la durée de l'occupation allemande.

Illustrons ce fait - volontairement oublié par l'historiographie officielle - avec un texte référence de la IVe Internationale de novembre 1942 titré "Thèses sur la question nationale" dans lequel étaient fixées les tâches des militants trotskystes  :

"En résumé les tâches de la Quatrième Internationale en face du mouvement nationale des masses en Europe, sont les suivantes :

a) Mener une politique impitoyable contre toutes les manifestations du chauvinisme réactionnaire dans les rangs de la petite-bourgeoisie et de la classe ouvrière; dénoncer les buts impérialistes qui se cachent derrière la propagande nationale de Londres et ses valets staliniens. A l'idée d'une hégémonie allemande, anglaise, américaine ou française en Europe, à toute idée de revanche aussi bien qu'au programme d'asservissement hitlérien, opposer le programme des Etats-Unis Socialistes d'Europe qui, seuls, réaliseront effectivement le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans le cadre de la liquidation de l'esclavage capitaliste.

b) Mener une propagande inlassable pour la fraternisation. En particulier, organiser systématique la fraternisation entre les troupes d'occupation et la population des pays occupés, ainsi qu'entre les ouvriers allemands et les ouvriers étrangers travaillant en Allemagne."

La première tâche fixée par la IVe Internationale à ses militants : combattre impitoyablement la Résistance française et la Résistance communiste. La seconde : encourager inlassablement la fraternisation entre les travailleurs français et les soldats hitlériens.

Le message était clair....

Pour les trotskystes éclairés par les lumières du marxisme, la Résistance française n'était pas un mouvement de Libération nationale mais... le bras armée de la bourgeoisie.

On pourra donner en exemple un extrait de La Vérité du 10 août 1944 dans laquelle, précisons-le, était condamné... le débarquement des Alliés du 6 juin 1944 :

Contre les bandes réactionnaires,
organisons nos milices ouvrières !

Contre les travailleurs, les réactionnaires organisent leurs forces armées : non seulement la milice de Darnand au service de Hitler et de la bourgeoisie collaborationniste, mais aussi les formations réactionnaires de la « résistance » comme l’O.C.M. (Organisation Civile et militaire.) et l’ARMEE SECRETE des officiers réactionnaires.
Toutes ces organisations réactionnaires de guerre civile s’apprêtent à nous tomber dessus dès que nous nous mettrons à nous libérer. Pour leur résister, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
Pour cela, il faut s'organiser en petits groupes, dans les usines souder les usines en un puissant Front Ouvrier. Il faut armer les travailleurs dans les entreprises. Il faut qu’ils s'organisent dans les formations de milice ouvrière, sans distinction d'organisation politique ou syndicale.

Contraire aux intérêts de la classe ouvrière, la Résistance française était aussi jugée comme immorale. En effet, pour les trotskystes, tuer un soldat hitlérien était un acte... raciste.

Un exemple de texte justifiant ce délire : un article publié dans un numéro spécial de La Vérité de mai 1944 sous le titre... "Comment en finir avec le fascisme et la Guerre".

Dans un passage intitulé... "Pas de libération possible sans les prolétaires allemands et contre eux", l'organe du Parti Communiste Internationaliste (PCI) condamnait l'assassinat de soldats allemands avec comme motif que "le chauvinisme renforce Hitler et prolonge la guerre".

Les Résistants étaient donc accusés d'être non seulement des racistes mais en plus des alliés de Hitler !!!

Un autre exemple : La Vérité du 31 mars 1943. Ce numéro appelait à la constitution de "milices ouvrières et paysannes" en prévision de l'ouverture d'un second front à l'Ouest et définissait les tâches de ces milices :

"La tâche de ces milices ne doit pas être l'extermination des "Boches", mais la fraternisation avec les ouvriers et les paysans allemands sous l'uniforme."

Saluons le courage des partisans de Trotsky qui se sont opposés avec fermeté à l'extermination... "des « Boches »". Les Juifs apprécieront...

Toujours motivé par leur internationalisme, le combat des trotskystes contre la Résistance française s'est aussi matérialisée dans leurs appels à fraterniser avec l'occupant nazi. Logique orwellienne, ces appels témoignaient de leur... antiracisme. 

Un exemple : un article publié dans La Vérité du 22 juin 1944 sous le titre "Nos Alliés". Cet article était une célébration des... soldats allemands et non des soldats américains et anglais qui avaient débarqué en Normandie le 6 juin 1944.

De ce texte du 22 juin 1944, on retiendra simplement le conseil que les trotskystes donnaient aux Français pour libérer la France : "Parlons amicalement aux soldats allemands".

La fraternisation avec l'ennemi était centrale dans leur projet politique comme le prouve La Vérité du 1er février 1941 et l'article "L'Internationale renaitra" dans lequel on pouvait lire :

"Et notre arme essentielle, pour libérer la France, sera la FRATERNISATION avec les soldats allemands en lutte contre leur propre impérialisme".

Illustration supplémentaire du fanatisme des trotskystes, ces derniers affirmaient que la répression de leurs activités par les nazis apportait la preuve incontestable non seulement que leur politique de fraternisation était un succès mais en plus qu'elle était préférable à la lutte armée pour libérer la France !!!

Citons comme exemple l'article "La Gestapo pourchasse nos militantspublié dans La Vérité du 15 octobre 1943 :

Devant notre propagande de fraternisation

LA GESTAPO POURCHASSE NOS MILITANTS

Depuis 15 jours, la Gestapo est sur les dents. Essayant de parer au coup mortel que notre propagande de fraternisation porte au régime nazi, elle pourchasse nos militants, aidée en cela par les rapports de la Préfecture.
Dans son aveuglement, la Gestapo recherche et arrête également de prétendus trotskystes, anciens militants politiques ou syndicaux, et qui avaient cessé depuis la guerre toute activité réelle. Tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont approchés sont visés. Tous doivent se tenir sur leurs gardes.
Quant à nous, rien ne nous arrêtera, ni les provocations policières et les tortures qui nous sont promises.
Nous savons qu'en tendant la main à l'ouvrier allemand sous l'uniforme, nous frappons l'hitlérisme avec plus d'efficacité que ne sauraient le faire des assassinats terroristes. Que la Gestapo s'en aperçoive - un peu tard - n'est pour nous qu'une raison de plus de persévérer.

Dernier élément, pendant la Libération de Paris, les partisans de Trotsky ont fièrement rappelé leur opposition à la Résistance dans une "Lettre ouverte au Parti Communiste Français et au Parti socialiste pour l'unité d'action ouvrière" publiée dans La Vérité du 21 août 1944

On reproduira le passage titré... "Pourquoi nous n'avons pas adhéré à la Résistance" :

Pourquoi nous n'avons pas
adhéré à la Résistance

Nous savons que ce programme n'est pas le vôtre. Vous croyez devoir maintenir votre Union Sacrée avec les partis de la bourgeoisie et prendre à votre compte leurs buts de guerre. Nous croyons qu'une telle politique creuse le fossé entre les ouvriers français et allemands, qu'elle a, entre autres résultats, celui de souder les travailleurs allemands autour de leur propre bourgeoisie, de prolonger par là l’existence de Hitler, de paralyser la révolution en Allemagne et en Europe.
C’est pourquoi il ne pourrait être question pour notre Parti de se faire représenter dans les organismes communs qui vous lient à ces organisations bourgeoises, y compris les plus réactionnaires comme l'O.C.M. (que l’on dénonce comme « fasciste » dans les rangs du Parti Communiste Français).

Une remarque : ces aveux sont à opposer à tous ceux qui aujourd'hui voudraient honorer d'une façon ou d'une autre la mémoire des pseudo-Résistants trotskystes.

Le présent texte est composé de quatre parties. Dans la Partie I, on définira les mots staliniens, trotskystes et défaitisme révolutionnaire. Dans la Partie II, on décrira sommairement la ligne politique du mouvement trotskyste au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dans les Parties III et IV, on reproduira des textes trotskystes appelant les ouvriers à combattre la Résistance française et à fraterniser avec les soldats allemands.


Partie I


Staliniens et trotskystes

Les staliniens étaient rassemblés dans le Parti Communiste Français qui était membre de la IIIe Internationale Communiste laquelle était contrôlée par l'URSS qui était dirigée de fait par Staline, secrétaire général du Parti communiste.

Rassemblés dans des organisations groupusculaires (POI, PCI) ou organisés en faction dans des partis concurrents (SFIO, PSOP), les trotskystes se réclamaient de Léon Trotsky et de la IVe Internationale Communiste qu'il avait fondée. Ancien dirigeant bolchévique condamné à l'exil, assassiné par un camarade stalinien en août 1940, Léon Trotsky était le principal opposant à Staline qu'il accusait d'avoir trahi Lénine et la révolution bolchévique d'octobre 1917.

Les partisans de Staline étaient désignés avec les termes communistes ou staliniens. Ceux de Trotsky avec les termes trotskystes, communistes internationalistes ou encore bolchéviks-léninistes

Illustration de leur différence idéologique. Les premiers défendaient le socialisme dans un seul pays (URSS). Les seconds appelaient à la révolution permanente autrement dit à la Révolution prolétarienne internationale.


Défaitisme révolutionnaire

Dès le début du conflit, les communistes ont dénoncé la guerre contre l'Allemagne nazie comme une guerre impérialiste qui ne servait que les intérêts de la bourgeoisie française.

Conséquence de cette analyse marxiste du conflit qui répondait par ailleurs aux exigences du Pacte germano-soviétique, ils ont appelé les prolétaires français à se mobiliser pour la révolution socialiste et la constitution d'un Gouvernement communiste qui négocierait la Paix avec l'Allemagne comme l'avait fait en 1918 la Russie des Soviets.

Avec la défaite de la France et l'occupation du pays par les Allemands, les communistes ont ajouté un élément supplémentaire à leur défaitisme révolutionnaire : l'union avec les soldats allemands.

Grande révélation des communistes éclairés par les lumières du marxisme : sous l'uniforme allemand se cachait... un prolétaire. Ce dernier était donc un frère d'armes dans la lutte contre l'ennemi commun : le capitalisme. Autre conséquence des délires de l'idéologie marxiste : le Général de Gaulle ou même un Jean Moulin étaient rangés dans la catégorie des bourgeois et donc des ennemis de classe qu'il fallait combattre.

Les trotskystes partageaient la même analyse et de la guerre et de l'occupation allemande.

Le 22 juin 1941, Hitler a rompu le Pacte germano-soviétique en attaquant l'URSS. Conséquence de cette attaque, le Parti communiste s'est engagé dans la lutte contre l'occupant allemand. La guerre contre l'Allemagne n'était plus une guerre impérialiste. Elle était désormais une guerre de libération nationale, une guerre de la liberté contre le fascisme.

Marxistes orthodoxes et fanatiques, les trotskystes sont restés fidèles à la notion de guerre impérialiste et donc au défaitisme révolutionnaire. Pour ces bolchéviks-léninistes, la seule guerre légitime était celle menée par l'Union soviétique. La raison : l'URSS n'était pas un pays capitaliste.

Au final, le défaitisme révolutionnaire n'a été qu'une forme de Collaboration. La preuve : si les peuples opprimés par les nazis avaient suivi la ligne politique de ces idiots utiles, les hitlériens seraient toujours au pouvoir en Allemagne.


Partie II


Ligne politique

Pour décrire sommairement la ligne politique du mouvement trotskyste au cours de la Seconde Guerre mondiale, on s'appuiera sur trois textes de référence :

1) Le manifeste "La guerre impérialiste et la révolution prolétarienne mondiale" de mai 1940.
2) Les "Thèses sur la question nationale" publiées dans "Quatrième Internationale" de novembre 1942.
3) Les "Thèses sur la liquidation de la deuxième guerre impérialiste et la montée révolutionnaire" publiées dans Quatrième Internationale de février-mars 1944.


Manifeste "La guerre impérialiste
et la révolution prolétarienne mondialede mai 1940

A la fin de mai 1940, une Conférence extraordinaire de la IVe Internationale était organisée aux Etats-Unis.

Au terme de cette Conférence était adopté un manifeste sous le titre "La guerre impérialiste et la révolution prolétarienne mondiale".

Rédigé par Léon Trotsky, ce manifeste définissait la position de la IVe Internationale sur la guerre européenne qui était entrée dans une nouvelle phase avec l'attaque allemande déclenchée le 10 mai sur le front Ouest (France, Belgique, Hollande, Luxembourg).

L'extrait suivant détaille les missions du mouvement trotskyste dans le conflit européen :

"En même temps nous n'oublions pas un instant que cette guerre n'est pas notre guerre. Contrairement à la IIe et la IIIe Internationales, la IVe Internationale construit sa politique non sur les fortunes militaires des Etats capitalistes mais sur la transformation de la guerre impérialiste en une guerre d'ouvriers contre les capitalistes, pour le renversement des classes dirigeantes de tous les pays, la révolution socialiste mondiale. Les changements des lignes de front, la destruction des capitales nationales ne représentent de ce point de vue que des épisodes sur la route pour la construction de la société moderne.

Indépendamment du cours de la guerre, nous remplirons notre tâche fondamentale : nous expliquons aux ouvriers que leurs intérêts et ceux du capitalisme assoiffé de sang sont irréconciliables. Nous mobilisons les travailleurs contre l'impérialisme. Nous propageons l'unité des travailleurs dans tous les pays belligérants et neutres; nous appelons à la fraternisation des ouvriers et des soldats dans chaque pays, et des soldats avec les soldats de l'autre côté de la ligne du front. Nous mobilisons les femmes et les jeunes contre la guerre. Nous menons un travail constant, persistant, inlassable de préparation à la révolution ‑ dans les usines, les ateliers, dans les villages, dans les casernes, au front et dans la flotte.

Tel est notre programme. Prolétaires du monde, il n'y a pas d’autre issue que de vous unir sous le drapeau de la IVe Internationale !"

(Source : https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1940/05/lt19400523af.htm)

L'Internationale trotskyste fixait à toutes ses sections des pays belligérants une ligne politique claire : le défaitisme révolutionnaire.

La défaite de la France et l'occupation du pays par les nazis n'ont nullement incité les trotskystes à renoncer à leur délire marxiste.

C'est donc sans surprise que ces partisans de la Paix par la Révolution socialiste ont approuvé l'armistice franco-allemand signé le 22 juin 1940 à l'initiative du maréchal Pétain.

La preuve : La Vérité du 30 août 1940 exigeait "la conclusion immédiate de la Paix entre la France et l'Allemagne".

En appelant à l'ouverture de négociations portant sur un Traité de Paix franco-allemand, les trotskystes apportaient leur soutien à la convention d'armistice qui organisait l'arrêt des combats.


"Thèses sur la question nationalede novembre 1942

A la fin de 1942, les trotskystes français ont constitué un Secrétariat Européen de la IVe Internationale pour donner l'illusion qu'un pôle européen du mouvement trotskyste était organisé.

Ce Secrétariat a pris la succession des Comités Français de la IVe Internationale qui diffusaient une revue théorique clandestine sous le titre : "Quatrième Internationale".

Diffusé en juin 1942, le premier numéro de cette revue justifiait son lancement en ces termes :

"Si nous éditons aujourd'hui une revue théorique, c'est que nous avons senti qu'il fallait à notre organisation une arme de propagande et d'éclaircissement politique plus profond que La Vérité. Quatrième Internationale sera, pour nos camarades, un bon instrument d'éducation et de discussion. Elle sera l'instrument de l'organisation des travailleurs dans les "groupes ouvriers".

Sa tâche idéologique essentielle reste de montrer qu'il n'y a qu'une issue réelle au chaos actuel, c'est la révolution prolétarienne mondiale, la construction des Etats-Unis Socialistes du Monde. Pour cela, il lui faudra combattre impitoyablement le chauvinisme stalino-gaulliste, aussi bien que le "collaborationnisme" fasciste et bonapartiste. Notre tâche est rude, mais elle vaut la peine qu'on lui sacrifie tout. Le résultat final, la libération du monde du joug capitaliste, est celui que tout ouvrier conscient, tout intellectuel éclairé, doit souhaiter de toutes ses forces, car, en dehors de cela, il ne reste à l'humanité qu'à envisager le retour progressif vers la barbarie, la misère, les épidémies, les ténèbres."

Le numéro de novembre 1942 était consacré à la publication d'un texte de 20 pages "adopté à l'unanimité en juillet 1942 par des sections européennes de la IVe Internationale quelque part en Europe occupée".

Dans ce texte de référence titré "Thèses sur la question nationale", la IVe Internationale affirmait "qu'il n'y a de solution à la question nationale que par la révolution prolétarienne internationale".

En d'autres termes, elle déclarait que la libération des pays occupés par les Allemands serait consécutive à la prise du pouvoir par les prolétaires en lutte contre leur propre bourgeoisie. Dans ce combat, il serait impératif d'associer les ouvriers allemands en uniforme. Cette Révolution socialiste accoucherait d'un gouvernement bolchévique dont la première tâche serait de négocier la Paix avec... Hitler. Ayant pour modèle la révolution bolchévique de 1917 qui a mis fin à la guerre avec l'Allemagne, ce projet délirant devait donc garantir à la fois la libération sociale (fin du capitalisme) et la libération nationale (fin de l'occupation allemande) de la France. 

On retiendra de ce document de novembre 1942, la dernière partie qui fixait les tâches des militants trotskystes dans le conflit européen :

"En résumé les tâches de la Quatrième Internationale en face du mouvement nationale des masses en Europe, sont les suivantes :

a) Mener une politique impitoyable contre toutes les manifestations du chauvinisme réactionnaire dans les rangs de la petite-bourgeoisie et de la classe ouvrière; dénoncer les buts impérialistes qui se cachent derrière la propagande nationale de Londres et ses valets staliniens. A l'idée d'une hégémonie allemande, anglaise, américaine ou française en Europe, à toute idée de revanche aussi bien qu'au programme d'asservissement hitlérien, opposer le programme des Etats-Unis Socialistes d'Europe qui, seuls, réaliseront effectivement le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans le cadre de la liquidation de l'esclavage capitaliste.

b) Mener une propagande inlassable pour la fraternisation. En particulier, organiser systématique la fraternisation entre les troupes d'occupation et la population des pays occupés, ainsi qu'entre les ouvriers allemands et les ouvriers étrangers travaillant en Allemagne. [...]

h) Participer à tout soulèvement nationale des masses avec les mots d'ordre de la Quatrième Internationale pour les détourner de la voie impérialiste et les orienter vers la voie prolétarienne.

i) L'organisation révolutionnaire doit apprendre que sa tâche est double : d'une part, mener une lutte idéologique contre le courant, mener une politique incessante contre les tendances qui entraînent nécessairement les cercles politiques petits-bourgeois (et à leur suite les couches arriérées de la classe ouvrière) dans les canaux boueux du chauvinisme; d'autre part, participer à fond au mouvement qui dresse la petite-bourgeoisie (et, à plus forte raison, les masses ouvrières) contre le Grand Capital, s'efforcer d'en prendre la tête afin de le détourner d'une nouvelle alliance avec l'impérialisme et le diriger au travers de l'action chaque jour dans la voie la Révolution prolétarienne international.

j) Un tel objectif ne peut être atteint que si la classe ouvrière prend elle-même conscience de ses propres forces et de sa tâche historique, et parvient à s'organiser de façon autonome sur la base de son programme de classe. C'est ce but qui reste l'objectif essentiel du Parti Mondial de la Révolution socialiste (Quatrième Internationale).

La première tâche fixée par la IVe Internationale à ses militants : combattre impitoyablement la Résistance française et la Résistance communiste. La seconde : encourager inlassablement la fraternisation entre les travailleurs français et les soldats hitlériens.

Le message était clair....

Alternative à la Paix par la Révolution socialiste, la lutte armée contre l'occupant nazi était condamné pour deux motifs.

Tout d'abord, elle supposait de tuer des soldats allemands. Pour les trotskystes, ces derniers étaient avant tout des prolétaires allemands et donc des camarades. Tout acte de violence à leur encontre était donc dénoncé comme une manifestation de "chauvinisme" autrement dit de racisme !!!

Ensuite, la lutte armée ne permettrait pas la libération de la France mais le maintien du régime capitaliste qui entrerait dans une nouvelle phase avec comme caractéristique marquante sa soumission à l'impérialisme anglo-saxon.


"Thèses sur la liquidation de la deuxième guerre impérialiste
et la montée révolutionnaire" de février-mars 1944

En février 1944, une Conférence Européenne de la IVe Internationale était organisée clandestinement en France à Saint-Germain-la-Poterie près de Beauvais (Oise).

Les participants étaient moins d'une dizaine et étaient principalement Français et Belges.

La Vérité du 29 avril 1944 soulignait l'importance de cet événement pour le mouvement trotskyste :

A la veille du tournant décisif de la deuxième guerre impérialiste,
une Conférence Européenne de la IVe Internationale vient de se réunir

La IVe Internationale vient de donner en pleine guerre impérialiste la preuve de sa vitalité. Pendant plusieurs jours s'est tenue, quelque part en Europe, une conférence de ses sections européennes. Le but de cette conférence était de tirer les leçons de la dernière époque — depuis septembre 1939 — de définir, à la veille du tournant décisif de la deuxième guerre impérialiste, d’une façon claire et précise la ligne politique générale des bolchéviks-léninistes, de donner à l'avant-garde révolutionnaire les armes politiques qui lui permettront d'accomplir sa mission dans les gigantesques combats de demain.

EN SEPTEMBRE 1938, devant la menace grandissante de la guerre impérialiste, eut lieu le CONGRES CONSTITUTIF DE LA IVe INTERNATIONALE. Ce congrès s'adressa à la classe ouvrière pour l'avertir du danger imminent d’une nouvelle guerre impérialiste de brigandage et de rapines, et pour dénoncer la trahison des partis socialiste et stalinien de la IIe et IIIe Internationales, « sergents recruteurs de l'impérialisme » (Manifeste du Congrès de 1938).

EN MAI 1940, à la veille de l’effondrement de l’impérialisme français, la IVe Internationale fut à nouveau la seule organisation prolétarienne qui, par sa CONFERENCE INTERNATIONALE, s'adressa aux travailleurs du monde dans un langage révolutionnaire et internationaliste fidèle à l'exemple de Lénine :

« Indépendamment du cours de la guerre, nous remplissons notre tâche fondamentale : nous expliquons aux ouvriers l'opposition inconciliable de leurs intérêts et des intérêts du capitalisme assoiffé de sang ; nous mobilisons les exploités contre l'impérialisme; nous travaillons à l’union des ouvriers de tous les pays belligérants et neutres ; nous appelons à la fraternisation des ouvriers et des soldats dans chaque pays, ainsi qu'à la fraternisation des soldats allemands avec les soldats du côté opposé du front. Nous mobilisons les femmes et les Jeunes contre la guerre, nous poursuivons une préparation constante, persistante, infatigable de la révolution dans les usines, dans les villages, dans les casernes, au front et sur la flotte ». (Manifeste de la conférence internationale de 1940).

AUJOURD’HUI, au moment où la monstrueuse boucherie impérialiste entre dans sa dernière phase, où les Etats-Majors des brigands dressent leurs plans contre-révolutionnaires, où les diplomates complotent en grand secret pour imposer aux masses de nouvelles chaînes et pour tenter d'étouffer la révolution prolétarienne qui monte en Europe et dans le monde, seule la IVe Internationale indique clairement à la classe ouvrière ses objectifs révolutionnaires :

« La IVe Internationale s'efforce partout, dès maintenant, autour de chaque revendication immédiate, et si humble soit-elle, de mobiliser et d’organiser la classe ouvrière, de surmonter son émiettement organisationnel, sa dispersion politique en vue des gigantesques combats de classes qui approchent. Elle met au premier plan de ses préoccupations immédiates de recréer le FRONT OUVRIER...
...Chaque jour, dans chaque pays, modifie le rapport de forces entre la bourgeoisie et le prolétariat, sape les fondements du pouvoir bourgeois...
...Dans la grande crise qui s'ouvre, le triomphe du prolétariat est certain : s'il sait peser froidement les forces de l'adversaire et les siennes, s'il a une conscience de classe aiguë, une organisation de combat solide et une audace à toute épreuve...
...Il doit opposer aux formations de la bourgeoisie ses propres formations, aux plans de l'impérialisme ses propres plans, à l'Etat-Major de la réaction son propre Etat-Major. Pour vaincre, le prolétariat mondial a besoin d'un parti mondial inébranlablement fidèle à ses intérêts de classe et à son programme, un parti qui n'a jamais pactisé, qui ne pactisera jamais avec son ennemi de classe... ». (Thèses de la Conférence Européenne).
LISEZ, DISCUTEZ ET FAITES CONNAITRE DANS LA CLASSE OUVRIERE LES DOCUMENTS DE LA CONFERENCE EUROPEENNE PUBLIES DANS « QUATRIEME INTERNATIONALE » Revue du Comité Exécutif Européen, N° 4-5 de Février-Mars 1944.

Constitué à la fin de 1942, le Secrétariat Européen de la IVe Internationale avait été remplacé l'année suivante par un Comité Exécutif Européen qui assumait désormais la diffusion de la revue Quatrième Internationale.

Premier numéro imprimé, l'édition n° 4-5 de février-mars 1944 était consacrée à la Conférence Européenne de la IVe Internationale de février 1944.

Ce double numéro publiait un texte de référence de 13 pages définissant la ligne politique de la IVe Internationale (section européenne) pour la période à venir : "Thèses sur la liquidation de la deuxième guerre impérialiste et la montée révolutionnaire".

La partie III titrée "La révolution prolétarienne et les tâches de la IVe Internationale en Europe" fixait notamment les tâches que devaient accomplir les bolchéviks-léninistes (BL) dans les pays européens occupés par les Allemands :

"Ainsi les B.L. ne peuvent pas se contenter aujourd’hui de dénoncer ces organisations [Les groupes de partisans] comme travaillant au service de l'impérialisme. Ils ne se contenteront pas de rappeler aux prolétaires la primauté du travail d'usine et à faire tous les efforts possibles pour les retenir dans le cycle de la production. Ils s'efforceront, en même temps, de faire pénétrer leur politique dans les rangs des partisans, en vue de regrouper les forces révolutionnaires latentes qui s'y trouvent sur une base politique et organisationnelle de classe.

Dans ce but, ils développent le programme suivant : [...]

3) Se constituer dans les rangs des organisations militaires contrôlée par l'Union Sacrée de la bourgeoisie anti-allemande et les staliniens, en fraction camouflée, ayant sa propre discipline, et orientée résolument vers la rupture avec ces organisations à chaque moment où cela devient avantageux ou nécessaire.

4) Repousser toute politique d'assassinat des soldats allemands, toute action de sabotage, même militaire, qui creuserait le fossé entre travailleurs indigènes [1] et soldats allemands. [...]

7) Organiser la propagande de fraternisation avec les troupes d'occupation, et ouvrir leurs rangs aux déserteurs allemands."

[1] Le mot "indigènes" désigne les populations des pays européens occupés.

Dans ce texte de février-mars 1944, la IVe Internationale appelait ses militants à s'engager dans les organisations de la Résistance pour les détruire de l'intérieur !!! ("orientée résolument vers la rupture avec ces organisations à chaque moment où cela devient avantageux ou nécessaire"), à ne commettre ni "des assassinats de soldats allemands" et ni des actes de "sabotage" !!! et enfin à diffuser une propagande incitant les Français de fraterniser avec l'occupant nazi !!!

Une remarque essentielle sur la première prescription : elle explique la présence de trotskystes dans ces organisations et surtout révèle leurs motivations...  


Partie III


Condamnation de la Résistance française

Portés par les lumières du marxisme, les trotskystes se sont opposés à la Résistance française pendant toute la durée de l'occupation allemande.

On pourra prouver cette vérité historique en s'appuyant sur deux numéros de La Vérité qui permettent de borner la période : les numéros des 30 août 1940 et 22 août 1944.

En complément, on mettra en avant deux textes postérieurs à la date du 6 juin 1944 et au débarquement des Alliés : La Vérité du 10 juin 1944 et un appel aux "Travailleurs de l'Europe !" de juin 1944.


La Vérité du 30 août 1940

Au cours de l'occupation allemande, le journal La Vérité a été le fil conducteur de la réunification du mouvement trotskyste en France.

Le 31 aout 1940, deux mois après la signature de l'armistice franco-allemand, un premier numéro de La Vérité clandestine était diffusé à l'initiative de Marcel Hic et d'Yvan Craipeau.

Le titre du journal reprenait celui de l'organe de la Ligue Communiste qui fut la première organisation trotskyste en France. Quant à la mention "Organe Bolchevik-Leniniste", elle indiquait le contenu idéologique du journal et ne faisait aucune référence à un ancien parti trotskyste.

De ce premier numéro de La Vérité clandestine, on retiendra l'article "Paris-Vichy". Dans ce texte, après avoir condamné le Gouvernement Pétain et les collaborationnistes de Paris, les trotskystes exigeaient "la conclusion immédiate de la Paix entre la France et l'Allemagne" :

"A BAS LA DIPLOMATIE SECRETE DE WIESBADEN [siège de la commission d'armistice] ! Nous réclamons la conclusion immédiate de la Paix entre la France et l'Allemagne, d'une Paix sans annexions ni indemnités !!!"

En appelant - comme le maréchal Pétain - à la conclusion d'un Traité de Paix franco-allemand, les trotskystes marquaient leur approbation de l'armistice franco-allemand du 22 juin 1940. Position logique pour ces militants du défaitisme révolutionnaire.

Ils étaient donc en totale en opposition avec la Résistance qui était fondée sur le refus de cet armistice et la volonté de poursuivre le combat contre les Allemands. Le parfait exemple étant l'appel du général de Gaulle diffusé le 18 juin 1940 soit le lendemain de la demande d'armistice formulée par le maréchal Pétain.

La Vérité du 30 août 1940 était donc un numéro qui plaidait pour la Paix avec Hitler et n'appelait nullement à la Résistance.

Une pointe d'humour : la page Wikipédia consacrée à La Vérité affirme que ce journal a été... "le premier journal de la Résistance".

Signalons que l'on peut aussi lire cette affirmation péremptoire dans... La Vérité n° 74 du 30 septembre 1944 qui s'indigne dans un texte titré "Liberté de la presse !" que le journal n'ait toujours pas reçu d'autorisation de paraître au motif qu'il n'aurait pas apporté les preuves de sa résistance à l'occupant allemand.

On reproduira ci-après le paragraphe "Le premier organe qui « résistait » à Hitler" :

Le premier organe
qui « résistait » à Hitler

On nous demande si La Vérité a été un organe « résistant » depuis quatre ans ? Le premier numéro de La Vérité parut ronéoté, dans la clandestinité, dès le mois d’août 1940. Il existait alors un autre organe clandestin : l’Humanité, mais tous les parisiens se souviennent que l'Humanité était alors distribué dans les rues avec le consentement tacite de l'occupant et qu’elle fit du reste une demande officielle pour paraître légalement. Elle paraissait alors sans une seule ligne contre l'occupation allemande en vertu des accords germano-russes qu'elle défendait chaudement. Au contraire, La Vérité qui portait en manchette : « Ni Pétain, ni Hitler, gouvernement ouvrier et paysan » attaquait violemment le nazisme, dénonçait la razzia des marchandises, appelait au regroupement contre le fascisme des deux côtes de la ligne de démarcation, etc... A notre connaissance, LA VERITE ETAIT LE PREMIER ORGANE RESISTANT.

Deux remarques. Tout d'abord, La Vérité a été la première publication à évoquer les négociations de l'été 1940 entre le PCF et les Allemands concernant la légalisation de l'Humanité. Ensuite, sa description du numéro du 30 août 1940 était incomplète....


La Vérité du 21 août 1944

Pendant la Libération de Paris, les partisans de Trotsky ont fièrement rappelé leur opposition à la Résistance dans une "Lettre ouverte au Parti Communiste Français et au Parti socialiste pour l'unité d'action ouvrière" publiée dans La Vérité du 21 août 1944.

On reproduira le passage titré... "Pourquoi nous n'avons pas adhéré à la Résistance" :

Pourquoi nous n'avons pas
adhéré à la Résistance

Nous savons que ce programme n'est pas le vôtre. Vous croyez devoir maintenir votre Union Sacrée avec les partis de la bourgeoisie et prendre à votre compte leurs buts de guerre. Nous croyons qu'une telle politique creuse le fossé entre les ouvriers français et allemands, qu'elle a, entre autres résultats, celui de souder les travailleurs allemands autour de leur propre bourgeoisie, de prolonger par là l’existence de Hitler, de paralyser la révolution en Allemagne et en Europe.
C’est pourquoi il ne pourrait être question pour notre Parti de se faire représenter dans les organismes communs qui vous lient à ces organisations bourgeoises, y compris les plus réactionnaires comme l'O.C.M. (que l’on dénonce comme « fasciste » dans les rangs du Parti Communiste Français).

Une remarque : ces aveux sont à opposés à tous ceux qui aujourd'hui voudraient honorer d'une façon ou d'une autre la mémoire des pseudo-Résistants trotskystes.


La Vérité du 10 juin 1944

Le 10 juin 1944, soit 4 jours après le débarquement des Alliés en Normandie, paraissait un numéro de La Vérité clandestine qui était l'organe du Parti Communiste Internationaliste.

Créé en févier 1944, le PCI avait permis le rassemblement des principaux groupuscules trotskystes. Il reflétait donc sans aucune équivoque l'opinion des trotskystes français. A noter qu'il était distinct du PCI d'avant-guerre.

Ce numéro publiait sur ses deux pages un appel aux "Travailleurs !" titré "La libération des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes".

Le titre nous renseigne déjà sur le contenu du tract. En termes marxistes, "la libération des travailleurs" signifie libérer les travailleurs du... capitalisme. L'ennemi n'est donc pas le soldat allemand mais le capitaliste français. Elle sera "l'œuvre des travailleurs eux-mêmes" autrement dit elle suppose l'union de tous les prolétaires qu'ils soient français ou allemand... avec un uniforme.

Dans cet appel aux "Travailleurs !" du 10 juin 1944, les trotskystes dénonçaient l'intervention anglo-américaine comme une nouvelle forme d'oppression du peuple français :

"Les forteresses volantes et les tanks d’Eisenhower n’apporteront pas la libération des travailleurs de l'Europe. A la place de l'impérialisme allemand qui s'écroule, ils viennent imposer la domination du capital financier yankee et anglais".
Ne soyons pas dupes de la propagande chauvine de la bourgeoisie «Alliée» et de ses agents"

Tout aussi délirant, ils appelaient aussi les ouvriers à former des milices pour combattre la Résistance qui était dénoncée comme le bras armée de la bourgeoisie :

Contre les bandes réactionnaires,
organisons nos milices ouvrières !

Contre les travailleurs, les réactionnaires organisent leurs forces armées : non seulement la milice de Darnand au service de Hitler et de la bourgeoisie collaborationniste, mais aussi les formations réactionnaires de la « résistance » comme l’O.C.M. (Organisation Civile et militaire.) et l’ARMEE SECRETE des officiers réactionnaires.
Toutes ces organisations réactionnaires de guerre civile s’apprêtent à nous tomber dessus dès que nous nous mettrons à nous libérer. Pour leur résister, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
Pour cela, il faut s'organiser en petits groupes, dans les usines souder les usines en un puissant Front Ouvrier. Il faut armer les travailleurs dans les entreprises. Il faut qu’ils s'organisent dans les formations de milice ouvrière, sans distinction d'organisation politique ou syndicale.


Partie III


Appel à fraterniser avec les soldats allemands

Composante fondamentale du défaitisme révolutionnaire : la fraternisation avec les soldats ennemis.

Dans le texte fondateur "La guerre impérialiste et la révolution prolétarienne mondiale" de mai 1940, rédigé rappelons-le par Léon Trotsky, la IVe Internationale avait fixé cette "tâche fondamentale" à ses militants :

"Indépendamment du cours de la guerre, nous remplirons notre tâche fondamentale : nous expliquons aux ouvriers que leurs intérêts et ceux du capitalisme assoiffé de sang sont irréconciliables. Nous mobilisons les travailleurs contre l'impérialisme. Nous propageons l'unité des travailleurs dans tous les pays belligérants et neutres; nous appelons à la fraternisation des ouvriers et des soldats dans chaque pays, et des soldats avec les soldats de l'autre côté de la ligne du front".

Fidèle à la ligne fixée par le maître, les trotskystes ont placé la fraternisation avec l'ennemi au centre de leur projet politique comme le prouve La Vérité du 1er février 1941 et l'article "L'Internationale renaitra" dans lequel on pouvait lire :

"Et notre arme essentielle, pour libérer la France, sera la FRATERNISATION avec les soldats allemands en lutte contre leur propre impérialisme".

Pour souligner le fanatisme des trotskystes sur ce sujet, on citera trois textes postérieurs au débarquement des Alliés du 6 juin 1944.

Tout d'abord, dans La Vérité du 10 août 1944 condamnant l'intervention anglo-américaine, les trotskystes encourageaient les Français à fraterniser avec les soldats allemands et indiquaient notamment dans leurs justifications qu'il ne fallait pas commettre l'erreur malheureuse de les confondre avec les SS :

Fraternisons, main tendue aux soldats allemands ! [...]

"Quiconque parle maintenant aux soldats allemands sait qu'ils sont prêts à rompre avec leur bourgeoisie et à retourner leurs armes contre les nazis, à condition qu'ils sentent que les ouvriers français sont leurs alliés contre leur ennemi commun : la bourgeoisie de tous les pays.
Les ouvriers ne tomberont pas dans le piège de la bourgeoisie internationale qui veut les dresser les uns contre les autres, par le chauvinisme. Ils fusilleront les S.S. (qui portent l'aigle sur la manche et le signe S.S.). Ils fusilleront les agents de la Gestapo et les officiers réactionnaires, mais ils tendront aux soldats de tous les pays et d'abord aux soldats allemands une main fraternelle. Ils les aideront à former leurs comités de soldats, voilà la seule voie de la paix véritable."

Ensuite, dans l'appel aux "Travailleurs de l'Europe !" de juin 1944, texte centré aussi sur la condamnation du débarquement des Alliés en Normandie, la IVe Internationale appelait les soldats américains et anglais à fraterniser avec les soldats allemands : "Soldats « alliés » ! [...] Fraternisez avec les soldats allemands !".

Qu'on se rassure les trotskystes ne sont pas allés distribuer leurs tracts infâmes sur les plages de Normandie. Ils ont dû juger que lieu était un petit peu dangereux.

Enfin, La Vérité du 22 juin 1944 et un article célébrant "Nos alliés" c'est à-dire... les soldats allemands. De ce texte, on retiendra simplement le conseil que les trotskystes donnaient aux Français pour libérer la France : "Parlons amicalement aux soldats allemands".


Contre l'extermination... "« des Boches »"

A ceux qui refusaient de fraterniser avec les nazis et qui voulaient s'engageaient dans la Résistance, les trotskystes répondaient : vous êtes des racistes.

 En effet, pour ces internationalistes, tuer un soldat hitlérien était un acte... raciste.

Un exemple de texte justifiant ce délire : un article publié dans un numéro spécial de La Vérité de mai 1944 sous le titre... "Comment en finir avec le fascisme et la Guerre".

Dans un passage intitulé... "Pas de libération possible sans les prolétaires allemands et contre eux", le journal trotskyste affirmait que "le chauvinisme renforce Hitler et prolonge la guerre" !!! :

Pas de libération possible
sans les prolétaires allemands
et contre eux.

« Chassons d'abord les nazis ! » disent de nombreux travailleurs exaspérés par les privations et les brimades. Et bien sûr, nous aussi, communistes internationalistes, nous luttons pour mettre fin à la dictature sanglante des SS. Nous aussi, nous sabotons la production de guerre contre l'U.R.S.S.

Mais, sous prétexte de combattre les nazis, les bourgeois et les chauvins excitent la haine contre tous les allemands, exploiteurs et prolétaires, bourreaux et victimes. Ces soi-disant anti-racistes incriminent la « race allemande », comme les racistes incriminent la race juive. Les uns et les autres savent ce qu’ils font. Il s'agit d'empêcher les travailleurs de s'en prendre aux vrais responsables de la guerre et de la misère : aux capitalistes de toutes nationalités et de toutes « races ». Il s'agit de détourner leur colère contre leurs frères d'une autre race ou d’un autre pays, pour diviser le front des travailleurs au seul profit des capitalistes.

En réalité, il n’y a pas d’unité allemande; c'est un mensonge de Hitler, de Churchill et de Grenier. En Allemagne, il y a les bourreaux SS. Mais, il y a aussi les prolétaires qui ont versé leur sang, de 1918 à 1923, à Berlin à Hambourg et à Munich, pour les soviets et le socialisme — les 13 millions de prolétaires socialistes et communistes qui ont lutté avec leur poitrine contre la peste brune — et dont des dizaines de milliers ont péri dans la lutte, ou pourrissent dans les camps. Hitler a passé malgré leurs efforts. Il a passé parce que les capitalistes du monde entier ont subventionné les nazis contre le bolchevisme — parce que, dans leur lutte, les ouvriers ont été abandonnés et trahis par les soi-disant socialistes et communistes. Aujourd'hui, les capitalistes du monde entier tiennent les ouvriers allemands pour responsables de la dictature hitlérienne qui les écrase et les soi-disant socialistes et communistes font chorus.

On proclame qu'on va écraser et dépecer l'Allemagne, déporter ses travailleurs, tirer vengeance sur le peuple allemand des crimes commis par les bandits nazis. On empêche la fraternisation, on jette ainsi dans les bras d'Hitler les travailleurs allemands désespérés et sans autre issue. Le chauvinisme renforce Hitler et prolonge la guerre. Seul les capitalistes y gagnent. Ils espèrent ainsi exploiter à leur profit les richesses de l'Allemagne mise au pillage. Ils espèrent prolonger indéfiniment la bonne affaire de la guerre. Ils divisent déjà aujourd'hui le front des travailleurs.

Or une Europe pacifique n'est possible que si les travailleurs allemands chassent eux-mêmes leurs bourreaux nazis, et construisent la société socialiste, la main dans la main avec les travailleurs des autres pays.

Dès maintenant, nombreux sont les soldats allemands qui veulent abattre leur bourgeoisie.

Il faut savoir les joindre, leur tendre la main comme à des frères de combat, les aider à constituer leurs groupes illégaux, demain leurs conseils de soldats comme en 1918.

Guerre aux nazis et fraternisation avec les soldats : c’est la seule attitude communiste, la seule attitude capable de dissoudre le mensonge de l'unité allemande, de désagréger l'armée de Hitler, de précipiter la révolution en Allemagne.

Seuls s'y opposent ceux qui craignent comme le feu la révolution en Allemagne et en Europe. Séparer le prolétariat allemand comme un chien galeux des ouvriers des autres pays, c'est la tactique de la bourgeoisie pour écraser séparément les uns et les autres. Les unir dans la lutte commune, telle est la voie du communisme.

Un dernier hommage aux délires trotskystes : un texte dénonçant l'extermination... "« des Boches  »".

Publié dans La Vérité du 31 mars 1943 sous le titre "Le second front et le front ouvrier", ce texte annonçait "le déclenchement prochain de l'offensive finale des Alliés en Europe", appelait dans ce contexte à la constitution de "milices ouvrières et paysannes" et définissait les tâches de ces milices :

"La tâche de ces milices ne doit pas être l'extermination des "Boches", mais la fraternisation avec les ouvriers et les paysans allemands sous l'uniforme."