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"Les communistes savaient que le service de la Paix commande de terribles sacrifices" (septembre 1940)

Au cours de la guerre franco-allemande de 1939-1940, le gouvernement de la République a combattu le Parti communiste français parce que ce dernier appelait à faire la Paix avec Hitler, incitait les ouvriers à saboter les fabrications de guerre et enfin encourageait les soldats à ne pas se battre.
 
Fondé sur la défaite de la France, le Régime de Vichy a réprimé les communistes entre juin 1940 et juin 1941 quand ces derniers se battaient pour la constitution d'un Gouvernement de Paix communiste, et après cette date quand ils s'engagèrent dans la lutte contre les Allemands pour libérer leur patrie : l'Union soviétique.
 
Pour certains historiens, la continuité de la répression des communistes constitue la preuve incontestable des origines républicaines du Régime de Vichy. Ces historiens ont toujours la pudeur de ne jamais rappeler les actes et les écrits pour lesquels leurs amis ont été réprimés par la IIIe République.
 
Pour d'autres auteurs, la répression des communistes entre juin 1940 et juin 1941 prouve que ces derniers étaient des Résistants. A l'époque, les communistes ne partageaient pas la même opinion quant aux motifs de leur engagement comme l'illustre cet extrait d'un texte du PCF de septembre 1940 intitulé... "La politique de paix des communistes" :
 
"les communistes savaient que le service de la Paix commande de terribles sacrifices".
 
Un exemple n'étant pas suffisant pour les sceptiques, on reproduira ci-après des textes publiés uniquement dans l'Humanité, à l'exception de deux extraits tirés d'une brochure, dans lesquels le PCF reconnaît sans aucune équivoque (passages mis en gras) qu'il est réprimé en raison de sa mobilisation en faveur de la Paix avec Hitler.


Eté 1940


IL FAUT LIBÉRER LES
DÉFENSEURS DE LA PAIX

Depuis des mois, des hommes et des femmes sont emprisonnés pour avoir défendu la paix; des députés communistes illégalement déchus de leur mandat sont en prison pour avoir "prôné la paix" (1) comme l'indiquait l'acte d'accusation et, pendant ce temps, les Daladier, les Reynaud et les Mandel sont en liberté, eux qui devraient être sous les verrous parce qu'ils ont conduit la France à l'abîme.
Nous demandons la libération des défenseurs de la paix et ennemis du capitalisme que les fauteurs de guerre ont emprisonnés.
Liberté, LIBERTE pour les hommes de la paix.


(1) Soumis aux autorités allemandes comme un numéro modèle de l'Humanité légale, ce numéro rappelle que les députés communistes ont été emprisonnés parce qu'ils avaient demandé l'organisation d'un vote du Parlement en faveur d'une "paix juste, loyale et durable que du fond de leur cœur souhaitent tous nos concitoyens" dans une lettre remise au président de la Chambre quelques jours après la victoire des armées allemandes et soviétiques en Pologne.


LES REVENDICATIONS DU PEUPLE DE FRANCE

Le Peuple de France soucieux d'assurer le redressement économique et moral du pays demande :
1°) La libération de tous les défenseurs de la Paix et le rétablissement dans leurs fonctions des élus du peuple déchus de pour avoir défendu la Paix. [...]
7°) Le maintien de la Paix et la conclusion d'un pacte d'amitié franco-soviétique qui compléterait le pacte germano-soviétique et qui permettrait la conclusion d'un accord commercial avec l'Union soviétique pour éviter la famine.

(L'Humanité n° 58 du 1 juillet 1940)


"LIBÉRATION DES ÉLUS DU PEUPLE ET DES
MILITANTS EMPRISONNÉS
POUR AVOIR
DÉFENDU LA PAIX
"

(L'Humanité n° 58 du 1 juillet 1940)


LE PEUPLE DE FRANCE ATTEND

La mise en accusation des responsables de la guerre - la libération de tous les défenseurs de la paix emprisonnés dans les camps de concentration par la clique Daladier-Reynaud-Mandel (1). Le rétablissement des élus déchus dans leurs droits et fonctions.

(L'Humanité n° 59 du 4 juillet 1940)

(1) Edouard Daladier, président du Conseil d'avril 1938 à mars 1940; Paul Reynaud, président du Conseil de mars à juin 1940; Georges Mandel, ministre des Colonies d'avril 1938 à mai 1940 puis de l'Intérieur de mai à juin 1940.


CEUX DE VICHY

A Vichy (ville de malades), gouvernement et parlement sont installés. Les députés communistes qui, seuls, ont eux le courage de demander la paix ont été déchus (1) et emprisonnés par cette canaille de Daladier. Ils ne seront pas donc pas à Vichy où vont pérorer des hommes sans honneur et sans dignité qui ont vendu la France à la ploutocratie internationale.
Ce parlement d'où sont exclus les défenseurs de la paix, c'est un syndicat de complice, et non la représentation du pays.
Les députés communistes doivent être réintégrés dans leurs droits de représentants du peuple. Entendez-vous, maréchal Pétain ?

(L'Humanité n° 59 du 4 juillet 1940)

(1) A la séance du 9 janvier 1940, la première de la nouvelle session parlementaire, quatre députés communistes permissionnaires (Fernand Grenier, Raymond Guyot, André Mercier et Charles Michels) ont refusé de se lever et d'applaudir l'hommage que le président de la Chambre venait de rendre aux armées de la République. Ce refus exprimait avec éclat leur opposition à la guerre contre l'Allemagne nazie. C'est à la suite de cet incident qu'a été votée la loi du 20 janvier 1940 aux termes de laquelle étaient déchus de leur mandat tous les élus communistes qui n'avaient pas publiquement rompu avec le Parti communiste.


"Le peuple demande la libération des élus et militants communistes, qui ont lutté pour la Paix.
LA LIBERTE POUR LES DEFENSEURS DE LA PAIX, LE CHATIMENT POUR LES RESPONSABLES DE LA GUERRE"

(L'Humanité n° 61 du 13 juillet 1940)


UNE QUESTION A MONSIEUR NOEL

"M. Noel représentant du gouvernement de Vichy vient de s'installer au ministère du travail. Nous lui posons cette question : Où sont les députés communistes emprisonnés pour avoir voulu la paix, qui aurait évité la catastrophe." (1)

(L'Humanité n° 63 du 20 juillet 1940)

(1) Incarcérés à la prison de la Santé à Paris, les députés communistes ont été évacués au début de juin 1940 en raison de l'avancée des troupes sur la capitale. A la fin de juin 1940, après plusieurs transferts, ils ont été finalement incarcérés dans les prisons du Puy-en-Velay et de Tarbes en zone non occupée. nono ccupée à la fin de juin 1940.


NOUS N'ACCEPTONS PAS CA, MONSIEUR NOEL

Les avocats des députés communistes sont allés demander au délégué du gouvernement, M. NOEL, la libération de nos camarades.
La réponse faite indique que les fauteurs de guerre et profiteurs qui constituent le gouvernement de Vichy sont disposés à maintenir en prison les français clairvoyants et courageux que sont les communistes.
Nous n'acceptons pas çà, Monsieur de NOEL, et les travailleur de Paris sauront vous le signifier en multipliant les délégations pour demander la libération des défenseurs de la paix et le châtiment des responsables de la guerre. (1)

(L'Humanité n° 65 du 27 juillet 1940)

(1) Pour obtenir la libération de leurs camarades, les communistes sollicitèrent dès le début de l'occupation allemande l'Ambassade d'Allemagne où s'était installé Otto Abtez, le représentant d'Hitler en France, ainsi que le délégué de Vichy à Paris, Léon Noël. Ce dernier fut remplacé en août 1940 par le général de La Laurencie auquel succéda en décembre 1940 Fernand de Brinon.


DES DELEGATIONS CHEZ NOEL

M. Noël le représentant du gouvernement de Vichy à Paris a reçu des délégations qui sont allés demander la mise en liberté des élus et militants communistes défenseurs de la Paix. Le 25 juillet, M. Noël  a reçu une délégation de Paris-ville composée de 88 personnes et une délégation de Paris-est composée de 50 personnes.
Le 26 juillet, le délégué du gouvernement a reçu une délégation de Paris-Sud composée de 70 personnes et une délégation de Paris-Nord composée de 20 personnes, une délégation de la population du 14ieme arrt. composée de 9 personnes. (1)
Ces diverses délégations ont en outre posé devant le délégué du gouvernement les problèmes relatifs aux chômeurs, aux réfugiés, à la retraite, à la reprise du travail.
Que ces exemples soient suivis, la voix du peuple de se faire entendre, les dictateurs de passage qui gouvernent la France doivent connaître l'état d'esprit du pays.

(L'Humanité n° 66 du 2 août 1940)

(1) Dans l'organisation communiste la région parisienne est divisée en cinq Régions : Paris-Ville, Paris-Est, Paris-Sud, Paris-Nord et Paris-Ouest.


"Il ne faut pas que dure le scandale de l'incarcération des défenseurs de la paix.
Français, multipliez les démarches et les délégations pour exiger la libération des députés et militants communistes emprisonnés soit dans la France de Vichy soit dans celle de Paris."

(L'Humanité n° 67 du 5 août 1940)


"La vérité, c'est que les divers clans capitalistes ne nous pardonnent pas de n'être les agents de personne, d'être simplement les défenseurs du peuple.
Seuls, les Communistes ont lutté pour la Paix en militants révolutionnaires parce que c'était l'intérêt du Peuple, et, tandis que tout sombrait dans la honte et la boue, seul, le Parti communiste est resté debout clairvoyant à l'égard des puissances d'argent."

(L'Humanité n° 68 du 9 août 1940)


AU CAMP DE GURS (Basses Pyrénées)

Les militants Communistes internés au Camp de Gurs sont traités de la façon la plus ignoble, brutalisés, privés de toute hygiène. C'est ainsi que sont traités les défenseurs de la paix alors que les profiteurs font la noce à Vichy et ailleurs. Que partout se multiplient les délégations auprès de M. NOEL, représentant du Gouvernement à Paris, et auprès des diverses autorités (1) pour exiger la libération de tous les communistes emprisonnés ou internés pour avoir voulu éviter à notre pays la catastrophe qui s'est abattu sur lui.

(L'Humanité n° 68 du 9 août 1940)

(1) "diverses autorités" = autorités allemandes


LE BON SENS POPULAIRE

Le peuple français qui a été abominablement trompé par les fauteurs de guerre commence à voir clair et à comprendre les raisons du drame dont il est victime. On entend dire fréquemment : [...]
Ce sont les hommes qu'on a traqués et mis en prison pour avoir voulu la paix et le bien du peuple qui devraient être au gouvernement et les autres en prison. [...]
Que ces paroles de bon sens soient partout répétées afin d'éclairer l'opinion publique.

(L'Humanité n° 69 du 14 août 1940)


"Pétain a parlé, répétant vingt et une fois tout au long de son discours "je veux... Je sais... Je comprends... Je crois... etc".  Le vieux maréchal, grisé par le pouvoir personnel n'a plus qu'à répété le mot de Louis XIV "L'Etat, c'est moi".
Mais dans l'homélie de Mac-Mahon-Pétain, il y a quelques oublis de taille.
Rien sur les responsables de la guerre, car le maréchal-politicien sait bien qu'il a couvert de son silence approbateur le saut dans l'aventure guerrière en Septembre 1939 alors que les communistes étaient les seuls à lutter pour la paix.
Les loups ne se mangent pas entre eux, et M. Pétain qui avait des cagoulards dans son entourage, s'il vient de faire libérer quelques réactionnaires arrêtés peu de temps avant l'armistice, garde les communistes en prison et dans les camps de concentration."

(L'Humanité n° 70 du 18 août 1940)


CEUX QUI SONT EN PRISON

Au Fort de Pierre Levée, Ile d'Yeu (Vendée), c'est-à-dire en zone occupée, il y a 282 citoyens emprisonnés pour avoir combattu la guerre.
Sur ces 282 emprisonnés il y a 134 qui ont plus de 50 ans. Il y a parmi eux 199 anciens combattants, 93 titulaires de la Croix de guerre, 27 titulaires de la Médaille militaire, 1 officier de la Légion d'Honneur et 5 chevaliers, 118 mutilés de guerre, 31 mutilés du travail et infirmes. 117 fils de ces défenseurs de la paix ont fait la guerre 1939-1940. Tels sont les hommes qui sont enfermés tandis que les profiteurs et fauteurs de guerre sont libres.
Français, demandez, exigez la libération des élus et militant communistes défenseurs de la paix !

(L'Humanité n° 70 du 18 août 1940)


LES DEPUTES SOCIALISTES RELEVENT LA TETE

Dans leur nouvel journal "L'Effort" les députés socialistes Spinasse, Rives, Roumagon, Allemane, etc.. essayent de faire oublier qu'ils ont soutenu les fauteurs de guerre.
Pendant que ces messieurs palabrent et que la Radio de Paris fait connaitre leur écrits, les députés communiste qui se dressèrent contre la guerre sont en prison au Puy en zone non occupée, et à l'Ile d'Yeu (1), en zone occupée. Le peuple doit exiger la libération de ces camarades et de tous les communistes qui ont été emprisonnés pour avoir voulu la paix.

(L'Humanité n° 71 du 22 août 1940)

(1) Sur les 44 députés communistes jugés en avril 1940, 8 furent condamnés à une peine de prison avec sursis en raison de leur état de santé (Felix Brun, Maurice Duclos, Pierre Dadot, mutilés de guerre) ou pour avoir refusé de signer la déclaration lue par François Billoux au nom de ses co-accusés (Auguste Béchard, Renaud Jean, Robert Philippot, André Puech, Marius Vazeilles). Ces députés ne furent pas libérés mais internés administrativement. En aout 1940 ils étaient détenus à l'Ile d'Yeu.


"Le capitalisme ramène l'humanité à la barbarie. (1)
On traites des hommes comme on ne traiterait pas des bêtes.
On veut faire mourir à petit feu les défenseurs de la paix.
Pour vider les prisons et les camps de concentration,
Unissons-nous !"

(L'Humanité n° 72 du 26 août 1940)

(1) et le nazisme ?


"A bas les camps de concentration qui sont la honte de la France. Liberté pour les défenseurs de la paix, pour les défenseurs du peuple."

(L'Humanité n° 74 du 2 septembre 1940)


"Daladier, Reynaud, Gamelin et Mandel sont au château de Chazeron, près de Riom (1). Pour ces Messieurs c'est la vie de château, mais les députés communistes qui seuls se dressèrent contre la guerre impérialiste sont emprisonnés au régime du droit commun au Puy."

(L'Humanité n° 76 du 14 septembre 1940)

(1) En septembre 1940, Edouard Daladier, Paul Reynaud, le Général Gamelin, Georges Mandel et Léon Blum (le 15) furent internés administrativement au Château de Chazeron avec pour base juridique la loi du 3 septembre 1940 relative aux mesures à prendre à l'égard des individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique. Inculpés par la Cour Suprême de justice pour leurs responsabilités dans la défaite de la France en juin 1940, Daladier, Blum et Gamelin furent incarcérés en novembre 1940 à la prison de Riom puis au château de Bourrassol. Quant à Reynaud et Mandel, ils furent à la même période transférés Pellevoisin.



Automne 1940


"Environ 20 000 communistes sont tombés victimes de la répression dans leur lutte pour la Paix, ces hommes sont la fierté du prolétariat français et du prolétariat international et tout doit être mis en œuvre pour les libérer, pour les arracher des griffes de leurs bourreaux."



"On sait ce qu'il advint de notre initiative et comment les signataires de la lettre historique au Président Herriot furent jetés en prison, condamnés, poursuivis pour trahison et menacés de la peine de mort. Mais les communistes savaient que le service de la Paix commande de terribles sacrifices. Ce sera leur honneur d'avoir affronté le danger pour sauver la vie de centaines de milliers de Français."



"Hommes et femmes de cœur, pensez-à ceux des nôtres qui sont dans les prisons et les camps de concentration pour avoir combattu la guerre, pour avoir défendu le peuple."




Hiver 1940-1941


[Brochure]

Extrait n° 1 :

"Avec la permission des Autorités occupantes, le Matin, du colonel Fabry; Paris-Soir, du ploutocrate Prouvost; l’Œuvre, qui avait été l'organe de la présidence du Conseil pendant neuf mois, ces feuilles qui durant la guerre n'avaient cessé de prêcher la haine contre le peuple allemand, de préconiser l'extermination du peuple allemand, la soumission de la France aux visées des conservateurs britanniques ont reparu dans la zone occupée. [...]
Mais l'Humanité, Ce Soir, la Vie ouvrière, l'Avant-Garde, Russie d'aujourd'hui, les organes des défenseurs de la paix, des champions de la fraternisation des peuples, demeurent interdits. Les diffuseurs des éditions illégales de ces journaux sont chaque jour arrêtés et jetés en prison."

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Extrait n° 2 :

"[...] Si gênant que cela soit pour les dirigeants allemands, qui ont régalé leurs soldats de couplets contre les fauteurs de guerre et les ploutocrates, il faut que les soldats allemands sachent, en même temps que le public français, que les adversaires de la ploutocratie française, que les ennemis des fauteurs de guerre sont emprisonnés sur les ordres des Autorités allemandes. Dans ces persécutions qui servent si bien les oligarchies capitalistes, la responsabilité des Autorités occupantes est totale. [...] Mais allons plus loin. Les Autorités occupantes ne sont point responsables seulement de ce qui se passe dans la zone occupée. On sait - et la presse de Berlin ne prend pas la peine de le dissimuler - qu'elles gouvernent en fait la France entière. Le gouvernement de Vichy tient d'elles sa raison d'être. C'est par elles - et elles seules - qu'il a été créé et mis au monde et qu'il tient en place. Laval, Belin et le très glorieux Maréchal Philippe ne font et ne disent que ce que les maitres des Autorités occupantes leur ordonnent de dire et de faire. Ce sont les Autorités occupantes qui ont dicté aux hommes de Vichy le nouveau décret sur les suspects qui aggrave les dispositions du décret Daladier de novembre 1939. Et ce sont les Autorités occupantes qui ont délibéré de maintenir en prison les défenseurs de la Paix, dans les deux zones.

(Brochure "Nous accusons" de janvier 1941)


HOMMES ET FEMME DE COEUR
UNISSEZ-VOUS

DEMANDEZ LE REGIME POLITIQUE POUR LES COMMUNISTES EMPRISONNES, LUTTEZ POUR LEUR LIBERATION.
FRANCAIS, FRANCAISES, vous pouvez voir que les politiciens comme Auriol et Dormoy, des avionneurs comme Veiler [Weiller] et Bloch sont au régime politique, cependant que DALADIER, BLUM, GAMELIN, et GUY LA CHAMBRE mènent la vie de château à BOURRASSOL. (1)
Pendant ce temps nos DEPUTES qui demandèrent la discussion publique du problème de la paix en septembre 1939 et des milliers de militants communistes sont traités comme des bêtes par les maîtres provisoires de la France.
UNISSONS NOUS pour arracher LES DEFENSEURS DU PEUPLE à leurs bourreaux qui veulent lentement les assassiner.

(L'Humanité n° 103 du 10 mars 1941)


"Le vieux Maréchal est allé parler pour les ouvriers à St. Etienne et le lendemain de cette exhibition, il s'est rendu à la cathédrale du Puy en compagnie d'une brochette d'évêques.
Pétain n'a pas pu oublier que pendant qu'il faisait ses simagrées à la cathédrale, DES DEPUTES COMMUNISTES ETAIENT DANS LA PRISON DU PUY, PAYANT DE LEUR LIBERTE D'AVOIR EU LE COURAGE DE LUTTER POUR LA PAIX DÈS 1939."

(L'Humanité n° 103 du 10 mars 1941)


"Le vieux maréchal embastille les communistes parce que, dès septembre 1939, ils se dressèrent contre la guerre impérialiste".

("Les capitalistes d'aujourd'hui sont les dignes héritiers des Versaillais" publiés dans l'Humanité nunméro spécial du 18 mars 1941) sous les signature de Maurice Thorez et Jacques Duclos, secrétaire général et secrétaire du PCF)


"Quand le vieux maréchal traître et la Gestapo organisent des troupes de guerre civile, on est en droit de se demander si d'un côté et de l'autre on ne songe pas à faire une nouvelle St. Barthélémy qui permettrait l'assassinat en masse des défenseurs de la paix, des défenseurs du peuple."




Printemps 1941


"Le 22 mars plus de 1.500 femmes de prisonniers politiques, accompagnées de centaines d'enfants, sont allées à l'ambassade d'ALLEMAGNE, à l'HOTEL MATIGNON (1), demander la libération de milliers d'honnêtes travailleurs qui sont enfermés dans les prisons et les camps de concentration tandis que les avionneurs  marrons et les politiciens tarés sont libérés, tandis que les responsables de la guerre mènent la vie de château à BOURRASSOL.
Les prisonniers politiques qui ont lutté contre la guerre pour la liberté et l'indépendance de la FRANCE sont odieusement traités, affamés, privés de soins et à Clairvaux, les autorités allemandes leur font endosser la casaque de forçat.
De BRINON a parler à PETAIN de la colère provoquée dans la population par cette répression et les deux sinistres personnages ont essayé de donné le change. Le vieux maréchal a joué hypocritement à l'étonné et il lui a dit : "Si des français sont encore détenus pour n'avoir pas voulu la guerre, je devrais y être moi-même, car j'ai toujours été contre la guerre."
Assez d'hypocrisie ! Assez de boniments ! Le vieux maréchal-flic sait bien qu'il y a 100.000 français et françaises emprisonnés et quand il déclare qu'il a toujours été contre la guerre, nous répondons : "Ce n'est pas vrai." Quand les députés communistes, après avoir demandé en octobre 1939, la discussion immédiate des propositions de paix, qu'appuyaient l'URSS, furent jetés en prison, qu'avez-vous dit ? Qu'avez-vous fait ? Vous avez agi en lâche, Monsieur le Maréchal, vous vous êtes tu pour ne pas perdre votre sinécure, et aujourd'hui vous infligez à nos députés courageux, dans vos prisons du Puy et de Valence, un régime odieux qui met leur vie en péril."

(L'Humanité n° 106 du 30 mars 1941)

(1) résidence officielle de Fernand de Brinon, représentant de Vichy à Paris.


MARECHAL EXPLIQUEZ-VOUS !

Récemment l'ambassadeur de Brinon revenant de Vichy rapportait ces déclarations du vieux Pétain : "S'il y a des Français qui sont détenus pour n'avoir pas voulu la guerre, je devrais l'être moi-même...". Toute la presse vendue fit écho à ses déclarations en nous vantant la "bonté d'âme" du vieux reître, mais à peine quelques jours s'étaient-ils écoulés que le maréchal-flic a une fois de plus donné sa mesure.
Les députés communistes condamnés à 4 et 5 ans de prison pour avoir envoyé à Herriot, en date du 1er Octobre 1939, la lettre demandant la discussion immédiate par le Parlement des problèmes de la paix, viennent d'être déportés en Afrique où déjà plusieurs convois de militants ouvriers sont arrivés.
Pétain prétend n'avoir pas voulu la guerre, mais personne n'en a jamais rien su; ce lâche s'est tu pour garder ces prébendes, mais les députés communistes, eux, ont lutté pour la paix et si on les avait écoutés, la France n'aurait connu ni les ruines de la guerre ni la défaite. Il est vrai que si les choses s'étaient passées ainsi, Pétain n'aurait pas été chef de l'Etat, ce qui pourtant flatte son orgueil sénile.
Maréchal, vous envoyer mourir les défenseurs de la Paix au Sahara en même temps que vous ménagez les accusés de la Cour de Riom parce que vous avez été leur complice.
Le peuple de France vous méprise, vous maréchal de France, valet des occupants, et puisque vous voulez faire mourir ceux qui n'ont pas voulu la guerre, pour protéger ceux de vos amis qui l'ont déchainée, de toutes les villes et de tous les villages de France, doit s'élever puissant le mot d'ordre vengeur LIBERTE POUR CEUX QUI ONT LUTTE CONTRE LA GUERRE. JUGEMENT DES FAUTEURS DE GUERRE."



POUR SAUVER LES DEFENSEURS DU PEUPLE

Les députés communistes et de nombreux militants ouvriers ont été envoyés au Sahara, tandis que de nombreux autres sont dans les prisons et camps de concentration des deux zones.
Pétain, Darlan et les occupants font preuve d'une même haine du peuple, d'un même sadisme répressif, ils poursuivent tous de leurs haine les défenseurs de la paix, les défenseurs du peuple qu'ils veulent assassiner dans les sables brulants du désert.
Hommes et femmes de cœur, exigez la libération de ces courageux et honnêtes travailleurs persécutés par ceux qui ont trahi la FRANCE et par ceux qui oppriment notre pays.
Pour la libération des emprisonnés politiques, FRANCAIS, faites entendre votre voix.



"La France, terre de liberté, où tant de héros sont tombés dans la lutte contre la tyrannie, est devenue, depuis septembre 1939, un pays d'esclavage, et les meilleurs fils du peuple de France sont emprisonnés, poursuivis, torturés parce qu'ils ont lutté contre la guerre et parce que, maintenant, ils luttent pour la liberté et l'indépendance de la France.
Pétain, recevant l'ambassadeur de Brinon, a eu l'audace de s'étonner de la présence dans les camps de concentration et les prisons, d'hommes ayant lutté contre la guerre. Ce vieillard hypocrite et lâche a même rappelé que lui non plus n'avait pas voulu la guerre, mais les faits parlent.
En octobre 1939, les députés communistes demandèrent la discussion immédiate des propositions de paix appuyées par l'Union Soviétique. Ils furent jetés en prison, et le maréchal n'eut pas un mot à dire.
Le ministre socialiste Sérol prit un décret (1) établissant la peine de mort pour tous ceux qui luttaient contre la guerre et le maréchal, vice-président du Conseil de Reynaud, n'eut pas un mot à dire.
Depuis des mois, des dizaines de milliers d'honnêtes travailleurs sont emprisonnés, des dizaines de milliers d'autres ont été jetés dans les prisons et les camps de concentration par Pétain et les occupants; mais devant l'indignation populaire, le maréchal fait l'étonné et distribue de vagues promesses. Hypocrite et lâche, ainsi se présente le vieux maréchal qui veut que ses victimes lui demandent pardon."

(L'Humanité du 1er mai 1941) (2)

(1) Le décret-loi du 9 avril 1940 dit décret Sérol assimilait à la trahison passible de la peine de mort "l'entreprise de démoralisation de l'armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale".
(2) Numéro tiré à 1 000 000 d'exemplaires.


"En 1939, Daladier, aux ordres de Chamberlain, commença la besogne de répression que poursuivent l'envahisseur et ses valets de Vichy. Les députés communistes ont été envoyés au Sahara où on veut les assassiner à petit feu. Pourquoi ? Parce qu'en octobre 1939, ils demandèrent la discussion de la paix qui pouvait être conclue avec la participation de l'URSS et non contre elle, comme ce fut le cas à Munich. [...]
Ce sont les oppresseurs de notre pays qui persécutent ces hommes parce qu'ils veulent la liberté et l'indépendance de la France; aussi tous les Français dressés contre l'oppression nationale qui pèse sur notre pays doivent-ils demander la libération de ces hommes.
Dans les circonscriptions de ces élus, dans les milieux où militaient ces hommes, la campagne pour la libération doit être entreprise et poursuivie, car il bien certain que, par delà les personnes de ces défenseurs du peuple que nous devons arracher des griffes de l'ennemi, le grand but que nous devons poursuivre c'est la libération de tous ceux qui sont sous tombés les coups de la répression pour avoir défendu la paix et les intérêts du pays contre l'envahisseur et les traîtres à sa solde."

(L'Humanité n° spécial du 25 mai 1941)


"MM. Chamberlain et Daladier nous avaient dit aussi qu'ils luttaient pour la démocratie lorsqu'ils transformaient la France en un vaste pénitencier. Nous étions les seuls à nous dresser contre la guerre de Daladier-Chamberlain".

(L'Humanité n° spécial du 25 mai 1941)


LE PROCES DE GABRIEL PERI et JEAN CATELAS

Nos amis Gabriel PERI (1) et Jean CATELAS (2), députés, sont toujours à la Santé, soumis à un odieux régime, tandis que Daladier, Blum, Gamelin, Guy la Chambre et tutti quanti, mènent la vie de château à Bourrassol. Le peuple doit exiger que soit rouvert au grand jour le procès des députés communistes qui ont payé de leur liberté leur attachement à la cause de la paix.
Pour la libération des emprisonnés et pour organiser la solidarité en faveur des victimes de la répression, le peuple de France doit s'unir.

(L'Humanité n° 118 du 20 juin 1941) (3)

(1) Député d'Argenteuil, Gabriel Péri a été arrêté le 18 mai 1941 en région parisienne. Il avait été condamné par contumace en avril 1940 à 5 ans de prison au procès des 44 députés communistes qui étaient poursuivis pour la lettre adressée au Président de la Chambre, Edouard Herriot, à la fin de la Campagne de Pologne.
(2) Député de la Somme, Jean Catelas a été arrêté le 14 mai 1941 en région parisienne. Il avait été condamné par contumace en avril 1940 à 5 ans de prison pour la lettre au Président Herriot.
(3) Dernier numéro publié avant le 22 juin 1941 et l'invasion de l'URSS par les armées allemandes.